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Souhir Taktak, PDG de la BFPME
Publié dans L'expert le 02 - 09 - 2015

Banque de Financement des PME, créée en 2005 ,a pour vocation d'accompagner le développement des PME dans toutes les phases de leur croissance et de faciliter l'accès aux mécanismes d'encouragement et de financement.
Pour de plus amples détails, nous avons eu cet entretien avec madame Souhir Taktak, PDG de la BFPME et ancien cadre du Ministère des Finances. Inspecteur général des Finances, diplômée de l'IFID (Spécialité Banques, promotion 1988), elle a effectué toute sa carrière au sein du ministère, gravissant les grades et les échelons, de chef de service (en 1990) à directrice générale ( 2011).
Certains experts affirment que la micro finance reste l'unique porte de sortie de la crise économique que vit la Tunisie. Qu'en pensez-vous ?
Il ne faut pas surestimer le rôle de la micro finance. La microfinance n'est qu'un outil, qui, bien employé et dans un environnement porteur, apporte des solutions efficaces à l'exclusion financière et sociale ; mais mal employé, cet outil peut avoir des effets négatifs, tels que le surendettement et l'appauvrissement des emprunteurs.
Le microcrédit, en tant qu'outil d'inclusion financière et sociale, a déjà apporté quelques éléments de réponse, avec deux approches différentes : celle des associations de microcrédit, partenaires de la Banque Tunisienne de Solidarité, avec une couverture nationale complète, créées depuis 1999 et celle des IMF financés par les bailleurs de fonds nationaux et internationaux aux conditions de marché et créés, à part ENDA, après 2O11, conformément à la nouvelle réglementation de la microfinance.
Pour jouer pleinement son rôle dans le développement économique et social, la microfinance doit donc aller au-delà du microcrédit. Il s'agit non pas de fournir du crédit à une population exclue du système financier, mais bien d'inclure cette population dans le système financier. Il s'agit non pas de créer un secteur dual avec deux mondes qui s'ignorent, mais bien au contraire de développer un continuum de services financiers, allant de la microfinance à la banque classique.
Je pense plutôt que c'est le financement de l'investissement et notamment le segment mal servi, en l'occurrence les PME, qui constitue la porte de sortie de la crise économique.
Les PME en Tunisie représentent l'un des principaux moteurs de croissance économique. Elles constituent 90% du tissu économique dans notre pays et jouent un rôle fondamental en matière de création d'emplois, d'investissements ou encore d'innovations.
De par leur structure et leur flexibilité, elles peuvent également être un élément déterminant d'absorption des crises économiques et financières, contrairement aux grandes entreprises.
Ces entreprises disposent encore d'un important potentiel de croissance. Afin d'assurer leur développement, elles ont besoin d'une offre adaptée de services financiers.
Les attentes des PME en matière de crédit restent encore très peu couvertes actuellement. Ce marché constitue également un réservoir de croissance très important pour les banques et autres intermédiaires financiers qui souhaitent se diversifier et développer leurs parts de marché.
En effet, les PME restent un secteur qui échappe encore aux circuits financiers traditionnels, faute de solutions financières adaptées à leurs besoins, qui se situent entre les minimums d'intervention des banques classiques et le plafond des crédits offerts par les institutions de microfinance.
Ceci étant, la microfinance reste toutefois un instrument et non une solution en elle-même. Pour être efficace, elle doit s'insérer dans un environnement porteur et parfois elle ne sera pas l'outil le plus approprié, notamment dans le cas des plus démunis pour qui d'autres types de soutien sont nécessaires.
Le paysage financier a vécu ces dernières années une grande mutation notamment par la parution des IMF fortement critiquées soit pour leur tendance d'activité économique soit pour leur taux excessif. Avez-vous des éclaircissements à ce sujet ?
La parution des IMF s'insère dans le cadre d'une stratégie nationale qui avait pour objectif de libérer le potentiel de la microfinance. Un diagnostic a identifié une clientèle potentielle pour des services de microfinance de 2,5 à 3 millions de personnes/entreprises, dont 1,2 à 1,4 million pour le microcrédit
Une vision a été dégagée, fruit de la concertation des ministères concernés, prestataires de services et bailleurs de fonds impliqués dans le secteur de la microfinance, sous la supervision et la coordination du ministère des Finances.
S'agissant du taux, je pense que le ministère des finances après une certaine période d'observation du marché de la microfinance, pourrait, (et la réglementation le permet) plafonner les taux, compte tenu des spécificités de l'activité des IMF et des conditions de leurs refinancements
En Tunisie, le secteur est bien régulé à travers l'Autorité de contrôle de la microfinance et les pouvoirs publics ont la possibilité d'intervenir au cas il y aurait un éventuel dérapage
La BFPME a été créée il y a une dizaine d'années dans le but de booster l'économie nationale par la création des PME. Quel bilan en faites- vous aujourd'hui ?
