Le ministre des Finances, M. Mohamed Rachid Kchich, a tenu hier matin au ministère des Finances, une conférence de presse. Durant cette rencontre, Monsieur le ministre a passé en revue, les différentes nouvelles à l'échelle internationale et nationale. Par la suite, M. Kchich a indiqué que l'équilibre budgétaire pour l'année 2009 s'est basé, lors de sa préparation dès août 2008, sur deux grandes hypothèses. La première concerne le taux des croissances qui est de l'ordre de 5%, tandis que la deuxième hypothèse, concerne le prix du pétrole qui était estimé à 90 dollars soit 121,5 dinars. Le budget 2009 s'élève à 17.206 millions de dinars, dont 77% sont des ressources propres. Néanmoins, compte tenu de la conjoncture économique actuelle, M. Kchich a mis en exergue les différentes répercussions de la crise financière mondiale à travers le monde et la Tunisie en particulier: le monde va connaître une période de récession, de licenciement et un déficit majeur au niveau de la confiance des investisseurs, et des bailleurs de fonds. Ceci a poussé la Tunisie à réviser ses prévisions. Le taux de croissance anticipé est ramené de 5% à 4,5% tout en maintenant les Décisions Présidentielles concernant la politique de subventions concernant le pétrole, ses dérivés et surtout l'augmentation de 20% du volume des investissements, en se basant sur des programmes de relance et de soutien. En outre, Monsieur le ministre a signalé que le ministère des Finances essaye de plus en plus d'actualiser sa politique budgétaire tout en tenant compte de la conjoncture économique actuelle. Plusieurs facteurs sont pris en considération par la finance publique. Le premier facteur fut la régulation des prix intérieurs du pétrole aussi bien à la hausse qu'à la baisse des prix internationaux. Le deuxième facteur concerne la diminution des recettes fiscales de 5%. Cette diminution pourra être récupérée par une économie des subventions accordées à l'énergie. Certes, l'Etat accorda une importance majeure aux énergies en général et au pétrole en particulier. La volatilité du prix du pétrole nécessite un effort remarquable en matière d'analyses et d'anticipations des conséquences de la hausse et de la baisse des prix de pétrole qui était de l'ordre de 45 dollars en mars 2009, tandis qu'il a enregistré une augmentation de 9 dollars actuellement. Dans cette orientation, Monsieur le ministre a signalé que toute diminution des prix de l'électricité aura sans nul doute un effet néfaste sur l'équilibre de la STEG. Néanmoins, cette société est appelée à suivre et à s'adapter aux mutations économiques tout en répondant aux attentes des consommateurs. De ce fait, l'Etat dépense 66 millimes par kwh soit 37% du coût du kwh, en plus de la subvention de 295 dinars par Tep. Or, malgré les fortes subventions accordées aux combustibles, le budget de l'Etat contribue d'une façon considérable au développement économique national, à travers trois axes. Le premier axe concerne l'accélération de l'octroi des dépenses réservées aux projets d'infrastructures et de financement public. Le deuxième axe s'articule autour de l'augmentation annuelle de 4,7% au niveau des salaires de la fonction publique. Cette augmentation aura un effet positif sur l'accroissement des investissements des ménages (investissement au niveau de l'habitat…). Le troisième axe a trait à un volet important dans le renforcement de la compétitivité de l'économie tunisienne: il s'agit des aides octroyées aux entreprises en difficulté économique. A l'heure, 99 dossiers sont en cours d'étude. Ces dossiers touchaient le secteur de textile, du cuir et chaussures, le secteur des composantes automobiles et de l'industrie électronique et électromécanique. A ce niveau, Monsieur le ministre a rappelé que l'Etat s'est engagé à payer 100% ou 50% de la participation de l'employeur. Ces décisions permettent d'éviter le problème du chômage et garantir la pérennité de l'entreprise, touchant 21.000 employés pour une enveloppe de 2 millions de dinars. Ensuite, M. Kchich s'est intéressé à la fiscalité en Tunisie, affirmant que le ministère des Finances essaye d'appliquer une équité fiscale. Tous les secteurs, touchés ou non par le programme de relance, sont appelés à participer à l'effort fiscal général pour faire face au déficit prévisible du budget de l'Etat. A la fin, Monsieur le ministre des Finances, a appelé que la politique budgétaire nationale prend en considération la conjoncture nationale et internationale actuelle et tend au développement et au progrès économique.