Qu'est-ce que cela veut-il dire au juste ? Qu'il faut trancher dans le vif, pour pouvoir avancer, sans avoir à ployer sous un quelconque poids, qui s'appellerait regret ou nostalgie, et qui vous ferait le pas lourd, et la démarche hésitante, devant les contingences d'une vie, qui n'aurait pas été choisie, mais subie ? A la fin de l'histoire, la boucle aura été bouclée : il n'y aura pas de seconde naissance. Mort-né, avorté l'espoir de renouer autrement avec une existence, dont la plus grande constante aura été une immense solitude. Mais tout cela a-t-il un sens ? Avec « un arbre attaché sur le dos », son premier roman, Raja Sakka vous mène sur les sentiers d'une quête (fantasmagorique ?) des origines. Ou du sens des origines. A travers le cheminement – éperdu – de Nora, la soixantaine, qui décide d'aller en quelque sorte, (re)prendre racine, dans le village de Siba, où elle a un jour ouvert ses yeux au monde, une douleur chevillée au corps ; plus exactement au dos puisqu'elle portera un jeune arbre, comme les mères africaines portent un enfant, avant que les liens se desserrent et qu'il puisse emprunter son propre chemin de vie, le lecteur découvre, tour à tour, après moult péripéties et rebondissements, que ni l'amitié ni un rêve d'amour, ne peuvent contribuer à combler la solitude d'une vieille femme qui aura fait le deuil du bonheur depuis longtemps, pour accepter l'illusoire possibilité d'un bonheur, qui aurait aussi les couleurs de la renonciation. Elle repartira vers son village de montagne…