Le second vice-président de l'Assemblée des représentants du peuple, Faouzia Ben Fodha, a annoncé, lors du démarrage de la séance plénière d'hier, que le bloc parlementaire de Nidaa Tounes compte désormais soixante-trois députés. De leur côté, le bloc social-démocrate et celui d'Al Horra comptent, respectivement, sept et vingt-cinq députés. Bien qu'il ne soit, encore, que le deuxième bloc du Parlement, puisqu'il est, toujours, précédé par le bloc du mouvement d'Ennahdha qui compte soixante-neuf députés, Nidaa Tounes semble aller sur la bonne voie dans sa tentative de récupérer sa force législative d'antan. Cela fait quelques mois que les députés de Nidaa Tounes parlent de ce retour en force. La concrétisation de cette promesse est en train de se faire, essentiellement, sur le compte des députés d'Al Horra : Mohamed Ennaceur Jebira, Sabrine Goubantini ou encore Fatma Messedi sont en effet revenus sur leur décision et ont préféré quitter la nouvelle formation politique de Mohsen Marzouk au profit de leur mouvement mère. Le nouveau président du bloc de Nidaa Tounes, Sofiene Toubel, s'est même engagé à rassembler soixante-dix députés et ce avant les vacances parlementaires, c'est-à-dire avant la fin du mois courant. L'un des députés venant de reprendre son siège au sein du bloc de Nidaa Tounes nous a expliqué que le changement du président a aidé à résoudre quelques problèmes internes et que c'est cela qui l'a amené à prendre cette décision. Toutefois, et en dépit de cette réussite, Nidaa Tounes continue à sombrer dans ses querelles internes après que la guerre de position s'est mutée en une guerre froide entre le bloc parlementaire et le bureau exécutif du mouvement. D'autre part, le tiraillement existant entre Hafedh Caïd Essebsi et Nabil Karoui d'une part et entre le clan de Ridha Belhadj et celui de Sofiene Toubel de l'autre n'arrange rien à la situation. Pour le bloc d'Al Horra – et indépendamment des déclarations médiatiques de quelques-uns de ses dirigeants qui assurent que ces départs ne les impacteront pas – les députés qu'il vient de perdre au profit de Nidaa Tounes risque de mal influencer la marche du Mouvement Projet Tunisie dont le congrès électif approche à grands pas. Rappelons que l'avant dernier recrutement du bloc de Nidaa Tounes a failli causer la perte de la coalition des partis au pouvoir. Le président de l'Union patriotique libre, Slim Riahi, s'était en effet attaqué à la direction de Nidaa Tounes après que trois de ses députés dissidents aient rejoint le mouvement en question. La crise avait été absorbée grâce aux efforts du chef du mouvement d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, et grâce aussi à l'avènement de l'initiative de Béji Caïd Essebsi. Aujourd'hui, alors que la question de la motion de censure à l'encontre du chef du gouvernement actuel, Habib Essid, demeure toujours d'actualité, le retour en force du bloc du Nidaa ne peut être qu'en faveur de la présidence de la République qui a intérêt d'avoir le maximum de députés à ses côtés pour pouvoir sauver ce qui reste de l'initiative de la formation d'un gouvernement d'union nationale.