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La Démocratie de l'inachevé !
Publié dans Le Temps le 14 - 10 - 2016

Faire « carrière » dans la politique, a toujours été problématique... bien que rentable, malgré les risques de traversée du désert et autres limogeages coûteux en terme d'honorabilité et de dignité.
Les plus grands politistes et doctrinaires à travers l'Histoire auront été ceux qui ont pu et su combiner la pratique politique avec la réflexion. L'imaginaire idéologique et de sublimation de l'idée politique et du projet de société est ainsi corrigé chez le « doctrinaire-praticien » par le contact avec la réalité et ses exigences terre à terre.
On a beau être Marx, Lénine ou Mao, il arrive un moment où il faut nourrir son peuple et lui donner le bien être conçu en « laboratoire » des idéologies de conquêtes sociales et du pouvoir mais déficient sur le terrain !
D'où ces auteurs rationalistes à leur tête le maître Aristote, puis Machiavel, Alexis de Tocqueville... jusqu'à Raymond Aron, promoteur du Néo-libéralisme en France, et qui ont tous pratiqué la « politique politicienne » mais avec suffisamment de recul pour relativiser et prendre de la distance et de la hauteur pour nous donner les voies du « possible » en parallèle avec le « souhaitable » !
En Tunisie, il faut remonter à Ibn Khaldoun et Saint Augustin, le premier sociologue de l'Histoire et premier politiste arabo-musulman du Maghreb, et le second, le premier à avoir poussé la religion (chrétienne) au rationalisme, à la sécularisation et à la séparation du politique et du religieux, tous deux ont pratiqué la politique « politicienne » et tous deux ont connu leur traversée du désert et l'ingratitude de leurs contemporains, pour trouver, enfin, quelque part, le chemin du pragmatisme politique combiné au rêve de changement culturel et social des sociétés humaines.
Puis, nous avons intégré la « modernité » universelle à partir du 19ème siècle, avec Kheireddine Bacha Attounsi qui a été grand Vizir (Al Wazir al akbar), Premier ministre, mais aussi auteur politique de la plus haute importance, avec son traité célèbre : « Akwam al massalik fi Maârifati ahwal al Mamalik » - 1867 - (les meilleures voies pour connaître l'état des Nations). Lui aussi a connu les honneurs des charges ministérielles et militaires, mais a vécu à diverses époques bien des revers qui l'ont poussé justement à sanctionner dans ce livre la somme de son expérience d'homme d'Etat et de réformateur averti.
Le 20ème siècle aura été marqué, chez nous par l'apport fondamental de Habib Bourguiba, leader politique et promoteur d'un véritable projet de société, multi-dimensionnel, ouvert sur l'Occident pour les valeurs de progrès et de liberté mais largement ancré dans l'identité nationale historique qui va de Carthage et Rome à Kairouan puis de la grande Mosquée Ezzitouna à Sadiki.
Le modèle tunisien a pris forme par l'apport essentiel du leader Farhat Hached, promoteur du syndicalisme national, dépoussiéré des idéologies marxistes et extrémistes, lui aussi politicien de grande étoffe et doctrinaire social, promoteur d'une société solidaire et d'équilibre entre toutes les composantes du peuple tunisien, avec ce cri admirable de générosité et de vision : « Oh ! peuple, je vous aime » (Ouhibouka ya chaâb).
Un autre courant important, nous interpelle aussi dans ce tour d'horizon où la pratique politique se combine avec la réflexion désigné couramment par le « réformisme », de la Nahdha islamique, entamée par les grands ulémas et cheikhs de la Zitouna dont, les précurseurs Salem Bouhajeb Beyram V et Mohamed Senoussi, tous amis de Kheïreddine, puis Tahar et Fadhel Ben Achour et enfin les actuels leaders du parti islamiste Ennahdha aevc Rached Ghannouchi, nouveau doctrinaire de l'Islam politique et Abdelfattah Mourou, un plus manœuvrier que théoricien.
Or, quand nous jetons sur notre réalité actuelle un coup d'œil lucide et sans concession « politicienne » ou d'appartenance partisane, ce que nous remarquons depuis la Révolution, c'est ce déficit flagrant au niveau des « bâtisseurs-concepteurs » de projet, qui fait que cette « Démocratie » enfantée dans la douleur, pêche par « l'inachevé » et même une large déconfiture au niveau de la nouvelle construction identitaire et économique.
Les acteurs principaux pêchent aussi par un manque flagrant d'expérience au niveau de la pratique politique qui passe par l'apprentissage de la gouvernance et une connaissance parfaite du terrain et du champ d'action social et économique.
La nouvelle « classe » politique peine à prendre forme et n'arrive pas à enfanter la nouvelle « classe dirigeante » outillée pour le métier politique et d'exercice du pouvoir.
Tout le monde navigue à vue et tout le monde se noie soit dans l'acharnement à préserver la sacralité idéologique (à gauche) ou à préserver la sacralité charaïque et religieuse (à droite).
Le dernier passage du cheikh Mourou à la TV, dans un débat marqué il est, vrai, plus par la polémique que par la réflexion sérieuse, est très révélateur et affligeant. Le cheikh défend bec et ongles, la « religiosité de la société », donc, l'Islam politique et non la religion expression d'une relation intime entre le créateur et sa créature ! Il s'accroche à tout ce que les Tunisiennes et les Tunisiens n'aiment pas et redoutent du mouvement obscurantiste « frères musulmans » d'Egypte et s'affirme même en retrait par rapport aux idées « réformistes » avancées par le cheikh Rached Ghannouchi.
Ce qui pousse à croire que l'Islamisme politique « est ce qu'il est » et ne changera pas... d'où l'absence de crédibilité des réformettes annoncées par Ennahdha en son dernier congrès.
Même chose pour la gauche extrême. On n'arrête pas de parler de la nécessité de changer le modèle social par la « plus d'Etat ». Or, là, nous avons atteint le plafond de l'interventionnisme de l'Etat et de la « fonctionnarisation » de la société !
Bientôt nous serons proclamés... la « République des fonctionnaires » par excellence !
Pour toute trouvaille de cette même gauche, dans la promotion de leur « nouveau modèle de société », la pression fiscale et l'impôt !
Or, le monde entier est en train de voir à la baisse, la question de l'impôt qui a fait des Etats, des prédateurs, et des « Léviathans », budgétivores abusant de l'impôt pour faire face au gigantisme bureaucratique et aux dépenses de plus en plus croissantes de l'Etat. Trop d'impôt, tue l'impôt... mais quand on n'a pas de vision ni de projet véritable de société, la solution de facilité c'est la pression fiscale au risque de tuer ce qui reste de la vache maigre et des entreprises !
Encore une fois, de quel droit les travailleurs, les vrais, et les plus méritants, devraient-ils entretenir et payer pour les fainéants... au nom de la fausse « justice sociale » !
Allons voir ce qui se passe en Chine... ou comment un pays « communiste » sur le papier est devenu la première puissance économique et financière du globe.
K.G


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