Au terme d'une décevante saison 2014-2015 sur le double le plan national où le CSS se contenta d'une quatrième place derrière les trois autres grosses cylindrées du championnat et africain en terminant à la dernière place en phase de poules de la coupe de la CAF, il est apparu clairement que l'équipe » Noir et Blanc » avait besoin de restructuration pour espérer repartir du bon pied. L'équipe qui venait de voir partir sous d'autres cieux plusieurs de ses éléments de base devenait un ensemble qui ne possédait plus les moyens de ses ambitions, celles de jouer régulièrement pour les titres. En effet, avec les départs de Fakhreddine Ben Youssef, Ferjani Sassi, Brahima Ndong, Imed Louati et celui de Yassine Kennissi qui a choisi de quitter les rangs pour retourner à l'EST, l'ensemble sfaxien, ainsi vidé de l'essentiel de son potentiel, était devenu l'ombre de lui-même. L'état des lieux de l'équipe séniors était devenu préoccupant. Au mois de juillet dernier quand elle quitta la coupe de la CAF sur la pointe des pieds elle offrait l'image d'un ensemble fragilisé mentalement par une longue série de déboires et par la qualité quelconque de son effectif qui venait d'être saigné à blanc. Il fallait impérativement dégager l'équipe de cette ornière. Mais la réalisation de cet objectif n'était pas une tâche facile en l'absence de l'union sacrée autour du club. Une latente discorde a fini par s'installer au grand jour entre Lotfi Abdennadher et le président de la haute commission de soutien du club, Moncef Sellami. Ce dernier, pour rappel, n'a pas cherché à dissuader Lotfi Abdennadher quand celui-ci, las des forces « occultes » qui lui faisaient résistance dans l'accomplissement de ses tâches, avait décidé de démissionner de son poste. Au lieu de le soutenir Moncef Sellami a proposé de remplacer le bureau directeur de Lotfi Abdennadher par un comité restreint comprenant entre cinq ou et six membres, auquel sera confiée la direction provisoire du club, en attendant l'élection d'un nouveau bureau. Mais Lotfi Abdennadher conforté par l'écrasante majorité des personnalités influentes du club est parvenu à sortir de cette confrontation, à peine déclarée, plus fort que jamais. Avec l'appui de Bassam Loukil qui a pris la tête de la puissante commission de soutien en remplacement de Moncef Sellami, Lotfi Abdennadher saisissant le taureau par les cornes entreprit l'opération redressement de l'équipe. Des dépenses jamais égalées en matière de recrutement De mémoire, jamais par le passé le CSS n'a consenti autant de dépenses dans ses recrutements. Certes, il a réussi comme à ses habitudes quelques opérations peu couteuses, particulièrement le recrutement de Fallu Niang, un international de l'équipe du Sénégal des moins de 23 ans. On pourrait aussi citer celui de Hassan Harbaoui, un attaquant qui venait d'être libéré par son ex club, l'Espérance de Tunis, pas trop exigeant sur son salaire ou encore celui de Karim Aouadhi, un joueur ayant roulé sa bosse un peu partout et qui avait tout à gagner en endossant, de nouveau, la casaque d'un grand club dans l'espoir de relancer sa carrière, quitte pour cela à faire quelques concessions au niveau de ses exigences financières. Mais, en contrepartie, le CSS a déboursé comme il ne l'a jamais fait par le passé en versant un milliard environ de nos millimes pour faire venir l'international olympique nigérian Ajay Junior et un peu moins (environ 8oo mille dinars ) pour l'acquisition de son compatriote, Kingsley Sokari. Parallèlement à ces recrutements, le CSS se lia avec Chiheb Ellili, un entraîneur qui a fait ses preuves là où il a exercé. Une série historique de victoires ! La consolidation de l'effectif, conjuguée à l'apport d'un technicien qui dominait son sujet ne tarda pas à produire l'effet salvateur escompté puisque l'équipe allait dépasser les espérances des siens en collectionnant une série de sept victoires consécutives, la première du genre dans l'histoire du club. L'ensemble sfaxien allait cependant éprouver un passage à vide entre la 8èmeet la 12èmejournées avec deux difficiles victoires