Aspirant toujours à être une force de proposition grâce à la qualité de ses membres et de ses activités d'encadrement, le Centre des jeunes dirigeants d'entreprise de Tunisie (CJD), a organisé, samedi dernier 25 mai, aux Berges du Lac à Tunis, une intéressante table ronde sur« la performance globale : gage de compétitivité et de pérennité de l'entreprise ». Le débat a été animé par le président du CJD international, Gontron Lejeune, en personne qui a mis en relief l'action déployée par le CJD international, depuis sa création, il y a 75 ans, en 1938, en France, en faveur de la consécration d'une conception particulière du développement de l'entreprise, axée sur la notion de performance globale, dans le cadre d'une économie au service de l'homme. Le concept de performance globale est né d'une réflexion sur la finalité de l'entreprise économique. A quoi sert, au juste, l'entreprise économique ? Sert-elle à créer le maximum d'argent, le maximum d'emplois, ou encore à contribuer à la réalisation de la prospérité économique et sociale générale ? La finalité de l'entreprise est tout ceci à la fois. A cet égard, Gontron Lejeune a noté la similitude existant entre le contexte postrévolutionnaire prévalant actuellement en Tunisie et celui de 1938 , après l'arrivée du front populaire au pouvoir en France, avec son programme politique révolutionnaire donnant la priorité à l'amélioration des conditions de vie et de travail , à l'instar de l'institution des congés payés, et autres mesures sociales consacrant une certaine réconciliation de l'entreprise économique avec son environnement social. Au-delà de la rentabilité La présidente du CJD Tunisie, Wafa Makhlouf Sayedi, a mis en relief l'importance que la notion de performance globale a acquise, de nos jours, soulignant que partout, la performance de l'entreprise économique tend à être abordée dans une logique globale dépassant le simple souci de la rentabilité économique et du profit. On insiste désormais sur la notion d'entreprise citoyenne ou encore sur la responsabilité sociale de l'entreprise économique, c'est-à-dire la nécessité pour l'entreprise économique de se préoccuper aussi des problèmes de son environnement naturel, humain et social et de chercher à apporter sa contribution à la solution de ces problèmes. Il existe, d'ailleurs, en Tunisie, une association active groupant les entreprises adhérant à ce concept d'entreprise citoyenne, la Confédération des entreprises citoyennes (Conect). Cependant, comme l'a noté Mme Wafa Makhlouf Sayedi, la notion de performance globale reste limitée, en Tunisie. Rupture avec l'environnement A travers les nombreux mouvements de contestation à caractère social, la phase postrévolutionnaire a permis de constater l'existence d'une rupture entre l'entreprise économique et son environnement humain, en Tunisie. Gontron Lejeune a mis l'accent sur la nécessité de conférer une place importante à la prise en compte des exigences de l'environnement, dans les stratégies et politiques des entreprises économiques. Beaucoup de réalisations et de projets économiques sont bloqués en Tunisie parce que les habitants ou mieux les riverains s'y opposent, pour une raison ou une autre, ce qui montre que les populations ne sont plus intéressées par n'importe quel projet du moment qu'il procure de l'emploi et un certain revenu. On devrait les consulter, les associer, et prendre leur avis, aspect auquel on ne donne pas encore l'importance convenable. L'idée principale qui s'est dégagée de ce débat est que la performance globale pour l'entreprise économique et sa finalité signifient que l'entreprise économique doit rechercher à être continuellement performante et compétitive, dans sa branche d'activité, mais ceci ne peut être réalisé que lorsque l'entreprise accepte de se soumettre à des séries d'obligations à travers l'adoption de politiques et de lignes de conduite compatibles avec les objectifs et les valeurs de la société.