L'accès des Tunisiens aux services de la santé constituait depuis toujours une finalité majeure de toute politique tracée et mise en place par plusieurs intervenants .Ainsi, l'approvisionnement de la Tunisie en matière des médicaments el leur distribution sur tout le territoire sont des tâches dévolues à une institution publique : La PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE « PCT ». A cet effet, et pour parler du médicament qui constitue en fait, sous ses différents aspects , un élément vital dans le cout des prestations sanitaires, nous avons eu en entretien Mr Lamine MOULAHI, PDG de la PCT qui a précisé que la PCT est une entreprise citoyenne qui assure une activité monopolistique à deux niveaux. Le premier niveau concerne l'importation et aucun médicament ne peut être introduit en Tunisie sans passer par l'autorisation de cet organisme et ce dans le souci d' assurer la qualité du produit et de veiller au respect des normes internationales de par leur conditions de stockage ou leur circuit de distribution .Quant au deuxième niveau, c'est d'assurer l'approvisionnement des établissements sanitaires et hospitaliers en médicaments dans de meilleures conditions . MAITRISE DE L'EQUATION :QUALITE /PRIX
Au sujet du prix des médicaments et leur variation en augmentation continue, selon certaines constatations, Mr L .Moulahi nous a confié que les prix des médicaments et surtout des produits importés n'ont subi aucune variation et ce en application d'une décision prise depuis longue date qui consiste à prendre en charge par le système de compensation interne à la PCT toute augmentation dans les prix d'achat exigée soit par les fournisseurs ou pour cause d'autres paramètres subjectifs tels que le glissement du dinar ou la variation du taux de change. En effet, aucune augmentation dans les prix n'a été enregistrée, affirme t-il. A ce titre, la compensation supportée par la trésorerie de la PCT au terme de l'année 2012 a été estimée à hauteur de65M de dinars et jusqu'à la fin du mois de Mai 2013 à 34 MD, ce qui fait que le coût prévisionnel pourrait atteindre 85 MD, soit une enveloppe additionnelle de 20 MD par rapport à l'année 2012. Tout cet effort est consenti dans l'objectif de préserver le pouvoir d'achat des clients et de garantir l'accessibilité du client final. Le générique est un choix rentable Concernant la multiplication des variétés des médicaments génériques contre certains retraits accrus en puissance et en substance des médicaments princeps ou dits d'origine, le PDG de la PCT a attiré l'attention que dans les pays dits riches le générique est un choix aux Etats Unis, au Canada et dans les pays européens. En Tunisie, le générique est adopté comme étant un choix indéniable du fait que son coût est moins cher de 20% voire dans certains cas de 80% que le princeps dont les charges de recherche, les frais d'innovation et le brevet d'invention sont imputés sur le coût final de commercialisation. Ce choix permet aux différents citoyens d'accéder aux soins sanitaires et de limiter les surcoûts dans des proportions tolérables et accessibles à tous les citoyens quel que soient leur revenus et ce en application du principe d'égalité. Concernant la rareté de certaines variétés de médicaments et parfois l'indisponibilité de certains médicaments dans les pharmacies des établissements hospitaliers et sanitaires, le PDG a réagi fermement en déclarant qu'il dément toutes les rumeurs de pénurie ou d'absence de médicaments. Ainsi les pharmacies sont dotées de médicaments en quantités suffisantes et tous les citoyens peuvent faire eux-mêmes le constat que les pharmacies sont pleines de médicaments. A cet effet, la PCT est dotée d'un stock considérable qui dépasse la valeur de 350 MD et elle est en train aujourd'hui de gérer convenablement tous les problèmes inhérents aux effets de sur stockage sans aucun risque de perte. Ce stock a été constitué et consolidé par un approvisionnement massif suite aux perturbations qu'a connues la Tunisie au cours des deux dernières années. La PCT est en mesure de subvenir sans arrêt et sans interruption aux besoins exprimés par les établissements hospitaliers. Il est vrai qu'il y a eu parfois un manque dans certains types de médicaments, et ce, à cause des difficultés survenues dans l'approvisionnement et sont dues, généralement, à des problèmes de fabrication survenus dans leur pays d'origine Cet état des choses n'est pas lié directement aux problèmes d'approvisionnement car la PCT suit de près, moyennant des indicateurs, l'évolution de l'industrie des médicaments dans leur pays d'origine. Il est à signaler que la PCT est dotée d'une base de données qui lui permet de gérer à bien la politique de stockage de médicaments et de surveiller les comportements de ventes et de faire par conséquent, les adéquations nécessaires du marché au moment opportun. En conclusion, le phénomène du manque ou de l'absence de médicaments dans certains établissements sanitaires publics pourrait être expliqué par des problèmes budgétaires. Ainsi, les impayés des établissements sanitaires enregistrés dans les livres de la PCT atteignaient des fois un seuil alarmant qui affecte inéluctablement sa trésorerie, mais ne constitue, en aucun cas, un moyen de blocage pour l'approvisionnement.