Le ministère propose au total des augmentations 280 dinars, incluant les majorations qui seront décidées lors des négociations sociales au titre des années 2014 et 2015 Le syndicat évoque des «évolutions positives » et espère un accord dans quelques jours Plusieurs indices laissent croire que les points de vue commencent à se rapprocher entre le ministère de l'Education et le syndicat général de l'enseignement secondaire en ce qui concerne l'épineux dossier des revendications de ce corps de métier. Les deux partis ont en effet baissé le ton et renoncé ces derniers jours aux déclarations guerrières pour adopter un discours plutôt apaisé et rassurant. Le ministre de l'Education, Néji Jalloul, a ainsi condamné hier une «vile campagne de diabolisation des enseignants du secondaire», notant que cette corporation qui mérite une revalorisation de sa situation morale et matérielle en dépit du manque de la marge de manœuvre financière de l'Etat. Il a également révélé que son département propose au total des augmentations mensuelles 280 dinars au profit des enseignants. Ces augmentations incluent une première indemnité mensuelle d'un montant de 90 dinars qui sera décaissée immédiatement, les majorations qui seront décidées lors des deux rounds de négociations sociales au titre des années 2014 et 2015, lesquelles seront achevées au plus tard en juin prochain, ainsi qu'une prime spécifique. Vendredi, le ministère avait aussi publié un communiqué dans lequel il souligné qu'un accord sera trouvé avec le syndicat en vue de parachever l'année scolaire 2014-2015 et d'organiser les examens nationaux dans de bonnes conditions. Commentant les dernières déclarations du ministère, le secrétaire du syndicat de l'enseignement secondaire, Lassaâd Yâacoubi, a salué des «évolutions positives», indiquant que les autorités de tutelle semblent désormais soucieuses de trouver des solutions au différend qui l'oppose au syndicat. Le syndicat général de l'enseignement secondaire avait décidé dans la soirée du lundi 23 mars, à l'issue d'une réunion de sa commission administrative, de poursuivre le boycott des examens du deuxième trimestre ainsi que de tous les examens du troisième trimestre, y compris les examens nationaux. Le syndicat rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a également décidé de ne pas se conformer aux calendriers fixés par le ministère de l'Education, qui avait publié le 6 mars un communiqué dans lequel il annonce que les examens de la fin du deuxième trimestre auront lieu juste après les vacances du printemps. Les enseignants du secondaire réclament notamment des augmentations salariales de nature à compenser la détérioration remarquable de leur pouvoir d'achat, une révision à la hausse des montants des indemnités qu'ils perçoivent et la possibilité du départ volontaire à la retraite à l'âge de 55 ans au regard du caractère pénible de la profession. Ils réclament aussi le lancement de négociations sur la réforme du système éducatif et la promulgation d'une loi qui incrimine les violences physiques et verbales à l'encontre des enseignants et de l'ensemble du personnel exerçant dans les établissements éducatifs.