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Conjoncture internationale
Publié dans L'expert le 08 - 05 - 2009


Voilà que la grippe porcine s'en mêle
Il semble que les diables et les démons de l'économie mondiale se sont tous réveillés en même temps pour prendre en otage toute chance de sortie de la récession. C'est que l'économie mondiale subit de nos jours de plein fouet le contre coup de la grippe porcine dont l'épicentre s'est déclenché au Mexique avant de s'étendre en tâche d'huile sur l'ensemble des régions de la planète. De toute évidence, le coût économique de ce nouveau fléau, classé par les spécialistes de la santé en tant grippe du type A, risque d'enfoncer davantage la récession et d'accélérer la contraction de la croissance mondiale. Conséquences directes, les dernières estimations font état d'une chute sévère de 6% en 2009 du Produit Intérieur Brut (PIB) mexicain et de l'ordre de 0,2 point de PIB pour l'ensemble des pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE). Par ailleurs, une récente enquête publiée le 4 mai courant a révélé quela récession mondiale n'a pas encore atteint son point bas et elle devrait durer encore douze mois, voire davantage. Une courte majorité des analystes européens et américains interrogés dans le cadre d'une enquête réalisée du 21 au 27 avril dernier estiment que la plus grave récession mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale n'a pas encore touché un plancher. En revanche, une très large majorité juge que la crise financière qui a débuté en août 2007 devrait encore se prolonger entre six mois et deux ans. Pour autant, la Commission européenne a revu le 4 mai courant à la baisse ses prévisions pour 2009 dans la zone euro, avec une récession de 4% qui devrait entraîner en 2010 un taux de chômage au plus haut depuis l'après-guerre. De son coté, l'Eurogroupe s'est montré le même jour rassurant sur l'activité mais inquiet du chômage, quelques heures après une forte révision à la baisse des prévisions de la Commission européenne.
Aux Etats Unis d'Amériques, le premier responsable de la Banque mondiale Ben Bernanke a paru plus confiant qu'il ne l'était ces derniers temps, semblant croire que les pièces d'une reprise économique sont maintenant en place, tout en admettant que cette reprise sera lente et que le chômage restera élevé dans un premier temps. Même son de cloche du coté de la Réserve fédérale qui anticipe une reprise de l'économie américaine dans le courant de l'année 2009 ou en 2010. Au Japon, la seconde économie mondiale s'enfonce dans une récession en forme de syncope puisque le pays n'aperçoit aucun espoir de reprise. La Banque du Japon souligne que «la situation économique au Japon a significativement empiré» et vient de réviser à la baisse ses prévisions de contraction de l'économie de - 3,1 % d'ici à 2010 au lieu de - 2 %, au moment où l'OCDE et le Fonds Monétaire International (FMI) tablent respectivement sur un recul du PIB nippon de - 6,6% et - 6,2%. Au plan énergétique, la conjoncture est dominée par les dernières déclarations du Secrétaire général de l'OPEP Abdellah El Badri qui a plaidé à Alger pour un baril de pétrole à 70 dollars, estimant que le prix actuel à environ 50 dollars est insuffisant pour poursuivre les investissements. L'actualité mondiale est également marquée par la confirmation, à la veille de la réunion à Washington du 24 au 26 avril des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales, du rôle du FMI en tant que pompier incontesté de la finance internationale.
Les démons de l'économie mondiale s'activent
Il semble que les diables et les démons de l'économie mondiale se sont tous réveillés en même temps pour prendre en otage toute chance de sortie de la récession. En effet, la crise financière puis économique déclenchée en 2007 vient d'enregistrer au début de 2009 l'apparition brusque de la grippe porcine qui a vite pris le devant de l'actualité internationale. Apparue au Mexique, cette maladie a des conséquences économiques sévères pour le pays dont le PIB pourrait chuter de 6% cette année,entraînant dans son sillage la plupart de ses voisins latino-américains. Vu l'importance du tourisme dans l'économie mexicaine, l'impact de la grippe A sera donc très important. Pour l'ensemble des pays de l'OCDE, le coût économique de la grippe A serait de l'ordre de 0,2 point de PIB. Le virus risque cependant d'engendrer une pandémie éventuelle dont la première victime serait l'industrie du tourisme. Fragilisées par la crise économique depuis septembre, les compagnies aériennes et touristiques voient désormais planer la menace de la grippe porcine qui pourrait provoquer un recul encore plus marqué des voyages. Dans l'hypothèse où la grippe porcine resterait circonscrite géographiquement, les transporteurs américains et latino-américains devraient être les plus fortement touchés. Le Mexique étant un lieu de villégiature particulièrement prisé par les touristes en provenance des Etats-Unis. Mais les compagnies européennes seraient également touchées, l'espagnole Iberia en tête, estime un analyste. Le leader du marché des liaisons entre l'Europe et l'Amérique latine affirmait toutefois ne pas avoir détecté d'annulations de vols. Suivent ensuite dans l'ordre par rapport à la menace, British Airways aux liens étroits avec les Etats-Unis, l'allemande Lufthansa et Air France-KLM. Les compagnies asiatiques devraient être un peu plus épargnées du fait de leurs relations moins profondes avec l'Amérique centrale. La grippe porcine survient à une période déjà particulièrement difficile pour l'industrie du voyage, entreprises et particuliers tendant à resserrer leurs budgets. L'Organisation mondiale du Tourisme (OMT) prévoit en 2009 au mieux une stagnation du tourisme international et n'exclut pas un déclin de 2%, alors que la croissance a été limitée à 2% en 2008.
