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Impatience... Mais il faut raison garder !
Les partisans de l'Opposition face à leurs représentants
Publié dans Le Temps le 17 - 10 - 2013

Dans la rue, dans les conversations de cafés, dans les débats de partis, sur Face book, un peu partout en fait, les partisans de l'Opposition commencent à s'impatienter, quand ils ne sont pas franchement découragés.
C'est que la plupart d'entre eux ont parié sur une chute rapide de la Troïka et sur une défaite facile d'Ennahdha ! Les événements qui se suivent depuis plus d'une année les ont ballottés entre espoir et doute ! Aujourd'hui, ils en ont toujours ras-le-bol du Gouvernement d'Ennahdha, mais leur dépit commence à viser également leurs propres partis et les principales organisations civiles. Dans les rangs des militants et activistes de la Gauche, le ton est plutôt sarcastique en évoquant le Dialogue National initié depuis peu. On reproche de plus en plus violemment au Front du Salut de s'y être mêlé et de faire encore confiance à Ghannouchi et Cie.
Radicalisation du langage, et après ?
A la place, que proposent ces bases aux dirigeants des partis coalisés de l'Opposition : d'être plus fermes et plus intransigeants en traitant avec Ennahdha, de recourir à des moyens de pression plus efficaces pour faire plier le parti islamiste au pouvoir et ses alliés, de mobiliser plus largement la rue contre cet adversaire qu'on ne supposait pas aussi coriace et aussi futé. Par exemple, on appelle à une marche massive, mercredi prochain (23 octobre 2013), pour déclarer la fin de la « légalité » à laquelle la Troïka s'accroche encore et toujours. D'autres voix appellent les partis de la Gauche à se retirer du Dialogue National et à compter sur la grogne sociale et populaire. Il y en a même parmi les mécontents qui recommandent de ne plus se fier aux solutions des politiques et d'engager des mouvements populaires spontanées. En effet, on va même jusqu'à railler les grandes personnalités de l'Opposition, jusqu'à les accuser d'avoir trahi la mémoire des martyrs et les grandes causes de la Révolution. Il est donc clair que les partisans de l'Opposition radicalisent de plus en plus leur langage ; oui, leur langage seulement : les slogans sont les mêmes (ou presque) qu'ils répètent dans chaque manifestation de rue, et sur leurs statuts de Face book ! Au niveau numérique, la foule des marches organisées par-ci par-là tend à être bien plus clairsemée ! La veille des débats sur le Dialogue National, même l'UGTT n'est pas parvenue (excepté à Sfax) à ameuter une masse imposante de protestataires anti nahdhaouis. Le soutien populaire au sit-in du Bardo est quasiment descendu au niveau zéro depuis la mi-septembre. Tahar Ben Hassine, Zied El Héni, Walid Zarrouk n'ont été supportés que par une foule relativement modeste amassée devant les tribunaux de Tunis et Bizerte. La mobilisation en faveur des jeunes intellectuels et artistes traduits devant la justice n'a vraiment réussi que sur les murs des réseaux sociaux et guère sur le terrain.
Risques d'échec et de déception !
Pendant ce temps, l'élite politique de l'Opposition -moins passionnée et moins emportée dans son ensemble, plus réaliste, bien consciente de ses limites, plus conciliatrice-, cherche à marquer des points contre « l'Ogre » nahdhaoui. Au début de sa campagne contre le Gouvernement et le projet d'Ennahdha, la Gauche tunisienne coalisée nourrissait le rêve (elle en était même certaine) de vaincre ses adversaires par K.O. !! A présent, ses visées sont plus sages et ses tactiques sont moins téméraires. Peut-être a-t-elle raison d'opter pour cette humble stratégie d'opposition : après tout, les grandes manifestations de cet été n'ont pas amené le recul escompté de la part d'Ennahdha ; le sit-in du départ fut un demi-succès et donc un demi-échec ! Les régions bougent très peu !! Les élèves et les étudiants dont on attendait un coup de pouce ont, paraît-il, d'autres chats à fouetter. C'est pourquoi nous craignons que la prochaine manifestation du 23 octobre ne se solde par une nouvelle déception.
Les atouts d'Ennahdha
Les choses étant ce qu'elles sont, l'élite de l'Opposition compose avec la réalité de ses forces ; ne cherche pas trop à s'aventurer, ne croit plus au Père Noël comme une partie de ses troupes. Ennahdha a le pouvoir entre ses mains, Ennahdha dispose encore d'atouts très sérieux, et une certaine indifférence, une certaine démission déplorée chez une bonne frange du peuple et parmi beaucoup de jeunes jouent en sa faveur. Les chaînes de télévision les plus suivies (Nationale 1 et 2, Hannibal TV et Nessma) sont progressivement rentrées dans les rangs : feuilletons et films à gogo, multiplication des programmes de jeux et de divertissements, suppression ou raréfaction des émissions de débats, rencontres politiques orientées, émissions gastronomiques à répétition ; bref, on va vers la dépolitisation totale de ces médias. Désormais, l'aventure du team national en Coupe du Monde détournera de la chose publique des millions de Tunisiens. De plus, les voix libres sont menacées par la prison ou par la mort. Une relative terreur tend à s'installer dans les grandes villes (feux d'artifice trop détonants, braquages fréquents, fermeture de la voix publique par des délinquants comme tout récemment à Jebel Jelloud, quartier sud de Tunis, reprise des activités terroristes à Châambi, trafic d'armes etc). Ajoutons-y l'insécurité en Libye et sur nos frontières avec ce pays frère et voisin ; il y a de quoi obliger les gens à se terrer, à se décourager de toute tentative de changer cette réalité, celle-ci pouvant leur paraître moins désastreuse que celle qui sévirait si l'Etat s'effondrait totalement ou que la guerre civile se déclenchait comme en Syrie ou en Irak.
Armes compatibles
En définitive, les rêves de certains opposants restent légitimes, encore faut-il les mesurer à la réalité. Il importe aux troupes qui soutiennent le Front du Salut et l'Opposition d'une manière générale, de ne pas tout vouloir et tout de suite. D'autre part, critiquer est un art facile, agir l'est beaucoup moins. Le combat est plus ardu que prévu et c'est ce que les principaux chefs des partis de l'Opposition ont bien compris. Autant donc le mener avec lucidité, mesure et surtout avec calme et flegme. Ce n'est point de la mollesse, mais il s'agit d'armes compatibles avec le type de « guerre » mené et avec l'adversaire affronté !


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