Le chambardement annoncé par Barack Obama dans sa politique étrangère au M.O. se résume en un redéploiement de la présence militaire américaine de l'Irak vers l'Afghanistan. Il reconnait ainsi que l'invasion de l'Irak était, avant tout, une guerre contre Saddam Hussein en tant que personne, mais aussi en tant que symbole de la fierté arabe. L'élimination de l'ex-maître de Bagdad visait comme objectif celui de ramener le pays à un rôle mineur afin qu'Israël poursuive en toute quiétude sa politique expansionniste. Avec à la clé une mainmise totale sur le pétrole de ce pays qui recèle dans son sous-sol les deuxièmes grandes réserves mondiales après l'Arabie Saoudite. C'était donc une fatale erreur! C'est l'Afghanistan qui aurait dû une requérir une attention toute particulière, étant considéré comme le sanctuaire d'Al Qaïda. D'où la distinction entre deux catégories de talibans : ceux qui sont totalement inféodés à la mouvance de Ben Laden et ceux qui «ont rejoint les rangs de ces derniers, non par conviction, mais par désespoir». Comme vient de le souligner Hillary Clinton à la réunion de la Haye sur l'Afghanistan. D'où aussi la première difficulté de taille que pourrait rencontrer l'initiative de la Maison-Blanche. Faut-il tendre le rameau d'olivier à ces talibans récupérables? Ou bien continuer à harceler tout le monde… Ce qui aurait pour conséquence d'augmenter le nombre des tués et des blessés dans l'armée américaine. La deuxième difficulté concerne le Pakistan. Islamabad ne peut dissocier sur le terrain (au Nord-Est du pays) les talibans du Pakistan des zones tribales tant les deux groupes s'interpénètrent et sympathisent. Venir à bout des talibans représente un défi difficile à relever d'autant que le régime n'a pas une assise populaire bien solide et que le parti de Zardari peine à trouver ses marques. Dilemme donc pour Karachi qui se traduit par un dilemme pour Obama.