Du 7 avril au 12 mai, le club culturel Tahar Haddad organise en partenariat avec l'ambassade d'Argentine en Tunisie un cycle de films intitulé "Gros plan sur le cinéma argentin". Six oeuvres cinématographiques récentes seront projetées dans le cadre des activités du ciné-club Pelliculture et donneront une idée des évolutions du septième art en Argentine. L'ouverture de cette manifestation culturelle aura lieu mardi 7 avril avec une présentation synthètique de l'évolution du cinéma en Argentine, depuis les années trente lorsque ce pays comptait parmi les plus grands producteurs d'œuvres dans le monde. Les différentes évolutions de la cinématographie argentine seront envisagées pour aboutir à un gros plan sur la production contemporaine. Ce sont ces œuvres récentes qui donnent toute sa consistance au gros plan sur un cinéma organisé par le club Tahar Haddad et l'ambassade d'Argentine en Tunisie. Au rythme d'un film par semaine, les cinéphiles pourront se régaler avec des films ayant obtenu le succès dans plusieurs festivals. Tous les films seront projetés en version originale sous-titrée en français. De plus, l'accès sera libre et permettra au public de débattre de ces films. En outre, à l'occasion de la clôture du cycle, un débat général sera organisé à propos des tendances contemporaines du cinéma argentin. L'audience internationale du film argentin "Les Acacias" est le film d'ouverture de cette manifestation qui se poursuivra pendant six semaines. Réalisée par Pablo Giorgelli en 2011, cette oeuvre est le parfait exemple du road movie moderne. Un camionneur doit accompagner une femme et son bébé. Ils feront 1500 kilomètres de route entre Ascunsion et Buenos Aires et tisseront une belle histoire. Un film poignant et attachant, porté par deux acteurs de talent dont Hebe Duarte. La projection aura lieu le mardi 7 avril à 15h. "El secreto de su ojos" (Dans ses yeux) est le second film de ce cycle et sera projeté le 14 avril à14h. Cette œuvre de Juan José Campanella compte parmi les films argentins les plus vus à travers le monde. Réalisé en 2009, ce film a engrangé plusieurs prix aux festivals de Toronto, San Sebastian et Bruges puis a été honoré du Goya du meilleur film étranger. Avec plus de deux millions de spectateurs, ce film a connu une audience planétaire et souligne bien les nouvelles tendances du cinéma argentin. Adapté d'une œuvre du romancier Eduardo Sacheri, ce film raconte l'histoire d'un agent de la police judiciaire qui essaie d'écrire l'histoire d'un crime non élucidé. Ainsi, 25 ans plus tard, cet agent revient sur les traces d'un viol suivi d'un meurtre dans un récit haletant qui évolue entre techniques du polar et atmosphère des grands films psychologiques. Un des musts de ce cycle argentin! Ces six semaines de films argentins se poursuivent avec "La Mirada invisibile" de Diego Lerman. Cette co-production avec la France et l'Espagne est en passe de devenir un classique du cinéma argentin. En effet, aussi bien la thématique que l'arrière-plan historique font de cette œuvre un condensé du cinéma argentin. L'action se déroule sur fond de guerre des Malouines, en mars 1982, à Buenos Aires, sous la dictature. Marita enseigne dans un lycée qui prépare l'élite et son directeur l'encadre jusqu'à l'étouffement. Adapté d'un roman de Martin Kahan, ce film a obtenu le Condor d'or du cinéma argentin et vaut aussi par la prestation des comédiens, admirable de mystère et de sobriété. Film emblématique des nouvelles tendances du cinéma argentin, "Nuevas Reinas" (Les neuf reines) est à ne pas manquer. Ce film sera projeté le 5 mai à 14h et compte parmi les pépites de ce festival. Réalisé en 2000 par Fabian Bielinsky, ce film met en scène deux arnaqueurs et leurs combines pour rouler les clients d'un hôtel de luxe. Dans la veine du polar de critique sociale, ce film raconte les aventures de deux escrocs qui s'associent pour voler une collection de timbres rares. Marcos et Juan sont une paire irrésistible et les comédiens Gaston Paul et Ricardo Derin incarnent parfaitement ces deux petites frappes du milieu de Buenos Aires. Acide et savoureux, virtuose et décalé, ce film est un divertissement de marque. Devant le succès de cette œuvre, un remake en a été fait à Hollywood en 2004. A ne pas manquer! "Un cuento chino"(Un conte chinois) a été réalisé en 2011 par Sebastian Borensztein. Il s'agit d'une co-production avec l'Espagne mettant en scène une histoire des plus surprenantes. Vivant à Buenos Aires, Roberto a pour dada la lecture des faits divers et des histoires insolites. Sa vie routinière va cesser le jour où. sous ses yeux, un Chinois est jeté dans la rue, hors d'un taxi. Roberto va le recueillir et les deux hommes parviendront à communiquer malgré l'obstacle de la langue. Loufoque, l'histoire va remonter jusqu'à un fait-divers en Chine pour lequel une vache tombée d'un avion écrase une jeune mariée! Avec verve et tendresse, Sebastian Borensztein raconte ces péripéties avec un rythme échevelé et une belle prestation d'acteurs. Projection le mardi 28 avril à 14h. La clôture du cycle "Gros plan sur le cinéma argentin" aura lieu avec le film "Wakolda" (Le médecin de famille) de Lucia Puenzo. Réalisé en 2013, ce film est une co-production avec l'Espagne et la Norvège saluée par plusieurs festivals dont celui de Cannes et aussi par les Oscars 2014 pour lesquels cette œuvre a été sélectionnée. Un cinéma en mouvement "Wakolda" raconte l'histoire de la traque des Nazis en Amérique latine et revient sur le personnage de Josef Mengele. Le film nous plonge dans une famille de mère allemande dans le petit hameau de Bariloche en 1960. Un médecin va surgir et il va tenter de combler le retard de croissance de la petite Lilith. Cette œuvre est portée par son atmosphère étrange et la prestation des acteurs Alex Brendemuhl et Florencia Bado. ""Wakolda" est un choix subtil pour clôturer le 12 mai ce cycle argentin. En effet, sa réalisatrice Lucia Puenzo est l'un des symboles de la nouvelle génération de cinéastes argentins. En 2007, son film "XXL" l'avait révélée à l'international et confirme sa notoriété. Fille du cinéaste Luis Puenzo, cette valeur montante symbolise aussi le passage de relais entre deux époques. L'audience internationale de son film souligne enfin la vitalité retrouvée du cinéma argentin. Ce partenariat du club Tahar Haddad et de l'ambassade d'Argentine en Tunisie nous promet un printemps aux couleurs blanc et bleu ciel tout en nous plongeant dans les réalités d'un cinéma que nous connaissons peu et qui est en plein essor.