au Mhiri aux dépens de l'USBG (1-0) et du CSHL (2-1), un match nul en déplacement contre la JSK (2-2), et deux défaites subies, toujours en déplacement, face à l'Etoile du Sahel (1-3) et l'Espérance de Tunis (1-2). Le CSS qui venait ainsi de dilapider sept points en cinq journées s'est fait rattraper puis devancer par ses deux rivaux dans la course au titre, l'Etoile du Sahel et l'Espérance de Tunis. Mais la victoire alliée la manière à la 13ème journée contre un excellent CA (3-1) tomba à point nommé pour chasser le doute, l'aidant à se reprendre pour boucler l'aller sur une note positive par deux victoires consécutives. L'ensemble « Noir et blanc » put ainsi terminer en deuxième position avec un total de 35 points, à une longueur seulement de l'Etoile du Sahel. Chiheb Ellili: «Oui, je suis réconforté par les résultats !» «Quand j'ai pris en main l'équipe j'ai trouvé un effectif qui était en proie au doute. Moralement il était en effet affecté par le bilan quelconque de la précédente saison. Il fallait d'abord redonner aux joueurs la confiance qui leur manquait au point que certains joueurs, bloqués mentalement étaient régulièrement mis sur le banc comme c'est le cas plus particulièrement de Fallu Niang qui était pratiquement délaissé. Harbaoui et Mesrati étaient eux aussi dans la même situation, puisqu'à une ou deux exceptions près, ils n'arrivaient pas à bien s'exprimer sur le terrain. Mais, au prix d'un fructueux travail au niveau psychologique, les joueurs ont pu retrouver de meilleures sensations ». C'est en ces termes que l'entraîneur Chiheb Ellili, expliquait, dans une interview accordée à Express FM, les facteurs du parcours réussi de l'équipe lors de la phase aller. Autre facteur derrière cette réussite, cité par Ellili inhérents aux recrutements ciblés opérés par le club qui n'a pas, ce faisant, lésiné sur les moyens : «Le travail a été entrepris au niveau mental, s'est accompagné par un renforcement significatif de l'effectif avec le recrutement d'Ajayi, Sassi, Aouadhi et de Sokari. L'équipe, objet d'une grande sollicitude des responsables L'apport de ces éléments à la valeur consommée a conféré, certes, à l'équipe un meilleur équilibre au niveau de ses trois compartiments. Mais, il ne faudrait pas, pour autant, occulter le rôle primordial joué par les responsables du club qui ne cessent d'entourer l'équipe de leur sollicitude, en lui assurant les meilleures conditions de travail avec notamment la multiplication des stages de préparation, le versement régulier de leurs émoluments et leurs primes de matches . C'est pour vous dire qu'il existe une parfaite symbiose au sein de l'ensemble entre les responsables d'une part, les différents staffs, les joueurs et le public de l'autre » a noté, à cet égard, l'entraîneur Chiheb Ellili. Est-ce que le parcours de l'équipe a été au-delà de ses espérances ? Réponse d'Ellili : «Bien sûr que je suis réconforté come le reste des parties prenantes du club par les résultats enregistrés durant l'aller. Surpris par autant de réussite non à proprement parler dans la mesure où je sais que le travail finit tôt ou tard par payer. Mais attention, il faudrait se garder de dormir sur nos lauriers car la saison est encore longue et la lutte pour la plus haute marche du podium s'annonce ardue en présence d'équipes de la valeur de l'Etoile et de l'Espérance. L'équipe dispose d'une marge de progression substantielle Comment Chiheb Ellili voit venir le second tronçon du championnat : «Nous tâcherons de faire mieux. L'équipe est encore perfectible et dispose donc d'une bonne marge de progression. Pour aller toujours de l'avant il faut persévérer dans l'effort en faisant continuellement le point tant au niveau individuel que collectif. D'ailleurs je ne vous cache que nous tenons des réunions évaluatives périodiques avec les joueurs et les responsables ayant pour objectifs la consolidation de nos acquis et la correction de nos insuffisances. Nous allons faire donc le maximum et nos espérons voir nos efforts couronnés par la réussite escomptée par tous les Clubistes Sfaxiens.».