Au vu du passé, du palmarès tant local que continental des deux équipes qui se présentent à cette finale de Super Coupe d'Afrique, les Sahéliens de l'ESS et les « Corbeaux » des plateaux katangais de Lubumbashi, on ne peut que parler d'un combat des titans. Deux prétendants qui ont écrasé et dominé chacun à sa manière le parcours de la compétition qu'il a disputé. Si la dernière Ligue des Champions(C1) semblait à la porté des protégés de Hubert Velud, force est d'admettre en revanche que la dernière Coupe de la CAF fut plus compliquée voire plus difficile pour ceux de Faouzi Benzarti puisqu'il a fallu se défaire successivement des marocains du Raja FC, des tunisiens de l'EST, des maliens du Stade Malien, des égyptiens d'Ahly et du Zamalek et enfin les sud-africains d'Orlando Pirates. Bref, la dernière édition de la Coupe de la Confédération, à s'y méprendre, s'identifiait presque à une Ligue des Champions, tant le Gotha du football africain s'y est retrouvé une fois n'est pas coutume. Il n'empêche, une finale continentale demeure toujours une finale à plus forte raison quand elle est continentale. Ouverte à tous les pronostiques mais qui ne souffre d'aucun partage d'aucune parité, au coup de sifflet final, il ne peut y avoir qu'un vainqueur et un vaincu. ESS : Retrouver sa dimension continentale. La dernière finale de Super Coupe disputée par l'ESS remonte à l'année 2008 qu'elle a remportés d'ailleurs face à un autre représentant tunisien le CSS (l'Etoile a disputé quatre finale de Super Coupe , elle a été vainqueur à deux reprises 1998 et 2008). Depuis les sahéliens furent un peu absent de presque toutes les compétitions africaines, crise du club oblige. Il faut dire que cette Super Coupe remportée en 2008 clôturait une marche victorieuse entamée en 2003 (Coupe d'Afriques des clubs vainqueurs de Coupe), suivie d'une Coupe de la CAF( 2006) simultanément de trois finales (2004,2005 perdues) en Ligue des Champions mais remportée en 2007, et qui a trouvé sa fin en 2008 (Super Coupe). Alors il a fallu laisser passer l'orage des années de crise et à la clé une restructuration depuis l'arrivée d'un certain Ridha Charfeddine, l'actuel président du club pour remettre de l'ordre dans la maison « Etoile » et renouer éventuellement avec les trophées africains. De fait, et depuis une année, l'équipe, après le passage de Roger Lemerre relayé en cela de Faouzi Benzarti, semble retrouver son assise et ses équilibres pour tout dire ses certitudes. En effet, pour avoir bien animé le championnat la saison passée, les sahéliens retrouvent d'abord dans quelques semaines la Ligue des Champions, ensuite et entre temps, ils ont trouvé l'énergie et la volonté pour glaner un 4ième titre de Coupe de la CAF, ce qui, enfin leur donnent le droit d'accéder à la finale d'aujourd'hui face aux congolais du TP Mazembe, qu'ils rencontrent pour la troisième fois de leur histoire (En 2009, ESS-TP Mazembe 2-1 à Sousse, et 1-0 en faveur des congolais à Lubumbashi). La grande explication Serait-ce aujourd'hui « la belle » entre les deux ? Inéluctablement, dirions-nous, en ce sens qu'une finale de Super Coupe, qui plus est continentale, se joue sur un seul match, les armes ne peuvent qu'être bien affûtées de part et d'autre. Pour les protégés de Faouzi Benzarti, tout est possible en quatre vingt dix minutes de jeu, pour peu que l'on se présente sur le terrain, confiant mais snas excès, discipliné tactiquement mais réaliste dans la démarche et la gestion du match, bref bien concentrés sur le sujet. Pour le staff technique la préparation pour cette finale s'est faite concomitamment avec celle de la reprise du championnat. Certes, mais l'adversaire