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Un casse-tête chinois pour Habib Essid
Publié dans Le Temps le 28 - 01 - 2015

Tout à fait conscient des difficultés qu'affronte son équipe, nouvellement, constituée, Habib Essid bat en retraite, en essayant de trouver un terrain d'entente avec le camp des mécontents. C'était dans cet esprit qu'il a entamé, ces deux derniers jours, un deuxième round de pourparlers exploratoires en vue de la conclusion d'un accord avec eux. Certes, les partis contactés, qui sont Ennahdha, Afek Tounes et le Front Populaire, ne formulent pas les mêmes réserves, ni ne partagent les mêmes ambitions quant à la constitution du prochain gouvernement, cependant, leur avis pèsent lourd dans la balance, en raison de leurs poids que ce soit électoral ou politique. C'est pourquoi Essid est obligé d'en tenir compte. Seulement, satisfaire des exigences inconciliables de parties rivales, qui se situent aux antipodes les unes des autres, serait-il faisable ? C'est la question cruciale à laquelle il se trouve confronté.
L'écueil le plus difficile
C'est un exercice périlleux auquel est livré l'homme qui est chargé de constituer le nouveau gouvernement et il est appelé à faire preuve d'une grande souplesse et d'un grand savoir-faire pour pouvoir gérer toutes ces contradictions, remédier aux imperfections se son équipe, réussir ces négociations scabreuses et dépasser ce cap. C'est dans ce cadre défavorable qu'il a rencontré, avant-hier, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi qui a déclaré que Habib Essid lui a proposé de nouvelles propositions qu'il trouvait satisfaisantes, exprimant le souhait de voir les consultations à venir aboutir à un large consensus entre les différentes sensibilités politiques. Par ailleurs, le chef du parti islamique a tenu à rappeler que son mouvement refusait d'accorder sa confiance à la composition du gouvernement dans sa forme actuelle, en justifiant cette position par le fait qu'elle n'est pas conforme aux exigences de la prochaine période et qu'elle ne répond pas à la condition posée par son mouvement, à savoir la constitution d'un gouvernement d'union nationale, et en précisant que son parti a, de son côté, proposé à Essid d'autres noms qui pourraient faire partie du gouvernement. Ce n'est pas ce que pense la députée de Nida Tounes, Bochra Belhaj Hmida, qui soutient qu'Ennahdha ne pourrait pas participer au prochain gouvernement. Elle explique cela par le fait que non seulement ses partisans refusent la participation du parti islamique au prochain gouvernement, mais que même ses propres bases refusent d'appuyer l'idée d'une participation de leur parti à une équipe gouvernementale où se trouve Nida Tounes. Mais, n'essaye-t-elle pas par là de trouver une issue qui soit salutaire aux deux partis où les avis sont divisés quant à un éventuel rapprochement entre eux? Concernant la formation présentée par Essid, elle estime qu'elle est valable, compte tenu qu'elle comprend plusieurs compétences et qu'elle est garante d'un certain nombre d'équilibres, en ajoutant que quelque en soit la composition elle sera en butte à de critiques, parce qu'il y aura, toujours, des mécontents.
Redistribution des cartes ?