La BFPME est la seule banque tunisienne dédiée entièrement aux financements des PME .Le rôle de la BFPME comme banque de développement est primordial étant donné l'importance des PME dans le tissu économique tunisien et les défis liés au développement régional,
Du point de vue réalisation effective, la BFPME a participé durant les dix dernières années à la création de 30.000 emplois, plus de 80% sont des diplômés du supérieur, et 70% de son portefeuille sont déployés dans les zones de développement régional.
La Banque a approuvé aussi jusqu'au 31 décembre 2014, 1543 projets d'un coût global de 1175,7 MD et pour lesquels la banque a présenté des financements avoisinant les 353,3 MD.
Au niveau de la répartition sectorielle des projets approuvés, le secteur des industries agroalimentaires a la part du lion des financements avec un montant de 79,5 MD (326 projets), suivi par le secteur de services (54 MD et 301 projets), des industries chimiques et plastiques (48,4 MD et 142 projets) et des industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre (39,2 MD et 113 projets).
Les projets approuvés par la BFPME ont bénéficié à l'ensemble des régions du pays, dont 101 projets à Kasserine (22 MD), 83 projets à Gafsa (plus de 11MD), 81 projets à Zaghouan (31 MD) et 77 projets à Béja (23 MD).
La banque a approuvé aussi 122 projets à l'Ariana, 105 projets à Sousse et 91 projets à Sfax. 1325 projets sont actuellement en cours de réalisation, pour un coût global de 811 MD, moyennant des crédits à hauteur de 273,8 MD.
Sur le plan qualitatif, la BFPME est devenue au fil du temps une banque de référence dans le financement des PME sur le marché tunisien. Toutefois, son modèle économique basé sur la commercialisation d'un produit unique cofinancement de crédit, une concentration de l'offre de financement sur les crédits de « Création » par nature plus risqués et une démarche commerciale plutôt réceptive et non agressive, a impacté sa situation financière, surtout après la révolution, qui a connu une dégradation avec une tension sur les ressources disponibles et un taux de recouvrement faible.
Par ailleurs, avec la période post-révolution, les actions étatiques sont plus accentuées sur le développement régional. Cela a constitué une grande opportunité pour la BFPME afin d'attirer les fonds étatiques et les bailleurs de fonds internationaux lui permettant de mettre en place de nouveaux produits permettant de diversifier les risques, à l'instar du programme de restructuration des PME passant des difficultés conjoncturelles le fonds intilek2 financé dans le cadre du programme de développement régional dédié à l'octroi des prêts participatifs à taux 0, des programmes avec la coopération suisse et le fonds d'amitié qatari , le jumelage avec BPI France .....
Certes la banque a un rôle économique et social mais ceci ne la dispense pas d'être au diapason en matière de qualité de service. Qu'en est-il au juste ?
En matière de qualité de service, nous sommes surveillés et, en tant que banque publique, nous somme bel et bien critiqués plus que les autres banques et surtout en matière de délais de réponse, ratios (taux d'approbation, de gestion).
Toutefois, notre institution ambitionne d'améliorer la qualité des services offerts à sa clientèle et cherche à soutenir et accompagner le maximum de PME à la création et au développement à travers différents moyens à mobiliser et produits d'interventions à développer. Cette stratégie est basée essentiellement sur 2 axes :Une décentralisation de la mise en place des crédits (engagements et déblocages) et du recouvrement dans un souci d'une plus grande proximité de nos clients pour mieux répondre à leurs besoins: Cette action va se traduire par un renforcement des bureaux régionaux avec des cadres qui couvrent différentes disciplines (Finance, comptabilité et affaires juridiques) et capables de prendre en charge toutes les diligences nécessaires
Une offre de produits spécifiques dédiés à notre clientèle pour satisfaire leurs besoins dans les différentes phases de réalisation et d'exploitation de leurs projets.
La BFPME vient de conclure une convention pour la refonte de son système d'information et à la surprise générale vous avez élu une société tunisienne pour remplir cette tâche. Qu'est-ce qui motive ce choix ?
L'appel d'offres lancé en 2015 a été ouvert à l'ensemble des opérateurs aussi bien nationaux qu'internationaux. Nous n'avons aucun préjugé sur la nationalité des fournisseurs. Seule la conformité aux conditions et critères du cahier des charges est exigée.
Nous avons reçu une vingtaine de soumissions et l'opération de dépouillement est en cours et les jours à venir nous dévoileront l'identité du fournisseur sélectionné.


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