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Le projet Tabarka Millenium ne défigure-t-il pas Tabarka ?
Environnement
Publié dans Le Temps le 31 - 05 - 2013

Nous avons lu, avec plaisir, une protestation très vive de gens aimant Tabarka, publiée récemment dans « Le Temps ». Elle critiquait, à très juste titre, un récent projet d'aménagement de la région qui relève, à notre avis, davantage d'une vision capitaliste démesurée que d'un projet de développement durable qui prendrait en compte les hommes et l'environnement Khroumirs.
MEGALOMANE
Une fois encore, comme le projet mirifique de Sidi Founkhal à Kerkennah ou les dizaines d'hectares alloués à un « Parc touristique » dans la région de Tozeur, le projet « Tabarka millenium » est proposé sans aucune concertation avec la population locale et sans aucune intention de « l'intégrer » au projet.
Quel rôle lui réserve-t-on ? Elle fournira la masse des « travailleurs modestes » : Serveurs de bar, femmes de chambre, manœuvres ou maçons sur les chantiers. Quelle promotion !
Que propose le « Tabarka Millénium » ? En gros, s'approprier une grande portion d'une des plus belles côtes de Tunisie allant de Cap Negro à Melloula, – qui pourrait être demain une « côte d'azur » tunisienne allant jusqu'à Bizerte. Ce projet propose d'y installer un chantier naval de réparation et un parking pour vieux bateaux. A quel endroit de cette succession de plages magnifiques, construira-t-on ces sites polluants ? Il est aussi question de construire un port de plaisance de « haut standing », évidemment. Tant pis pour le « menu peuple », le « Vulgum pecus » pauvre et sale, certainement !
Quand on se rappelle qu'il a été question de construire un terminal pétrolier à Cap Serrat et quand on constate le succès du port de plaisance de Bizerte – dont la construction est responsable, voire la cause, de l'ensablement du vieux port ! – on est en droit de s'interroger à propos de la valeur économique de ce projet pour Tabarka.
INVENTAIRE
Mais laissons-là ces critiques qui sont rarement constructives.
Quelles sont les caractéristiques de la région de Tabarka ? Pour tout le monde, c'est une région de moyennes collines, généralement boisées ou couvertes de maquis, bordées de plages de sable magnifiques. C'est aussi la région du pays qui bénéficie de la pluviométrie la plus importante et celle où les grands barrages sont les plus nombreux. C'est aussi une des régions les plus peuplées du pays, bien que l'émigration y ait été importante.
Déjà, à partir de ces considérations, on pourrait s'étonner qu'on ne présente pas de projet de développement agricole. Il y a pourtant, à foison, de l'eau – elle arrose une bonne partie de la Tunisie ! – du soleil et des hommes.
« La Terre y est pauvre, les pentes raides et l'érosion forte, dira-t-on ». Nous rétorquerons que la Suisse a peu de plaines mais une agriculture riche.
Dans notre famille, certains « anciens », originaires de Villard-de-lans en Haute Savoie, racontaient que, chaque printemps, ils remontaient, sur leur dos, dans des hottes, la terre de leurs champs que la pluie d'hiver avait entraînée dans la vallée !
Sans en arriver là, il y a bien longtemps que le carthaginois Magon, puis les Andalous ont préconisé la construction de « banquettes » retenues par des murs de pierres sèches.
Allez voir aux environs de Metline, dans le Jebel Ouslat ou les Jessours dans les Monts des Ksours. Au moment où le lait se fait rare, la Khroumirie pourrait être la Suisse tunisienne, en y élevant, intelligemment, des races de bovins adaptées au climat et pas seulement les « Schleswig – Holstein » pies noires. Certes, ce sont les meilleures mais prendra-t-on une « Ferrari » pour aller au Sahara ? Un élevage important permet de créer une industrie laitière et avec les productions agricoles des riches régions voisines : Béja et Jendouba, on pourrait générer une industrie agroalimentaire !
La terre peut toujours être amendée aussi bien par des engrais chimiques, qu'on utilise actuellement sans grand discernement, que par des techniques culturales et des amendements « naturels », voire « bio », respectueux des sols. Un développement agricole rationnel protégeant l'environnement et assurant non seulement le maintien sur place de la population mais aussi sa promotion économique, n'est-elle pas une « idée à creuser » ? La réussite apparente de l'arboriculture à Ouchtata en est une illustration.
