Toujours d'actualité, ce livre écrit en 2008 par Alexandre Jardin est un roman qu'on relit, sans se lasser, avec le même entrain. La même passion. Celle d'aimer une femme comme elle est, sans la dénigrer. Le livre parle du culte énamouré que l'on peut vouer à une femme quelle qu'elle soit. Notre amie et collègue Séguy Emma nous propose sa propre lecture de ce livre qui l'a marquée. L'ouvrage d'Alexandre Jardin chaque femme est un roman , est un roman qui rend grâce aux femmes qui ont participé à son éducation. Paru aux éditions Grasset en 2008, cet ouvrage est le dernier d'une trilogie autobiographique de l'auteur. Il se compose de brefs chapitres, comprenant chacun un portrait haut en couleurs d'une femme qui a marqué sa vie et décrivant non seulement toutes ses aventures, mais aussi ses multiples fantasmes. En effet, Alexandre Jardin éprouve de la gratitude à l'endroit de toutes les femmes qui ont croisé son chemin. Une succession de portraits touchants, une galerie de femmes idéalisées, fantasmées, réinventées. On y rencontre son extravagante mère qui était une grande prêtresse de fantaisie , une belle japonaise Hatsuyo qui lui offre, sans hésiter, ses charmes en le prenant pour Daniel Pennac , sans oublier la mythomane avec son cirque de l'auto-stop , Denise et son côté assistante sociale ( toujours prête à faire le bien ), et enfin son épouse Liberté « ma Liberté à moi » ; comme il l'appelait couramment « celle qui me permet d'être libre sans l'être , de dépasser mes limites en respectant ma Liberté ». De ce fait, ces histoires, chacune liée à un épisode précis, se répondent, se mêlent, se recoupent de telle sorte que nous nous retrouvons à l'intérieur d'un roman d'apprentissage où le héros déguste ses leçons de plaisir, de courage, de lucidité, de rouerie et de bonheur. C'est toute la vision d'un monde « jardinisé » qui est passé en revue : « prenez vos désirs pour des réalités, mettez toujours une forte dose de liberté dans cette réalité et écoutez attentivement ce que les femmes ont à vous apprendre ». Il est indéniable de reconnaitre qu'Alexandre Jardin s'épanouit joyeusement à l'intérieur de ce programme fou-fou-fou. Mieux encore, il est très convaincant et parvient à comprendre non seulement la mystification de la gent féminine mais également à prouver que toutes les femmes ne sont pas forcément pareilles. D'aucuns, qui ont toujours eu à affirmer, que les femmes sont des êtres mystifiés dont on ne sait réellement les pensées et les désirs. A contrario de ceux-là, Alexandre Jardin fait des éloges aux femmes. Pas uniquement à celles qui ont été ses professeures de métamorphoses mais, à toutes les femmes : « En chaque femme se trouve un jardin qu'il faut parcourir, pour découvrir ». Malgré tous les fruits qu'a goûtés l'auteur, il n'en a conservé qu'une seule saveur : Liberté et se le répétait sans cesse en ses mots : « j'ai savouré tant de fruits, mais le meilleur était Liberté. Son amertume la rendait plus passionnante ». Pour tout dire, cet ouvrage de Jardin nous fait revivre sa vie dans de plus grandes émotions nous apprend aussi à nous définir. Et c'est avec cette phrase sage de l'auteur que nous pourrons nous questionner : « Au fond, la satiété tue ce qu'il y ‘ a de jeunesse en nous. Et si le bonheur aigu, c'était ça ? Ne plus réprimer sa curiosité aux aguets. Faire la guerre aux négations du siècle et sonner la charge contre les désagréments du réalisme».