Alors que Ridha Belhaj, porte-parole du parti « Hizb Attahrir » a comparu hier devant la Justice pour avoir assuré l'imamat à la mosquée, « Ath-Thaouab » à Sousse sans droit ni titre, Riadh Jaouadi a été a convoqué hier par la brigade criminelle pour répondre de deux accusations : l'une concernant les troubles causés lors de la prière du vendredi suite à son limogeage de l'imamat de la mosquée Sidi Lakhmi à Sfax, l'autre pour son implication à titre de complice dans une affaire de malversation, dont sont soupçonnés les membres de l'association de la conservation de ladite mosquée à Sfax. Dans le cadre de la neutralité des mosquées, le ministre des Affaires religieuses avait pris les décisions qui s'imposaient face aux coups de force menés par les imams de certaines mosquées à continuer à diriger la prière du vendredi malgré leur limogeage officiel par arrêté ministériel. La loi permet pourtant à procéder à des recours devant le tribunal administratif lequel est seul compétent pour annuler un arrêté ministériel si elle s'avère abusive. Or parmi ces imams limogés Ridha Jaouadi est accusé d'avoir causé des troubles et pris le « Minbar » par la force pour donner un prêche à caractère takfiriste. Des milliers de personnes criaient vendredi en chœur : « Ya Battikh ya jaben Jaouadi la youhen ». Ces slogans sont-ils permis dans la mosquée, un lieu de recueillement et prière à Dieu ? Le vendredi dernier, la prière a été boycottée. A-t-on idée d'annuler la prière et transformer des lieux saints en forum ? Le nouvel imam, récemment nommé par le ministre a été empêché d'accomplir le prêche et la prière du vendredi. Ce qui a tourné lieu à des accrochages dans la cour intérieure de la mosquée. La police a même saisi des armes blanches chez certains parmi les assaillants. L'imam limogé a donné des arguments fallacieux à caractère politique selon certaines sources en déclarant aux médias que « les Rcdistes sont de retour sous d'autres appellation et qu'il ne faut se taire tout pour ne pas les laisser revenir : « nous sommes prêts à revenir des martyrs ». Pourtant Ridah Jaouadi se défend d'être un imam takfiriste ou d'avoir l'intention de causer des troubles mais d'exercer un droit...naturel. Par ailleurs et concernant l'affaire de malversations relative à l'association de conservation dont il est membre, Ridha Jaouadi a été convoqué hier par le procureur de la République aux fins d'y être entendu et ce, après arrestation, dimanche dernier, du secrétaire général adjoint et du comptable de ladite association. Quand à Ridha Jaouadi, il est encore recherché, car il n'a été trouvé ni à son domicile, ni à son lieu de travail.