AUTRES SUGGESTIONS
Avec près de 2000.000 hectares de forêt et de terrains de parcours, le Gouvernorat de Jendouba est le plus boisé du pays. N'est-ce pas là, une autre donnée importante ?
L'Administration des « Eaux et forêts » coloniale – qui a fort bien géré la forêt tunisienne – n'avait pas du tout l'intention d'en faire un objectif de développement régional. Au prix actuel de la tonne de bois d'œuvre importée, n'y a-t-il rien à faire des forêts de Khroumirie ? Nous avons, chez nous, une armoire en chêne de Khroumirie achetée en 1960. Elle est comme neuve ! Nous passons quotidiennement plusieurs heures à travailler sur notre bureau, fait en 1980, en olivier. Il n'a pas une fente !
Même si l'on coupait des arbres maintenant, il faudrait du temps pour le laisser « sécher » nous dira-t-on. « Faux » répliquerons-nous, la technique de l'étuvage du bois, parfaitement au point, permet de le sécher et de pouvoir le travailler très rapidement ! Même le bois du chêne-liège n'est pas plus mauvais que les « agglomérés » actuels. Et ce serait une usine de plus !
Tout se tient, le développement d'une agriculture rationnelle, remplaçant les exploitations de subsistance actuelles, permettrait d'abord de « conduire la forêt en futaies » fournissant du bois d'œuvre, le chêne-zéen convient parfaitement. Les pâturages en sous-bois n'auraient plus de raison d'être. Les parcours pour troupeaux pauvres disparaissant, les reboisements pourraient s'intensifier. Les industries du bois et du liège pourraient s'implanter.
Que ne fait-on à partir du liège ? Depuis les bouchons et les joints que tous connaissent, au polisseur du cristal et du cuir de luxe, à la semelle de chaussure, au linoléum, aux isolants ou aux objets décoratifs, il y a vraiment de quoi faire ! Toute une industrie « intégrée » à faire naître !
Et la mer, la pêche et le corail, qu'en ferons-nous ? Le corail rouge n'est-il pas presque aussi cher que l'or ? Pourquoi le vendre « brut » ? N'y a-t-il pas d'artistes tunisiens capables de le travailler ?
Quand les eaux seront polluées, inévitablement, par de grosses installations portuaires commerciales ou de plaisance, qu'adviendra-t-il des fonds marins coralligènes, indescriptiblement beaux, et des poissons aussi recherchés qu'onéreux : rougets de roche, loups, daurades, dentés, mérous, etc. … ou plus gros : limons, bonites et les langoustes et les cigales de mer ?
Il nous semble que la région a TROP d'atouts ! Nous n'avons encore pas écrit une ligne à propos d'un tourisme possible mais « intelligent », contrairement à celui qu'on a pratiqué jusqu'à présent.
Un tourisme réalisé par des Tunisiens au profit de Tunisien et pour des Tunisiens. N'apprécieraient-ils pas les vestiges historiques qui parsèment la région, à commencer par le fort génois, les randonnées à pied, à V.T.T., équestres et même en voiture à condition de respecter, la flore et la faune : le cerf de berbèrie, la loutre, les aigles, le porc-épic, la belette, le chat sauvage et le sanglier bien sûr. Il faut toujours avoir conscience du fait que ce ne sont pas les hôtels qui font venir les visiteurs mais les activités qu'ils peuvent pratiquer à partir et autour des hôtels.
Pourquoi la Galite, bien aménagée, devrait-elle être réservée à des étrangers fortunés ? Ils ne sont pas les seuls à aimer chasser, plonger, pêcher les petits et les gros poissons ou prendre des photos ! Pourquoi devrions-nous être condamnés à habiter des hôtels sans charme et à consommer une nourriture sans identité ? Que vienne le temps de « mille » maisons d'hôtes, gîtes ruraux, petits hôtels de charme ! L'aéroport international est un atout de plus ! Le magnifique golf et la station thermale de Hammam Bourguiba ne présentent plus d'intérêts ?
Allons, en nous mobilisant contre un projet inepte, auquel un gouvernement provisoire devrait longuement réfléchir parce qu'il engage, à long terme, la région et le pays, en nous mobilisant aussi pour des projets durables et profitables, faisons de Tabarka, un phénix renaissant de ses cendres.


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