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« Ennahdha exerce une sorte de traitement de choc en vue de provoquer des contradictions au sein des forces politiques et d'inculquer l'image de son rôle de sauveur à l'opinion publique »
L'invité du dimanche: Mohamed Kilani, secrétaire général du Parti
Publié dans Le Temps le 22 - 09 - 2013

Après un long suspense, les quatre associations patronnant le dialogue national se sont prononcées et le verdict tant attendu est enfin rendu : c'est bel et bien Ennahda qui refuse d'accepter leur initiative et non pas l'opposition. Cette déclaration dissipe toute confusion et clarifie la situation, dorénavant le parti au pouvoir ne pourrait plus imputer à celle-ci la responsabilité de la crise politique qui sévit depuis de longues semaines et du blocage que connaît le pays à tous les niveaux.
Son dernier communiqué, dans lequel il a essayé de donner le change à l'opinion publique, n'a pas donné le résultat escompté et les tentatives de ses dirigeants se trouvent, ainsi, vouées à l'échec. La seule issue pour dépasser les difficultés qui étouffent tout le monde c'est d'adopter des positions claires loin de toute ambiguïté et de s'aligner sur la position de l'UGTT et compagnie ; la voie du consensus reste le seul moyen susceptible de rapprocher les différents protagonistes et de réussir la transition démocratique afin de pouvoir échafauder la Tunisie de demain, une Tunisie où il fait bon vivre, nous dit notre invité.

