Les rues sportives de la localité du Bardo n'ont pas caché leur désillusion à la suite de la débâcle de leur club bien aimé lors de journée inaugurale du nouvel exercice. Les supporters qui se font de plus en plus rares, certainement dégoûtés par les actuels gestionnaires des affaires courantes ont été rudement secoués dimanche après midi, et depuis ne cessent de murmurer que rien ne sera facile cette saison. Tout d'abord, il n'y a rien à enlever à la prestation des gabésiens, organisés, préparés, et très motivés, bref leur hégémonie a été entière et n'a souffert, cet après midi là, d'aucune contestation. Le Stade Tunisien dans sa copie de dimanche dernier ne pouvait jamais prétendre à un meilleur résultat. Gardien faible, défense inefficace, milieu essoré, attaque privée de ballons, voila pour résumer le tableau d'une équipe qui n'a pas franchement de place dans l'élite. Le désastre a été mental, technique et tactique, attendu la valeur chétive des certains joueurs. Comment ose-t-on dire que les jeunes pousses du club sont des plus valables? Y croire encore veut dire qu'on se moque de la rectitude morale. Naufrage collectif? Certainement! Le navire n'a pas encore coulé, il lui reste logiquement du temps pour s'en sortir, mais parce qu'il n'a pas les moyens (humains, sportifs, financiers…), les voies d'eau dans la coque se font de plus en plus béantes. Pourra-t-il se donner de l'air devant des équipes encore plus huppées? Pure fumisterie si les dits intendants veulent faire porter le chapeau à Mahmoud Ouertani qui n'est plus coach du club depuis mardi. Le cuistot n'a aucune responsabilité attendu que les épices mis à sa disposition sont dépourvus de tout goût. Comment voulez-vous que le brouet soit d'une saveur autre que morne? Perdre un match ce n'est pas la fin du monde comme on dit communément, mais le perdre de cette manière ce fait beaucoup mal aux amoureux du club, d'où leur ras le bol. Pourquoi donc un tel échec? Il nous faut plusieurs pages pour répondre à la question, mais pour faire bref, disons que la politique de gestion générale est, depuis deux ans, inadaptée au football. On ne gère pas une association sportive comme on gère une entreprise familiale. Lors de son investiture le président du club avait dit de ne jamais placer ses joueurs sur le marché de transfert. Il n'a fait que diminuer la valeur de l'effectif et ramener au club des joueurs finis ou presque. Il a dit qu'il allait rassembler tous les stadistes autour de son projet, et en réalité ils les a tous ignorés. Il avait dit qu'il allait faire une priorité de la formation des jeunes, on a eu une idée dimanche passé sur la valeur de la relève. Il avait dit qu'il allait soigner l'image du club en chute libre, en fait, celle-ci n'a fait que se dégrader …. Rien ne sert à aller chercher loin les véritables maux du club, elles sont en ce prétendu bureau directeur et pas ailleurs. Le football ce n'est pas de la téléréalité. L'avenir ne se présente pas sous les meilleurs auspices pour le Stade Tunisien, et tout le monde a la preuve par neuf, qu'il traverse une période particulièrement difficile. Les sportifs purs souffrent de voir le Stade Tunisien, ce club qui a pendant longtemps disposé d'une réelle notoriété, souvent conviée, en arriver là où il est aujourd'hui. Il est clair pour tout le monde qu'il est indispensable de mettre un terme au plus vite à cette situation, sans quoi le club risque non seulement de perdre toute attractivité, de décourager les enthousiasmes, mais de disparaître tout simplement. Cela suppose réflexion et anticipation. En sont-ils encore capables ses directeurs actuels, ceux là mêmes qui ont eu leur chance, ceux-là mêmes auteurs d'un bon sac de promesses jamais suivies d'effets. De surcroît, il existe aujourd'hui une très grave crise de confiance qui éloigne de plus en plus les responsables de les autres stadistes (proches, monnayeurs, supporters…), et cette situation semble irrévocable au jour d'aujourd'hui. Les paroles non tenues, les mensonges à répétition sont perçus comme des insultes… Il est nécessaire de changer d'équipe dirigeante et les idées qui vont avec. Il est primordial d'insuffler une nouvelle énergie dans ce club malade en phase (quasiment) terminale, et cela conjecture le départ de l'actuelle équipe aux manettes. Rien d'autre ne fera apaiser les ressentiments, remettre le club en selle, et faire revenir les gens autour. Le temps de l'analyse est passé, et, en toute urgence, place aux actions décisives et salvatrices. Les changements s'imposent à tous les niveaux. Une nouvelle politique sportive est nécessaire. D'autres attitudes, plus responsables sont réclamées à tout coin de rue stadiste. La situation actuelle doit cesser, il n'est de l'intérêt de personne de voir le Stade Tunisien suivre les traces d'autres grands clubs du passé oubliés parce qu'ils pataugent dans les divisions inférieures.