« Caroun appartenait au peuple de Moïse, mais il était rempli de violence envers lui. Nous lui avions donné des trésors dont les seules clés semblaient lourdes à une troupe d'hommes robustes. Son peuple lui dit : « Ne te réjouis pas ! Dieu n'aime pas ceux qui se réjouissaient (à tort) ! Au milieu des biens que Dieu t'a accordés, recherche la demeure dernière. Ne néglige pas ta part de la vie de ce monde. Sois bon comme Dieu est bon pour toi. Ne recherche pas la corruption sur la terre. Dieu n'aime pas ceux qui sèment la corruption. Coré dit : Je ne dois ce qui m'a été donné qu'à la science que je possède. Ne savait-il pas que Dieu avait fait périr avant lui des générations plus redoutables que lui par la force et plus importantes en nombre ? Les coupables ne seront pas interrogés sur leurs péchés. Puis il sortit vers son peuple avec tout son faste. Ceux qui voulaient jouir de la vie présente, disent : Si seulement nous possédions des richesses pareilles à celles qui ont été données à Caroun ! Il détient une immense fortune ! (Al Qaças – V.76 à 79). Les versets précités, sont parmi les multiples enseignements du Saint Coran concernant les méfaits de la cupidité innée chez l'être humain et de l'instinct de domination. Caroun, Coré dans la Bible où il est cité parmi les contemporains de Moussa (Moïse). Dans son ouvrage « Attahrir Wattanwir » déjà cité, le Cheikh Tahar Ben Achour observe à ce propos que les juifs considéraient la fortune comme le signe principal de la grandeur. Ce fut l'une des raisons, ajoute-t-il, pour lesquelles les juifs sous estimaient les arabes, et considéraient qu'ils ne pouvaient avoir le pouvoir étant des tribus pauvres qui vivaient pour la plupart du temps de l'élevage de quelques ovins et d'une culture limitée à quelques céréales, telles que le blé, l'orge et le maïs. Les quelques notables de Quoraïch, qui étaient de riches commerçants en faisaient l'exception et étaient de toutes les façons, du moins au début de la révélation, de farouches opposants à Mohamed. Il y avait parmi eux Al Walid Ibn Al Moughirah, et le fameux Abou Jahl. Caroun était un cousin au prophète Moussa. Il était imbu de sa personne et très présomptueux à cause de sa fortune colossale, d'une part, et s'était révolté contre les hommes de Moussa dont son frère Haroun(Arou) prétendant qu'il avait une meilleure connaissance des enseignements de la Thora, et qu'il était donc le plus apte à les diriger à la place de Haroun. Il vouait une haine à Moussa et pensait qu'il était le plus fort étant donné la fortune qu'il possédait. Aussi, avait-il mené la vie dure au peuple de Moussa, en invitant tous ceux qui lui faisaient allégeance étant émerveillés par sa fortune et le rythme de vie qu'il menait, à le combattre. Ils étaient aveuglés par ce personnage qui incitait aux injustices et à la violence. « Ne te réjouis pas ! ne néglige pas la part de la vie de ce monde, sois bon comme Dieu est bon pour toi ! » Tels furent les conseils que lui adressèrent les hommes de Moussa qui étaient justes et craignaient l'Etre suprême. Le seul qui créa l'homme libre, ne devant s'incliner à personne d'autre qu'à Allah, qui le dota de raison et de discernement. C'est l'essence même de l'Islam, incitant à ne se résigner qu'à l'Etre suprême, et rappelant sans cesse à travers le Saint Coran, révélé au Prophète Mohamed que tous les êtres humains sont égaux et que les qualités de tout être humain consistent uniquement dans ses actes de bonté, de solidarité et d'entraide à l'égard de son semblable.