On a tout fait pour lui mettre les bâtons dans les roues, on a beaucoup comploté pour le faire revenir sur sa décision, celle de présenter sa candidature à la présidence du Stade Tunisien, mais on n'a pas pu. On n'a pas compris que le temps est arrivé où le club du Bardo doit épouser l'air du temps, qu'il a un besoin vital d'une gestion générale moderne, qu'il doit couper avec les anciennes habitudes durant quoi les décideurs ‘clignotaient à droite et continuaient à tourner à gauche', durant quoi les intérêts personnels primaient sur les objectifs même du club. Il n'a pas côtoyé des grands responsables d'antan, vu son âge, mais il a une kyrielle de diplômes, un cv bien garni, un parcours riche et une expérience pharamineuse qui lui permettent de ‘jongler' avec tous les dossiers stadistes, et bien plus s'il le faut. Vous l'avez sans doute compris, c'est de Ghazi Ben Tounèsqu'il s'agit. Très sérieux dans la vie, il n'est pas venu pour bricoler, mais bel et bien pour travailler, un club qu'il ne connaît que bien ayant porté ses couleurs dans sa jeunesse, travailler la localité où il est né et grandi, rendre service aux jeunes et en extraire quelques uns de la délinquance, de la violence, du fanatisme.... Pour lui, le monde de l'entreprise n'est pas éloigné du monde de football, et s'il a toujours gagné dans le premier, il n'y a aucune raison qu'il faille dans le second. Il fallait donc diagnostiquer, localiser le mal, déterminer les moyens à susciter et enfin opérer. Son programme (un mot qu'il ne cesse de rappeler partout où il passe) se traduira par la mise sur pied de quelques projets comme toile de fond, à leur tête des installations de qualité au complexe sportif du Bardo, une salle de musculation, une salle de soins, une salle de réunions, des rectangles exploitables en toutes saisons, le ‘métayage' des espaces qui ne servent à rien et en faire une source de revenus supplémentaires au club, faire des sections de jeunes une véritable machine de production de jeunes talents, une administration digne de ce nom aussi équipée qu'une administration d'un ministère gérée par des personnes de qualité, des cadres qui ont fait leur preuve dans la gestion des affaires publiques ou privées, et là, attendu la stature de ses colistiers les stadistes peuvent dormir tranquilles... Bref, il veut monter un club où les vraies valeurs ne sont pas que de simples mots, un club qui assume aussi un rôle social, rebâtir amoureusement pierre par pierre, sans se fourvoyer, un grand club dans sa ville natale qui n'est plus une ville de foot... Tel semble son leitmotiv. Le Bardo, futur grande place de notre football ? Quand certains, au regard d'un passé pas très lointain crient que c'est impossible, lui, il y croit dur comme fer. Un pari audacieux, pas difficile à réaliser quand on connaît ce que ce manager de classe mondiale a fait là où il passait. Parce qu'il est un communicateur d'une autre planète, une source d'érudition, et détenant un franc-parler émérite, avez-vous remarqué que son capital sympathie est en train de connaître une montée vertigineuse ? Tout le monde a de l'admiration pour ses idées. On ne pourra jamais assigner à ce chef d'orchestre un quelconque manque d'ambition. Que du contraire ! «Une super aventure humaine et sportive. C'est un projet de vie, une ambition de vie. Si j'arrive, à encourager les jeunes à la pratique du foot donc par là à lutter contre le décrochage scolaire, à développer le club, à le pérenniser aux podiums, et si possible à accrocher quelques distinctions, des places d'honneur ou des, sacre et trophée, ce sera une très grande satisfaction. Bien entendu il ne faut pas s'enflammer car nous sommes en pleine construction, mais à l'avenir il faudra compter avec nous.» Pas de doute, le nouveau président stadiste sait tout ce qui l'attend sur le bout des doigts, et c'est tant mieux pour le Stade Tunisien qui doit absolument voir et concevoir le football autrement, pour renouer avec la belle époque.