d'aujourd'hui n'est pas FC Hammamet, OB ou ESM, la dimension d'une finale continentale est tout autre. Du coup à la préparation physique est venue s'adjoindre celle du mental. Pour ce faire, le coach Benzarti a cherché la communication directe, la décontraction dans le contact avec les joueurs afin de favoriser autant que faire se peut la concentration avant. C'est qu'indépendamment des qualités techniques des uns et des autres, et des individualités, ce qui comptera avant tout dans cette finale, c'est le collectif, la solidarité entre les joueurs et surtout la communion d'esprit pendant les 90 minutes du jeu. Seule la propension des Etoilés à aller de l'avant en se montrant disciplinés sur le plan tactique qui comptera en fin de match. Car, imprégnés de cet esprit, les coéquipiers de Mathlouthi peuvent se transcender pour aller chercher l'énergie nécessaire à même de leur ouvrir la voie du succès, du sacre. Comme en 2007 au Caire, les étoilés doivent se surpasser en forçant le destin. Cela est encore possible en 2016 surtout quand certains survivants de cette épopée, Aymen Mathouthi et Amar Jemel seront là pour montrer la voie à la nouvelle génération. Est-ce dans cet ordre d'idées que le staff technique fera confiance justement au capitaine Mathlouthi pou défendre la citadelle Etoile, à Boughattas et Jemel dans l'axe de la défense, à Ghazi et Brigui pour animer les couloirs en phase offensive en apportant soutien et supériorité numérique, à Kom, Ben Amor, Tej et Lahmar pour assurer couverture, récupération et orientation du jeu, bref à Msekni et Akaichi pour se montrer lucides devant la cage adverse. Cinquième fois finaliste en Super Coupe de la CAF, les étoilés qui sont sur une orbite de réussite, de sacre, ne doivent pas rater cette finale pour rentrer au bercail avec un troisième titre. Après une saison et demi ensemble, le groupe semble bien trouver ses repères ; il l'a démontré lors deux finales, celle de la coupe deTunisie d'abord, celle de la CAF ensuite. Il n'appartient qu'à la bande de Benzarti de confirmer le dicton « jamais deux sans trois ». TP Mazembe : La bonne marche «africaine ». A l'image ou presque de l'itinéraire de son adversaire, l'ESS, les « corbeaux » du TP Mazembe, et après une dernière décennie bien réussie sur le plan local (2000-2014) semble retrouver également depuis 2010 leurs « vertus africaines » (Champion's League 2009,2010 et 2015,Super Coupe, 2010 & 2011, Coupe de la CAF finaliste en 2013). Pour ce faire il a fallu passer par la case Patrice Carteron qui a réussi à mettre sur pied un ensemble bien pourvu en individualités sûrement, mais également une équipe performante certainement. Résultat ? L'équipe balaie tout ce qui se présente devant elle en inspirant à la fois crainte et puissance de feu. Imbattables ou presque depuis quelques temps, les « corbeaux » n'en sont pas moins parfois fragiles pour peu qu'ils sont gagnés par le doute. Les coéquipiers de Msekni savent ce qu'ils doivent faire pour fragiliser leur vis-à-vis. A part cet aspect, le « Tout Puissant » demeure une équipe solide plus par leurs individualités et leur gabarit athlétique que par leur approche du jeu. Est-ce à dire que la partie est gagnée d'avance pour le représentant tunisien ? Loin de nous de sous-estimer un adversaire du standing et de la force de caractère du TP Mazembe mais avouons aussi que cette finale sera bien disputée tant il s'agit d'un combat de Titans. Formations probables ESS : Mathlouthi, Brigui, Ghazi, Boughattas, Jemel, Kom, Ben Amor, Lahmar, Tej (Dramé), Msekni, Akaichi. TP Mazembe :Gbohouo, Kabaso, Kimwaki, Boateng, Kouamé,Badibaké, Kalaba, Ul imengu, Singuluma, Luyindama.