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L'art et la manière
Publié dans Le Temps le 01 - 11 - 2016

Les artistes Olga Malakhova et Ali Fakhet, exposent à Sidi Bou-Saïd. En effet, ces deux artistes sont de formation, comme de démarche, très différents l'un de l'autre. Ce qui les unit aujourd'hui, c'est beaucoup plus l'amitié et la revendication d'appartenir à la même région et à la même culture de Gafsa et à son histoire.
Ali Fakhet est dessinateur émérite, très perfectionniste et en fait, très brillant. Les 16 œuvres qu'il propose sont de moyennes dimensions jamais plus grandes que de 62,5 cm. La technique du dessin est toujours rehaussée de blanc afin d'appuyer la dichotomie lumière et ombre.
Quelquefois, il s'agit d'un lavis rehaussé de blanc ou tout simplement d'un dessin aquarelle.
La quasi-majorité des œuvres sont des dessins obéissant tous à la démarche du dessin qu'Ali Fakhet préfère, aujourd'hui, montrer, parce que, d'après lui, un artiste plasticien ne peut prétendre s'exprimer artistiquement s'il ne montre pas de dispositions réelles et de compétences précises en dessin... Conception classique d'un artiste revendiquant le métier d'abord que de recourir à ces manifestations nébuleuses et éphémères de réalisations informelles sans nom. Ali Fakhet est dessinateur et il est fier de l'être, et ses œuvres se réfèrent aux grands du dessin à Ingres, comme à Derain. Il ne rechigne pas à recourir aux travaux orientalistes ni à leurs thèmes favorisés allant des marchands ambulants, aux ballerines et autres danseuses, où Ali Fakhet semble préférer se maintenir à des techniques, des thèmes et des expressions sûres du dessin, tels qu'il les a appris et tels qu'il les a transmis lui-même.
Ali Fakhet relate en dessin (traits fins, contours, sûrs, clair/obscur... ses rapports avec le monde, les choses de la vie, des rapports simples.
Ali Fakhet a choisi le lavis pour s'exprimer.
Nous savons tous que le lavis est un excellent auxiliaire du dessin. Ali l'adapte pour ses vertus de rendre soigneusement les valeurs des ombres sur les plans, les élévations et les vues perspectives développées par les architectes, les ingénieurs scénaristes et Ali Fakhet en fait partie.
En outre, Ali Fakhet fait éclater à travers le lavis un monde raffiné et recherché, l'essence des objets et des êtres dans leur apparence et dans leur profondeur sans négliger pour autant de provoquer un plaisir esthétique de la légèreté et de la transparence des choses de la vie.
Quelquefois, il reste au niveau de l'esquisse et ne va pas jusqu'à décliner les formes généreuses opulentes des intimités : Ali Fakhet semble se restreindre à évoquer d'une manière discrète « décharnée » les corps et leurs splendeurs et rondeurs. Ali Fakhet est-il devenu, d'un seul coup, moralement puriste, sévère ? Nous n'osons pas y croire !!
L'autre artiste partenaire d'Ali Fakhet dans cette exposition est Olga Malakhova qui, elle, semble jouer à l'antithèse du dessinateur et qui procède à un revirement presque total de ce qu'elle a toujours développé comme démarche artistique et... personnelle !
L'ancienne démarche d'Olga Malakhova était essentiellement d'ordre géométrique basée presque toujours sur l'insertion d'éléments et de symboles contenus dans le Klim Gafsi, y compris également les couleurs dominantes. Olga Malakhova signe, aujourd'hui, en Olga Malak. Elle coupe les ponts avec tout. Elle ne vit plus à Gafsa. Elle travaille à Tunis... Elle est en rupture dorénavant avec ses anciens amours en art, en style, en iconographie et en expression. Ce qui semble survivre et en force est sa passion pour tout ce qu'elle entreprend... Est-ce cela la passion en russe ? Un déferlement de rupture, qui n'épargne aucun domaine et qui balaye les compositions abstractives presque puristes des tableaux d'antan. Olga se réveille en peintre à la Klimt dont les œuvres ont, sur une base orientaliste, livré des travaux tout en fleurs et en couleurs fabuleuses. Les fleurs remplissent l'espace, les cheveux des belles nues, à dos ocres et combien érotiques.
L'érotisme bat son plein dans les tableaux très suggestifs des baisers volés et autre femme aux fleurs. Fleurs, poissons, oiseaux, gazelles envahissent non sans gêne, les espaces des tableaux et des représentations.
Une réelle explosion dans la composition habituelle de l'artiste. Nous voyons poindre de nouvelles configurations très érotiques quelquefois même oniriques.
Des tableaux à dimensions plus modestes reviennent à une iconographie du patrimoine qui se réfèrent alors à la fixité des représentations de face et de premier plan rappelant les figures puniques des stèles vouées à Tanit, la silencieuse et puissante déesse qui ressemble parfois aux déesses pharaoniques tant par la couleur que par l'attitude hiératique. Olga ne se réfère pas seulement à Tanit mais aussi à l'iconographie byzantine des perspectives retournées (nu de dos).
Olga Malakhova n'est plus sage picturalement. Elle explose et ne se retient plus. Elle tourne le dos aux compositions tranquilles des anciens travaux. Elle retrouve les anciennes amours de jeunesse, les désirs et les « ivresses » d'Hercule et casse la baraque ! Bienvenue ! La liberté est belle !!
Ali Fakhet semble résister à ce déferlement d'Olga Malakhova et à ses séquences brûlantes. Nous sommes persuadés qu'il saura trouver la parade... C'est une question de temps... Espérons-le !!


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