Le lobby américain Heritage Foundation vient de publier son rapport 2015 sur l'indice de liberté économique 2015. Au moment où la Tunisie poursuit sans relâche son processus de libéralisation économique et s'attelle à décrocher le statut de partenaire privilégié avec l'Union Européenne, la fondation américaine classe cette année la Tunisie au 107ème rang mondial en matière de liberté économique. A vrai dire les efforts de libéralisation et d'ouverture déployés par la Tunisie depuis son adhésion à l'OMC (organisation mondiale du Commerce), manquent toujours d'agressivité. L'instabilité politique post-Révolution et le retard observé dans la mise en place des réformes seraient derrière le recul enregistré par l'économie tunisienne au cours des 5 dernières années, en perdant 0.8 points par rapport à l'année 2010. La Tunisie a été classée cette année 107ème sur 178 économies et 11ème dans la région MENA juste avant l'Egypte, le Yemen, l'Algérie et l'Iran. La lenteur de la transition démocratique, la menace terroriste, l'essor du secteur informel en Tunisie notamment dans le marché du travail sont à l'origine de la régression de la Tunisie qui a perdu sa position de leader Nord- Africain en matière de liberté économique. Montée de la corruption L'accroissement des dépenses budgétaires, les restrictions au marché financier, le problème des droits de propriété et l'accroissement du travail informel outre les barrières à l'entrée des investisseurs étrangers dans le secteur agricole, sont selon l'ONG américaine les faiblesses de l'économie nationale. Par ailleurs, la faible progression dans les réformes juridiques et la montée de la corruption au cours des deux dernières années ont affecté le climat des affaires en Tunisie au cours de la période de transition. Du côté du degré de l'ouverture de l'économie nationale, le rapport critique la protection du secteur agricole et du secteur financier en Tunisie. Ce qui constitue une barrière à l'investissement étranger, note le rapport tout en mettant en relief la fragilité et la fragmentation du marché financier outre l'insuffisance des sources de financement des PME. Le think tank ou le laboratoire d'idées américain considère ainsi la Tunisie parmi les économies les moins libres ou encore les moins ouvertes sur le marché extérieur. Il y a certes des réformes à engager mais en matière de libéralisation et notamment des services et du secteur primaire, la fébrilité de l'économie nationale ne plaide pas pour une libéralisation plus poussée des secteurs phares de l'économie. C'est la pérennité des entreprises tunisiennes qui est en question.