"Il faut imaginer Sisyphe heureux"    Explication : Effondrement des bénéfices pour Alibaba malgré une hausse des revenus    USA : Un milliard de dollars d'armes destinées à Israël en cours d'approbation du Congrès    L'Algérie rejette fermement l'endettement extérieur pour préserver son indépendance politique    Tunisie – « Raqaba » : les primes de 3000 DT perçues par les représentants du peuple sont illégales    Le Drapeau Tunisie de retour à l'intérnational avec la fin de l'affaire Antidopage    Tunisie – Report de l'audience de l'affaire de Chatha Haj Mabrouk    L'Agence mondiale antidopage lève les sanctions infligées à la Tunisie    Tunisie – Les douanes mettent en garde par rapport à l'importation des devises en Tunisie    Sommet arabe de Bahreïn : Nabil Ammar à la tête de la délégation tunisienne    Tunisie – L'ISIE s'attaque au financement occulte des campagnes électorales    Jaouhar Ben Mbarek lève sa grève de la faim    Trafic d'Héroïne entre la Turquie et la Tunisie : Deux frères en détention    Ouverture du 77e Festival de Cannes    Fethi Zouhair Nouri : la BCT s'est engagée dans un processus de réformes ambitieux    Forte croissance des exportations agro-alimentaires au premier trimestre 2024    Le Club Photo de Tunis et la Fédération des clubs photo turcs Foton organisent un PhotoMarathon    UNRWA: 450 mille personnes déplacées de Rafah en seulement 9 jours    Les avocats annoncent une grève générale jeudi    RDC : Après les 4 milliards de dollars lâchés par la Chine Tshisekedi signe une 2e grande victoire    Gaspillage alimentaire en Tunisie : 42 kg de pain jetés par an !    AIESEC in Tunisia et et Hackathon Tunisia organisent le Hackathon Maghreb4SDGs    Des artistes Tunisiens au Québec en Tunisie dans une exposition conjointe à Montréal    Le site web d'Ennakl Automobiles fait peau neuve    Démantèlement d'un vaste réseau de trafic de stupéfiants : Contre le trafic de drogue, la Tunisie emploie les grands moyens    ARP : Proposition de Loi pour des Sanctions Sévères en cas d'infractions commerciales    10 mille billets pour les supporters de l'EST face à Al Ahly    Arrestation de l'avocat Mehdi Zagrouba-Le ministère de l'Intérieur précise : «L'interpellation fait suite à un délit d'entrave à un fonctionnaire lors de l'exercice de ses fonctions»    L'IFT défend les artistes tunisiens victimes d'agression verbale et physique    Médecine esthétique: La Tunisie attire chaque année plus de 30 mille visiteurs étrangers    Coupure de l'eau potable à Djerba    Un joueur du Barça fait jouer son jumeau à sa place    Trophées UNFP : Kylian Mbappé élu meilleur joueur de Ligue 1    Habib Touhami: La politique américaine au Moyen-Orient et le sionisme chrétien    Kairouan: Prix au marché du mardi 14 mai 2024 [Vidéo]    Saloua Bssais : plus on enquêtera, plus on sera certain de l'innocence de Borhen Bssais    Météo : Hausse des températures, entre 24 et 30 degrés    Tunisie : enquête ouverte sur l'incident du drapeau national    Le Chœur de l'Opéra de Tunis présente le spectacle "Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie"    Tout ce qu'il faut savoir sur la tempête solaire    Tournoi KIA Tunis Open du 13 au 18 mai 2024 : Le sponsor officiel UBCI vous fait gagner des places!    Cérémonie d'ouverture de la 77e édition du Festival de Cannes, demain à L'Agora : Une soirée prestigieuse en perspective    «La Mémoire, un continent» au Musée Safia-Farhat : Réminiscences artistiques...    Avant-première de «Le Petit Prince», pièce de Taher Issa Ben Larbi : Un beau spectacle pour tous les âges    De la ligne de but à la ligne de conduite : Entraîneur de gardiens, un poste à part entière    Expatriés : L'Europe validée pour Skhiri    Décès du premier patient ayant subi une greffe de rein de porc    300 000 réfugiés palestiniens forcés à quitter Rafah : l'UNRWA lance l'alerte    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'Islam et la pensée des droits de l'Homme De Yadh Ben Achour
Bonnes feuilles : La deuxième Fatiha
Publié dans Le Temps le 11 - 07 - 2013