Zone euro: Bruxelles affiche son optimisme
Dans ce contexte de crise prononcée, la Commission européenne a revu le 4 mai courant à la baisse ses prévisions pour 2009 dans la zone euro, avec une récession de 4% qui devrait entraîner en 2010 un taux de chômage au plus haut depuis l'après-guerre. Joaquin Almunia, le commissaire européen aux Affaires économiques a affirmé percevoir des signes de «stabilisation» de la conjoncture de la zone euro, montrant qu'elle n'est «plus en chute libre» après une phase aiguë de récession, déclarant en substance que «le creux de la vague se rapproche de plus en plus». Les prévisions présentées par le commissaire européen sont pourtant fortement revues en baisse pour l'activité en Europe. Ils prévoient un recul de l'activité de 4% en moyenne dans les seize pays de la zone euro cette année, et une nouvelle récession en 2010, de 0,1%, année qui devrait néanmoins marquer le début «d'une timide reprise». Il est à rappeler que dans ses précédentes prévisions, publiées à la mi-janvier, la Commission européenne tablait sur un repli du PIB de 1,9% en 2009 et une légère croissance en 2010, de 0,4%. Ces nouvelles prévisions de Bruxelles restent néanmoins légèrement plus optimistes que celles publiées par le FMI et l'OCDE. Le FMI table sur un recul du PIB de 4,2% cette année et de 0,4% l'an prochain, et l'OCDE sur une contraction de 4,3% cette année et de 0,1% l'an prochain.
Un taux de chômage sans précédent
La Commission s'attend par ailleurs à ce que cette récession s'accompagne de 8,5 millions de pertes d'emploi dans l'Union européenne en 2009-2010, ce qui devrait se traduire par un taux de chômage de 10,9% l'an prochain. Dans la zone euro, elle prévoit qu'il atteigne 11,5% en 2010, un niveau sans précédent depuis l'après-guerre selon Bruxelles. La Commission européenne table aussi sur un très fort creusement des déficits publics dans la zone euro, à 5,3% en 2009 et 6,5% en 2010.
Eurogroupe: La priorité est accordée au traitement des actifs toxiques encore détenus par les banques
Quelques heures seulement après une forte révision à la baisse des prévisions de la Commission européenne, les ministres des Finances de la zone euro se sont voulus rassurants le 4 mai courant sur l'activité économique dans l'UE mais se sont montrés inquiets de l'évolution négative du chômage. Ils ont par ailleurs rappelé que le traitement des actifs toxiques encore détenus par les banques restait prioritaire pour que les effets des plans de relance puissent être pleinement ressentis sur le territoire des Vingt-Sept. "J'ai l'impression, après les Etats-Unis, que les choses commencent à se stabiliser en Europe mais ne se sont pas encore stabilisées d'une manière telle que nous puissions déclarer que le fond à été touché", a déclaré le Premier ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, à son arrivée à Bruxelles. "Mais les choses n'empirent pas", a-t-il ajouté, estimant par ailleurs que les plans de relance mis en place par les pays de l'Union européenne porteraient leurs fruits courant 2010 et qu'il n'était pas nécessaire à ce stade d'envisager de nouveaux dispositifs de soutien de l'économie. Le vice-président de la Banque centrale européenne Lucas Papademos a lui aussi fait part d'un optimisme prudent, peu après un discours sur le même ton du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia. "Dernièrement, parmi l'ensemble des rapports négatifs sur l'état de l'économie, nous avons observé des signes positifs venant d'indicateurs économiques, suggérant une stabilisation", a dit Papademos.
