Beaucoup de personnes associent le virus du SIDA (Syndrome d'Immunodéficience Acquise) aux relations extraconjugales sans savoir qu'il peut également pénétrer dans le corps par voie sanguine ou se transmettre de la mère à l'enfant. Cette idée erronée vient du fait que ce sujet est considéré tabou et rares sont les gens qui prennent la peine de se documenter sur ce dernier. Dans notre société, les personnes atteintes par ce virus sont exclues d'emblée sans comprendre qu'elles peuvent l'attraper par accident. Des associations sont, cependant, en train de faire du bon travail pour les réinsérer dans la société. Bilel Mahjoub, directeur de l'Association Tunisienne de la Lutte contre les Maladies Sexuellement Transmissibles et le SIDA (ATL MST/SIDA) créée le 17 Août 1990, indique au Temps que c'est la première association qui lutte contre cette maladie en Tunisie. Elle est pionnière dans la prévention auprès de la population générale et les personnes les plus vulnérables ainsi que dans la promotion de l'approche de réduction des risques pour ceux qui usent des drogues injectables afin de réduire l'impact de cette épidémie. En effet, les membres de cette association, après avoir réalisé des enquêtes auprès des populations clés, ont établi des diagnostics communautaires et mené des enquêtes auprès des ménages, ils essaient de prendre en charge en totalité les sujets et de leur procurer un soutien psychosocial afin d'améliorer leur situation d'une part et de leur apporter un soutien technique en mettant à leur disposition des stages et des formations au profit des ONG de la région MENA (Middle East and North Africa) d'une autre part. l'ATL MST-SIDA joue le rôle de sous-traitant en enquêtant sur des cas détectés par le ministère de la Santé. Bilel Mahjoub ajoute que les membres essaient de pousser les personnes susceptibles de porter le virus du SIDA à faire un test de dépistage ou dans le siège de l'association et dans ses centres ou à l'aide des unités mobiles qui se déplacent dans toutes les villes. Foued Boutemak, chargé de communication à l'association, explique que leur travail en tant qu'association n'est rien sans l'aide des médecins et psychologues et sans celui des assistants sociaux et responsables de l'hygiène. Il détaille par la suite le nombre des cas atteints et suivis par l'ATL en ce moment : 350 personnes infectées et plus de 1200 personnes affectées par le VIH. Il précise, vers la fin, que l'Association de la Lutte contre le SIDA est orientée vers le respect inconditionnel et déterminé des droits de l'Homme. Selon les statistiques du ministère de la Santé, le nombre des personnes infectées par le virus du SIDA de l'année 1985 à l'année 2014 s'est élevé à 2008 cas déclarés dont 588 cas sont décédés. Les autres vivent avec la maladie et luttent contre. Il est à préciser que le tiers de la population tunisienne atteinte (33,7%) est formé de jeunes appartenant à la tranche d'âge 25-34ans. Ces nombres et ces pourcentages peuvent, en effet, paraître énormes jusqu'au moment où nous apprenons que les statistiques de l'ONUSIDA sont beaucoup plus choquants car ils sont de 2 à 3 fois plus importants. Une seule explication probable pour comprendre qu'une telle épidémie touche les jeunes : Ces derniers, vu leur âge, feraient preuve d'irresponsabilité non seulement en s'injectant des drogues mais en plus en utilisant la même seringue d'une personne à une autre. Ceci d'un côté. D'un autre, en pratiquant des relations extraconjugales sans se protéger des Maladies Sexuellement Transmissibles. L'Etat est donc appelé à rendre réceptifs les jeunes et les parents par le biais d'une plus grande sensibilisation. Une révolution culturelle ayant pour but de changer les mentalités et de minimiser la propagation de ces MST, s'impose. Mais ce n'est pas une raison de les écarter et de les exclure de la société en ne les laissant pas profiter des occasions de la vie comme au travail et en les privant de mener une vie normale.