L'idée de droit en Arabie, durant la Jahilya, était liée à l'importance de la tribu et à la situation sociale et matérielle de ses membres. Les plus nantis étaient les plus favorisés, et les plus privilégiés. Il y avait des tensions entre les tribus dont chacune réclamaient des privilèges dus à son ancienneté qui lui donnait une priorité pour s'établir sur un territoire et exploiter les richesses naturelles dont la plus importante était l'eau. Celle-ci fut la cause d'une guerre entre la tribu de Âbs et celle de Thoubiane qui dura une quarantaine d'années.
L'idée de justice en cette période préislamique était totalement absente, car les plus forts exploitaient les plus faibles, et ce que ce soit entre individus ou entre tribus.
La Mecque ville commerçante et en même temps centre religieux, la Kâaba, le monument érigé par Ibrahim, ayant été transformé en un temple païen, était un centre de passage entre le Yémen et le Levant. Les notables qui étaient de riches commerçants y imposaient leur propre loi aux minorités qui s'y pliaient. L'esclavage ainsi que la traite des blanches et la vente des odalisques constituaient un commerce florissant.
Ce sont ces mêmes Mecquois qui furent les premiers à avoir tenu au Prophète Mohamed, le Messager de Dieu, pour abolir ces pratiques iniques et inhumaines et instaurer la paix et la Justice, à travers la Parole sainte de Dieu.
Le Coran est un guide et un code de vie, établissant des droits et des devoirs pour régir les rapports entre individus.
C'est la raison pour laquelle, avec l'avènement de l'Islam a commencé une ère nouvelle, celle de l'abolition des injustices, et l'instauration de l'idée des droits de l'Homme.
C'est l'objet du livre du professeur Yadh Ben Achour, qui traite ce problème, du point de l'éminent juriste qu'il est. Il parle de la pensée des droits de l'Homme, en tant que point de vue universel dont doit justifier l'Islam, et de ce fait il s'interroge sur une conception moderne des droits de l'Homme.
Cependant à lire son ouvrage, on se rend compte tout de suite qu'il parachève ce qui a été déjà avancé par ses ascendants les éminents juristes , grands érudits et Ulémas, son père, l'illustre juriste et non moins grand théologien le Cheikh Fadhel Ben Achour, lui-même fils du grand exégète du Coran Mohamed Tahar Ben Achour. Dans son ouvrage : Les enseignements de la Chariâa (Makassed Achariâ, celui-ci a exposé cette idée de droits de l'Homme qu'il expose avec le brio d'un théologien éclairé.
Lakhhar Al Hussein, émule du cheikh Tahar Ben Achour, et qui fut le seul Tunisien, à avoir été désigné à la tête de l'institut Al Azhar au Caire, avait abordé, dans l' une de ses conférences au collège Sadiki, où il avait professé en même temps que le Cheikh Tahar Ben Achour, vers les années trente du siècle dernier,l'idée des droits de l'Homme dans l'Islam, qui est fondée , précisa-t-il, sur l'idée de la liberté .
On peut relever dans l'un des passages de l'ouvrage de Yadh Ben Achour Ce qui suit :

« La difficulté, c'est que l'homme est plutôt enfanté par ses servitudes. La liberté, dans son ampleur maximale, en tant qu'elle signifie l'absence de contraintes, supposerait un être inconditionné, ce qui n'est évidemment pas le cas de l'homme. En ce sens, l'histoire de la liberté est donc l'histoire d'une impossibilité, et aucune réflexion, aucune philosophie sérieuse n'a jamais prétendu attaquer le problème de la liberté sous cet angle. Elle se heurterait fatalement aux deux facteurs qui enchaînent l'homme en tant que créature.
« Le premier est constitué par la chaîne du temps. Si je peux supposer être maître de mon temps présent, sachant que ce temps présent dépend d'un passé qui le conditionne par nécessité, et que ce passé que je ne peux plus gouverner a définitivement échappé à ma maîtrise, je dois en conclure que je ne peux être maître de moi-même et de mon destin.
Le deuxième est constitué par la chaîne de la nature, elle-même déterminée par la chaîne du temps. L'homme constitue un élément de cette nature. Il est, comme on l'a dit, poussière et retournera à la poussière. Naître, vivre, périr constituent les lois immuables de notre espèce, parce qu'elles sont les lois de la nature. Quelle liberté, pour des êtres qui ne peuvent rien espérer de plus que de perpétuellement donner la vie à des condamnés et qui ne cessent de recommencer, toujours recommencer, sans choix possible, le cycle infernal de la vie et de la mort ?
L'idée du péché constitue-t-elle un obstacle, ou une limite à celle de la liberté ?
Yadh Ben Achour fait remarquer dans son même ouvrage à ce propos :
« « Le péché ne peut être qu'un délit de notre volonté et non pas de notre nature. » (5). Partant de l'idée que l'homme est doué de raison, et donc de discernement, les pélagiens en ont déduit une faculté humaine qui consiste en la possibilité de choisir entre des contraires, comme le bien et le mal. Cette même raison qui permet à l'homme d'accéder à la connaissance de Dieu et à sa justice devient ainsi la source de sa liberté, y compris la liberté de violer la loi divine (6). La liberté règle les rapports entre les hommes, mais également entre l'homme et Dieu, ce qui exclut la contrainte du péché originel. »
( A suivre)


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.