Parmi ces derniers, il y a Afek et Al Moubadara, qui, eux aussi, refusent d'accorder leur confiance au gouvernement Essid, pour manifester leur protestation contre leur mise à l'écart au profit de l'UPL qu'ils qualifient d'intrus et d'usurpateur. D'ailleurs, l'octroi de portefeuilles ministériels à trois de ses dirigeants est, largement contesté par une bonne parie de la société civile et politique. Le plus contesté parmi les candidats de l'UPL est, notamment, le candidat au ministère du Tourisme, dont le nom est associé à des « affaires de malversation » et qui connaît une rude opposition de la part des professionnels du secteur. Ces contestations amèneraient Essid à revoir sa liste et à accorder ces portefeuilles, du moins quelques uns parmi eux, à Afek et Al Moubadra, est une hypothèse qui n'est pas à écarter, des observateurs. C'est ce que laissait entendre Riadh Mouakher, le dirigeant d'Afek Tounes, en déclarant que leur réunion avec Habib Essid d'hier était « très positive », en réitérant la nécessité d'un changement au sein de cette équipe. En fait, le vrai casse-tête chinois pour Essid, c'est le candidat au ministère de l'Intérieur, Nejem Gharsalli, soupçonné d'être un nahdhaoui infiltré. En effet, après les accusations que lui a adressées la juge Kalthoum Kennou, que nous avons publiées sur nos colonnes (voir notre article du dimanche dernier), c'est au tour de l'Association des Magistrats Tunisiens (AMT) de l'incriminer d'avoir été à la solde de l'ancien régime et d'avoir agi contre l'AMT. Nonobstant, ces critiques ne font pas broncher Essid qui continue à le défendre, soutenant qu'il est l'homme qu'il faut dans un poste aussi délicat, requérant de la fermeté, l'une des qualités de son protégé, selon lui. A priori, il est difficile de le voir fléchir sur ce point. Mais, ce n'est pas l'avis du candidat au ministère de la Défense, Farhat Horchani, qui estime que les ministères régaliens ne seraient pas épargnés, au cas où des rectifications seraient apportées au niveau de la composition de l'équipe gouvernementale.
Réagir face aux discordances
Le porte-parole du Front Populaire, Hamma Hammai, quant à lui, il a fait savoir que Habib Essid, a montré,lors de sa rencontre avec lui, une disposition à élargir son gouvernement ou à procéder à quelques changements dans sa composition. Néanmoins, il a souligné que l'actuelle formation a confirmé les réserves formulées par le FP à son endroit, étant donné qu'elle est faible et fragile et que certains de ses membres sont entourés de suspicions, notant que son refus par sa coalition est purement politique. Cette position est interprétée par certains observateurs comme étant une intention de la part du FP de contraindre Nida Tounes à composer avec Ennahdha pour en recueillir des fruits politique dans l'immédiat et sur le court et le long termes. Une lecture, catégoriquement, démentie par l'un de ses dirigeants, Riadh Ben Fadhel, qui, a affirmé, hier, sur les ondes de Mosaïque fm, que c'était nullement le dessein du FP qui fait tout pour empêcher ce rapprochement et qui considère qu'une telle configuration serait un échec pour le premier gouvernement stable de l'après 14 Janvier et donc un fiasco pour la Tunisie. Le changement espéré et attendu du cabinet Essid n'est pas, toutefois, souhaité par toutes les parties politiques, puisque Adnène Mansar a qualifié, sur sa page officielle facebook, les renégociations de la composition du gouvernement de « comportement irresponsable », en ajoutant « Quant aux membres de ce gouvernement virtuel dont certains avaient fêté la nouvelle de leur nomination, je suis curieux de connaître leur sentiment à l'égard du changement... S'ils participaient à ce jeu de mauvais goût tout en étant conscients, cela révélerait une stupidité qui dépasse les bornes... Nous avions déjà prédit que ce gouvernement aurait une courte vie. Le voilà mort avant de naître ! ». Est-ce par souci de voir le gouvernement réussir qu'il tient ces propos désagréables à l'encontre d'Essid et son équipe? Ou bien cela dénote une envie de sa part de le voir s'écrouler d'emblée ? Autrement dit, après moi, le déluge. Car ce n'est pas l'avis du professeur en droit Constitutionnel, Chawki Gaddes, qui considère qu'il n'existe aucun empêchement juridique, interdisant au nouveau chef du gouvernement de procéder à des modifications au sein de son équipe s'il le souhaite. Décidément, la partie s'annonce très difficile pour Habib Essid qui aura à réagir face à toutes ces discordances avec dextérité et clairvoyance.


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