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Marchands ambulants, amas d'ordures, abus en tous genres.. A l'Ariana, le temps des roses est révolu !
Publié dans Le Temps le 28 - 08 - 2014

La grève générale des commerçants du marché municipal de l'Ariana, ayant eu lieu avant-hier, était annoncée depuis une semaine. Chose promise, chose due. Le jour J, les poissonneries, boucheries, magasins de fruits et légumes et autres commerces du marché ainsi que certains magasins situés aux alentours du souk sont restés fermés. Les commerçants, accompagnés de nombreux riverains habitant dans les ruelles adjacentes au marché, sont allés exprimer leur colère et leur mécontentement devant le siège du gouvernorat de l'Ariana. Trop c'est trop ! Ils ont protesté contre l'installation permanente, à l'extérieur du marché, d'étals de fruits, légumes, épices, vêtements, fournitures scolaires, articles de décoration... Outre la concurrence déloyale, ils ont dénoncé l'incivilité de ces marchands qui se sont imposés de force, le vacarme qu'ils engendrent et l'amoncellement de détritus qu'ils laissent derrière eux chaque soir. Triste d'en arriver là. Ariana, ville des roses, s'est transformée en quelques années en ville des déchets et des abus en tous genres.
A l'Ariana, le phénomène n'est pas nouveau. Il a commencé au lendemain de la révolution et a évolué au fil des ans de manière catastrophique. Le 27 novembre 2012, les commerçants du marché municipal de l'Ariana avaient déjà organisé une première grève générale pour protester contre ces étals anarchiques qui nuisaient fortement à leur commerce. Alors qu'eux payaient un loyer mensuel et des taxes, les « nassaba » comme on les appelle en arabe, ramenaient chaque jour leur « magasin » ambulant bien achalandé et proposaient des prix souvent bien inférieurs. Méfiants au début, bon nombre d'acheteurs se sont vite laissés séduire par les dizaines de millimes qu'ils économisaient à chaque achat et sont devenus de fidèles clients des marchands ambulants, délaissant complètement les vendeurs du marché municipal qui ont subi, selon les dires du président du syndicat des commerçants détaillants des fruits et légumes au marché de l'Ariana relevant de l'union régionale de l'industrie, du commerce et de l'Artisanat (URICA), de lourdes pertes financières. Suite à cette première grève générale, une réunion de travail consacrée à la problématique des étals anarchiques, a été organisée le 30 novembre en présence de cadres de la municipalité, de représentants des forces de l'ordre ainsi que de députés. Il y a été décidé d'appliquer à la lettre la décision d'interdiction des étals anarchiques aux alentours du marché municipal de l'Ariana, entrée en vigueur en décembre 2011 et de repenser au transfert des marchands ambulants vers l'espace situé à l'avenue de l'indépendance, tout près de l'ancien abattoir municipal, qui leur a été spécialement aménagé. Mais c'était peine perdue car s'ils s'étaient résignés momentanément à occuper l'espace mis à leur disposition, les marchands ambulants avaient de nouveau colonisé les ruelles jouxtant le marché municipal au bout de quelques semaines, suite à la baisse conséquente de leurs recettes quotidiennes. Et cette fois-ci, ils étaient bien décidés à ne plus bouger de là. Ils ont en effet troqué leurs brouettes en bois en des étals permanents dotés de toitures et de piquets en fer, enlaidissant horriblement les lieux et bloquant complètement l'accès aux véhicules dans les parages. Un vrai désastre pour les riverains qui n'arrivent plus à garer leurs voitures près de chez eux. Un des habitants s'est même plaint de ne plus parvenir à sortir les morts dignement de chez eux tant l'endroit est devenu exigu, malpropre et bondé. Quant aux commerçants, certains ont fait faillite, d'autres se sont retrouvés en prison car incapables de payer leurs dettes et bon nombre d'entre eux pensent sérieusement à mettre la clé sous la porte et à aller chercher fortune ailleurs. Au marché municipal de l'Ariana et ses alentours, la situation est devenue intenable. Les citoyens, eux, continuent à faire leurs emplettes quotidiennes chez ces « hors-la-loi » tout en se plaignant de leur insolence, de leur arrogance et de leur agressivité. A qui la faute ? Qui doit endosser la responsabilité de tels abus ? Comment éradiquer ce fléau et surtout quel rôle peut jouer le citoyen pour contrer ce phénomène dévastateur ?
Au marché de l'Ariana, les anarchistes sont rois
Avant la révolution de 2011, les habitués du marché municipal évoquent les nombreuses inspections quotidiennes effectuées par des agents de la police municipale. Am Ali, un Arianais de pure souche, se souvient tout particulièrement d'un agent de taille imposante et aux grands yeux bleu clair qui n'hésitait pas à confisquer marchandise et balance en cas d'étal anarchique. Le vieil homme se souvient également qu'un signal était donné lorsque les agents de la police municipale débarquaient. Commençait alors une longue partie de cache-cache. Les quelques marchands à la sauvette ramassaient alors leurs marchandises qui trainaient à même le sol et détalaient à la vitesse de l'éclair pour se cacher dans une des ruelles adjacentes. Gare à celui qui ne peut pas courir ! Mais ce temps est révolu. Aujourd'hui l'anarchie la plus totale règne dans les parages et les marchands illicites font la loi aux alentours du marché municipal. Gare à celui qui ose s'opposer à leur présence ! Au mieux, il aura droit à un flot d'injures et de gros mots. Au pire, il sera tabassé. Pour comprendre pourquoi les choses ont évolué dans ce sens, il faut savoir que la police municipale a changé depuis un certain temps de statut et ne dépend plus désormais de la municipalité mais plutôt de la police. Les interventions de ses agents sont désormais plus que limitées et de plus en plus rares. Le dernier contrôle de grande envergure a eu lieu en avril dernier, aux environs des marchés de l'Ariana, de Chotrana et de Borj Louzir. Des agents de la brigade économique, accompagnés d'agents de la police municipale se sont rendus sur les lieux et ont saisi les marchandises des différents étals anarchiques. Des affrontements ont alors éclaté. Heureusement, aucun dégât n'a été enregistré.
Le rôle des citoyens
Pour débloquer la situation, la municipalité de l'Ariana a annoncé le prochain lancement d'un projet d'extension et de réaménagement du marché municipal. Le montant des travaux est estimé à 500 mille dinars. Ceci est une solution à long terme qui prendra des mois, voire des années pour se concrétiser. Que faire en attendant ? Faut-il rester les bras ballants, à subir la dictature des marchands en situation irrégulière et à s'apitoyer sur le sort des commerçants du marché municipal qui ferment boutique l'un après l'autre ? Si les contrôles se font de plus en plus rares et que les autorités peinent à appliquer les décisions administratives, les citoyens, eux, sont en mesure de changer la donne et de voler au secours des commerçants menacés de faillite. A chacun de prendre conscience que boycotter les étals anarchiques est un geste citoyen responsable. En faisant leurs courses chez ces marchands hors-la-loi, les citoyens encouragent le commerce illicite et précipitent la chute de l'Etat. Quant aux commerçants du marché municipal de l'Ariana, ils sont vivement invités à être plus cordiaux et compréhensifs avec leurs clients et de leur donner la chance de pouvoir choisir par eux-mêmes les produits qu'ils achètent afin de leur éviter de faire leurs emplettes chez leurs concurrents anarchistes. A grande cause, petites concessions !


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