G7: Des premiers signes de stabilisation
Les grands argentiers du Groupe des Sept (G7) ont déclaré lors de leur dernière rencontre que la récession de leurs économies respectives donnait des signes de relâchement, encore qu'une reprise ne soit pas encore assurée. Les ministres des Finances et banquiers centraux du G7 ont estimé que l'activité économique devrait amorcer son redressement dans le courant de l'année, quoique les perspectives demeurent affaiblies et que le risque d'une nouvelle dégradation de la conjoncture économique demeure. "Nous avons raison d'être quelque peu encouragés mais nous aurions tort de conclure que nous sommes près de sortir des ténèbres qui se sont abattues sur l'économie mondiale au début de l'automne", a dit le secrétaire au Trésor des Etats-Unis Timothy Geithner. Le message du G7 est un peu plus optimiste que celui livré en février, lorsqu'il avait dit que la récession, grave, risquait de durer durant la plus grande partie de 2009 et n'avait fait nulle mention de premiers signes de stabilisation. "Les données récentes laissent penser que le rythme de contraction de nos économies a ralenti et que des signes de stabilisation émergent", lit-on dans communiqué final du G7. Le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté les grandes puissances économiques à faire de l'assainissement du secteur financier une priorité parce qu'un redressement de l'économie n'était pas envisageable sans un rétablissement du crédit. Mais plusieurs responsables européens ont remis en cause les calculs du FMI qui a estimé à 750 milliards de dollars les actifs toxiques dont les banques européennes devraient se débarrasser et à 550 milliards supplémentaires le montant pour les établissements américains. "Nous observons cela avec beaucoup de prudence et nous pensons devoir éclaircir certaines questions de méthodologie avec le FMI", a déclaré le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, après la réunion du G20.
Etats unis: Bernanke annonce la reprise en 2009
Dans la première économie de la planète, le premier responsable de la Banque mondiale Ben Bernanke a paru le 5 mai courant plus confiant qu'il ne l'était ces derniers temps, signalant que les pièces d'une reprise économique sont maintenant en place, tout en admettant que cette reprise sera lente et que le chômage restera élevé dans un premier temps. "Nous nous attendons à ce que l'activité économique touche un point bas puis reprenne dans le courant de l'année", a-t-il dit à la Commission économique mixte du Congrès. Mais, même après que la reprise économique se sera enclenchée, ajoute-t-il, "le rythme de croissance de l'activité économique réelle restera sans doute pendant un moment en deçà de son potentiel à plus long terme". Ce qui permet de penser que durant ce temps-là, l'inflation restera faible, et donc que les taux directeurs resteront bas eux aussi. Stephen Banley, économiste de RBS Securities, juge que les propos de Bernanke sont "sans l'ombre d'un doute nettement plus optimistes que lors de sa dernière apparition devant le Congrès en février".
Fed: La reprise aux Etats-Unis courant 2009 ou en 2010
Pour sa part, la Réserve fédérale a anticipé le 4 mai courant une reprise de l'économie américaine dans le courant de l'année ou en 2010. Pour Jeffrey Lacker, président de la Fed de Richmond, la récession perd de sa vigueur et la croissance reprendra dans le courant de l'année."Même si l'activité dans son ensemble se contracte encore, il semble à présent que le rythme de la contraction diminue et, dans le courant de l'année, l'activité touchera son creux et repartira", a noté Lacker. De son coté, Thomas Hoenig, président de la Fed de Kansas City, pense qu'il faudra attendre la fin de l'année pour voir l'économie américaine sortir de la crise, pour autant qu'il n'y ait pas de nouveaux chocs, ce qui permettra de déclencher une reprise lente en 2010. "Je pense que cela nous prendra la plus grande partie du reste de l'année", pour sortir de la crise, a dit Hoenig. Lacker, membre votant du Federal Open Market Committee (FOMC) de la Fed cette année, pense que des anticipations d'inflation stables devraient éloigner le risque de déflation. Mais il ajoute que la Fed ne doit pas prendre de risques vis-à-vis de l'inflation en attendant trop avant de durcir à nouveau sa politique monétaire. Hoenig est de fait préoccupé par l'évolution de l'inflation à l'avenir même si l'intensité de la récession semble éloigner les pressions inflationnistes sur un horizon de cinq ans environ. Toutefois, observe-t-il, les autorités monétaires doivent réfléchir dès à présent aux moyens de combattre l'inflation.