-Le Temps : ne voyez-vous pas que la position du quartette intervient un peu tardivement?
-M Kilani : je suis tout à fait d'accord, car cela a fait gagner du temps à Ennahdha qui n'a pas une volonté réelle de faire sortir le pays de la crise, bien au contraire, elle veut la faire perdurer en misant sur les divisions dans l'opposition et les contradictions qui pourraient surgir entre les parrains du dialogue national. Ces derniers ont accordé un temps énorme à Ennahdha sans pour autant exercer de pressions sur elle, ils auraient pu lui faire assumer la responsabilité devant l'opinion publique nationale et dénoncer ses atermoiements incessants d'autant plus qu'ils ont modifié le contenu de l'initiative en acquiesçant à 70/80% de ses revendications, étant donné qu'on vient de convenir d'atténuer l'immédiateté de la dissolution du gouvernement et de donner la possibilité à l'ANC de poursuivre ses activités législatives jusqu'au départ de celui-ci, ce qui veut dire qu'elle n'est plus cantonnée ni dans le temps, ni dans les tâches.
-Est-ce que vous insinuez que cette indulgence de la part des auteurs de l'initiative a encouragé Ennahdha à afficher plus d'obstination ?
-En fait, quelle que soit la manière de procéder des parrains, cette dernière aurait emprunté le même comportent, c'est-à-dire qu'elle n'a pas besoin d'alibis, car c'est dans sa nature, elle ne renonce à ses positions initiales que si et seulement si elle est contrainte à le faire. Ennahdha emploie deux méthodes : d'une part, elle pousse ses adversaires politiques au bord de l'abîme, de l'autre, elle formule des revendications extrêmes qui sont, bien évidemment, impossibles à réaliser et maintient cette position jusqu'au bout, puis, elle se rétracte, subitement, pour faire comprendre qu'elle est à l'origine de la solution. Autrement dit, elle exerce une sorte de traitement de choc en vue d'affoler les forces politiques et provoquer des contradictions en leur sein, et donner l'impression à l'opinion publique que son action est salutaire, puisqu'elle permet de détendre l'atmosphère et lui accorde un moment de répit pour qu'elle puisse respirer. C'est cette image que Ennahdha a, toujours, essayé d'incruster dans la mémoire des citoyens qu'elle tient, ainsi, en otage et auxquels elle veut inculquer l'idée selon laquelle elle est la puissance principale qui sait sortir d'embarras dans les moments difficiles, ce qui constitue une manière pernicieuse de les préparer à se soumettre à son pouvoir en votant pour elle dans les élections prochaines.
-Et comment réagit l'opposition vis-à-vis de cette tactique suivie par Ennahdha ?
-Il est bien évident qu'elle ne reste pas les bras croisés face à ses menées subversives. Il est vrai que nous n'avons pas su bien gérer la bataille politique, mais cela n'empêche que nous avons réussi à préserver notre unité. A preuve le communiqué qu'on vient de sortir et qui est le fruit de longues et pénibles discussions entre les différentes composantes de notre front allant du Parti des Travailleurs à Al Jomhouri et ce grâce aux rapports positifs et constructifs existant entre nous et, aussi, à Ennahdha qui nous a poussés vers cette entente par son obstination. Avant, on cherchait les querelles et les accusations mutuelles, alors qu'aujourd'hui on confectionne les idées et les positions dans les détails ensemble. Il est clair qu'une nouvelle mentalité est née chez nous.
-Pensez-vous qu'un rapprochent ente Nida Tounes et Ennahdha reste possible ?
-Il s'agit là de deux grands partis qui sont préparés au pouvoir, ceci dit ils ne peuvent pas gouverner ensemble, vu que que chacun d'eux a la possibilité de gouverner avec une majorité relative s'appuyant sur des forces politiques proches, et le cas échéant, ils pourraient se mettre d'accord à se partager le pouvoir comme des rivaux et non pas comme des alliés. C'est dans cette sphère que s'insèreraient les pourparlers entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi, il serait question de la négociation de la manière de se relayer au pouvoir plutôt que de conclure une coalition.
-Tout récemment, M Imed Daïmi, le secrétaire général du CPR a caricaturé les manifestations de l'opposition au point de les tourner en ridicule. Comment vous lui répondez ?
-Tout d'abord, je tiens à préciser que M Daïmi préside ce parti par procuration. En vérité, je ne peux lui adresser la parole directement, étant donné qu'il ne représente aucun intérêt pour moi du point de vue politique. Il est, complètement, anonyme sur ce plan ; il n'a pas de place dans la pensée et les mouvements politique en Tunisie dont je connais, parfaitement, les coins et les recoins ; je ne trouve ses traces que dans les actes nuisibles, c'est uniquement là qu'il a de la présence et qu'il excelle. Quant aux propos désagréables et dégoûtants qu'il a tenus, il doit savoir, lui et ses semblables, que le Front de Salut croit en la Tunisie et en son peuple qui aime la vie et qui n'a aucune propension à la haine, ni au meurtre, ni à la rancune, ni à la vengeance. Le Front de Salut est doué d'une raison, il proclame sa réussite quand il réussit, et reconnaît son échec lorsqu'il échoue, car il réalise bien que toute action humaine est assortie soit de l'une, soit de l'autre. Nous ne cherchons pas la chute du gouvernement, mais le consensus, nous aimerions bien qu'il rende le tablier de lui-même et qu'il renonce à la mission en faveur d'un autre qui soit à égale distance vis-à-vis de tous les partis et qui soit capable de nous mener à bon port. C'est seulement de cette façon-là qu'on pourrait sauver le pays du terrorisme et du marasme aussi bien économique que politique qui, s'ils ne sont pas arrêtés à temps, risquent fort de s'installer parmi nous et nous entraîneraient dans des affrontements interminables dont personne ne pourrait prédire la fin , ni l'issue. Donc, seul un gouvernement non partisan est susceptible d'assainir l'atmosphère, de nous préparer des élections démocratiques et transparentes et de permettre à l'Etat de récupérer son rôle initial et naturel au niveau productif et sécuritaire. On n'a aucune rancune contre qui que ce soit et celui qui a commis un tort sera jugé par la loi qui doit s'appliquer à tout le monde d'une manière tout à fait équitable, indistinctement, de l'appartenance idéologique ou politique, c'est une affaire qui relève, strictement, du domaine de la justice. On est tous les enfants de cette patrie, et chacun de nous a le droit de participer, à sa manière, au dialogue et d'essayer de trouver une solution à la crise qui nous fait du mal à tous sans exception aucune, car personne n'en est épargné quelque soit la position qu'il occupe. C'est de cette manière qu'on conçoit les choses et que nous nous représentons la situation et non pas comme M Daïmi et ses semblables, c'est là où réside la différence entre eux et nous. Et on lui promet, à lui à et ses partisans, qu'à la fête de l'Amour on jonchera l'avenue Habib Bourguiba de fleurs pour extirper depuis les racines la haine qu'ils ont semée et de réparer les dommages qu'ils ont causés.
-Quelle est votre évaluation de la séance plénière de l'ANC et la convocation des ministres de l'intérieur et de la justice?
-Un gouvernement dont l'incrimination n'est plus à prouver n'a plus aucune légitimité ni morale, ni politique et doit, donc, présenter sa démission. Et je ne comprends pas comment la Constituante ose l'inviter pour, soi-disant, interpeller ses ministres et les soumettre à un questionnement à moins qu'il ne s'agisse d'une réhabilitation de ce gouvernement et une manière de sa part de le disculper et le rendre clean. En procédant de la sorte, les députés de la majorité au sein de l'ANC trahissent la mémoire du martyr hadj Mohamed Brahmi, et ont failli à leur devoir, foncièrement, moral en omettant de démettre, immédiatement, le gouvernement de ses fonctions. Et même M Mustapha Ben Jaâfar qui a pris une position audacieuse en suspendant les travaux de cette instance, s'est, très vite, ravisé en décidant leur reprise, cette position était en deçà des attentes et elle est passée à côté de l'événement ; M le président de l'ANC a, ainsi, fait fi de la preuve irréfragable établie à l'encontre du gouvernement et refusé d'en tirer les conclusions qui s'imposent, à savoir la destitution de ce gouvernement coupable. La reprise des travaux de cette constituante en l'absence de 60 députés, qui refusent encore sa réintégration, n'a pas de sens, une telle attitude n'est acceptable, ni politiquement, ni moralement.
Entretien conduit par Faouzi Ksibi


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