Japon: Le retour de la déflation
La situation est assez morose au Japon. En effet, la seconde économie mondiale s'enfonce dans une récession en forme de syncope et le pays n'aperçoit aucun espoir de reprise. Pour sa part, la Banque du Japon vient de réviser à la baisse ses prévisions de contraction de l'économie (- 3,1 % d'ici à 2010 au lieu de - 2%). Au même moment, l'OCDE et le FMI tablent respectivement sur un recul du PIB nippon de - 6,6 % et - 6,2 %. Le taux de chômage atteint 4,8 % et va s'aggraver. «La situation économique au Japon a significativement empiré», avoue la Banque centrale du Japon. De toute évidence, l'économie nippone donne le sentiment de s'effondrer. En six mois à peine, les exportations, piliers nationaux, ont fondu de moitié et sont venues plomber la balance commerciale, désormais déficitaire. Le dernier et énième plan de relance de l'impopulaire Premier ministre japonais, Taro Aso, d'environ 70 milliards d'euros, n'y change rien. Autre certitude, la déflation fait son retour. Les prix nippons à la consommation vont reculer jusqu'en 2010 et la BoJ annonce une chute de 1,5 % des prix. Le Japon renoue avec les symptômes de la «décennie perdue» 1991-2000. «A Tokyo, le marché immobilier chute depuis janvier de 1 % par mois; c'est le spectre de la crise des années 90 qui ressurgit et inquiète», explique Anthony Collins, président du courtier IFG Asia à Tokyo. «La situation est très tendue, ajoute un analyste du courtier Global Trade Securities, à Tokyo. Le crédit interbancaire est asséché. Le sentiment de déclin l'emporte, le moral des patrons de PME est au plus bas». A Tokyo, pour sortir de la récession, on veut croire aux vertus de la relance par l'endettement de l'Etat. Ces derniers mois, après injection de 575 milliards d'euros, un second plan de 440 milliards d'euros a été adopté. Chaque Japonais s'est vu, en outre, offrir un chèque de 12000yens (92euros), censé booster la consommation. Au total, 1040 milliards d'euros ont été injectés pour stimuler une reprise, dont 215 milliards d'euros alloués aux dépenses publiques.
FMI: Un rôle renforcé
La conjoncture internationale est également marquée par le renforcement du rôle du Fonds monétaire international (FMI) en tant que pompier incontesté de la finance internationale. En effet, les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales, réunis à Washington du 24 au 26 avril, ont mis en adoptés les décisions prises par les chefs d'Etat et de gouvernement du G20, à Londres le 3 avril. En conséquence, le FMI est en passe d'être doté de 750 milliards de dollars (571 milliards d'euros) de plus pour éteindre les incendies financiers. C'est que le Fonds risquait d'être à court d'argent, compte tenu des sommes qu'il a engagées pour secourir notamment l'Islande, la Hongrie, l'Ukraine, la Lettonie, le Pakistan et dernièrement le Mexique soit, au total à la mi-avril, 147 milliards de dollars et 71 % de plus que les 86 milliards prêtés lors de la crise asiatique de 1998. Et ce n'est pas fini, car la Pologne et la Colombie s'annoncent au guichet. Tim Geithner, le secrétaire américain au Trésor, l'a rappelé, le 25 avril : 'Le FMI doit disposer des ressources adéquates.' Et cela semble en bonne voie. Sur les 500 milliards de dollars promis en renfort, 400 sont acquis : le Japon, les Etats-Unis et l'Union européenne prêteront au Fonds au moins 100 milliards chacun. La Chine fournirait entre 40 et 50 milliards sous la forme d'une souscription d'obligations du FMI. Le Canada, la Suisse, la Norvège et le Brésil ont annoncé leur contribution. Les services du FMI travaillent d'arrache-pied à l'émission de 250 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS). Cette formule ancienne et complexe donne aux 185 Etats membres - au prorata de leur quote-part - le droit d'emprunter en dollar, en euro, en livre ou en yen. Elle permettra de corriger l'une des lacunes du G20 de Londres qui avait un peu oublié les pays pauvres. Grâce à ces DTS, l'Afrique pourra bénéficier de 19 milliards de dollars de prêts supplémentaires sans condition.
Pétrole: L'OPEP souhaite un baril à 70 dollars
La conjoncture énergétique est reflétée par les propos du secrétaire général de l'OPEP Abdellah El Badri qui a récemment plaidé à Alger pour un baril de pétrole à 70 dollars. Il a notamment affirmé que "les prix de 70 dollars le baril sont acceptables et raisonnables pour l'organisation pétrolière". Le ministre algérien de l'Energie Chakib Khélil a pour sa part observé que le cartel n'a pas de "prix du brut déterminé. Nous laissons ça au marché, mais nous estimons que le prix à 50 dollars est insuffisant pour poursuivre les investissements". La prochaine réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole est prévue le 28 mai à Vienne. Interrogé sur une autre éventuelle baisse de production, El-Badri a jugé qu'"il y a des signes de relance positifs de l'économie mondiale qu'il faut prendre en considération dans la prise de n'importe quelle décision dans l'avenir". Pour sa part, Chakib Khélil a estimé que les prix du pétrole devraient atteindre 60 dollars le baril "à la fin 2009". "Jusqu'à maintenant, l'OPEP a été la seule à faire un effort exceptionnel pour stabiliser le marché", a-t-il par ailleurs noté. "Ni les consommateurs, ni les pays hors OPEP n'ont aidé à cet effort".


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