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Perspectives futures de l'espace méditerranéen
Publié dans L'expert le 04 - 06 - 2009

Vis-à-vis des pays du sud de la Méditerranée, qui, par leur proximité géographique, les affinités historiques et culturelles, les flux migratoires existants et potentiels, représentent des partenaires de première importance, l'Union européenne a traditionnellement choisi de mener une politique d'intégration régionale appelée « approche globale méditerranéenne ».
Dans cet environnement, l'Union Européenne a voulu s'imposer comme un acteur majeur à l'égard des initiatives régionales et sous régionales. Pour ce faire, l'Union appréhende son environnement immédiat, à l'Est et au Sud, par le biais de l'élargissement et, là où l'élargissement n'est pas praticable, par le partenariat, en l'occurrence dans le cas de la Méditerranée, le partenariat Euromed.

A travers cette stratégie, l'UE vise naturellement à développer les relations les plus paisibles et prospères possibles dans une zone géographique dont elle est riveraine. Elle a besoin d'y sauvegarder la paix, d'y développer des intérêts économiques croisés et de régler le problème des migrations. Pour agir, elle dispose de deux outils, la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) par son volet méditerranéen et le processus de Barcelone initié en novembre 1995 sous l'impulsion de la France, en privilégiant initialement une logique de partenariat et non pas de simple coopération.

Ainsi, le Partenariat Euromed a essentiellement prévu de mettre en place une zone de libre-échange euro-méditerranéenne et de créer les conditions économiques, politiques et sociales d'une « meilleure compréhension » entre les deux rives.

Malheureusement, ce projet de partenariat a été entravé, avant tout, par ses fondements mêmes. Il est resté en large partie dominé par le souci de sécurité étant donné qu'il prévoit d'instaurer un dialogue politique et de sécurité qui se donne pour objectif la création d'un climat de coopération durable par la mise en place de mécanismes de prévention des crises et de contrôle des armements. Il s'agit là d'un point capital puisque la finalité du partenariat au regard de la partie européenne est sans nul doute la sécurisation durable de la zone, passant par l'adoption d'une charte euro-méditerranéenne de paix et de stabilité.

Ce raisonnement européen tient surtout à des considérations historiques. En effet, la zone méditerranéenne constituait aux yeux de l'Europe un véritable test de crédibilité pour sa Politique Etrangère, de sécurité et de défense, c'est-à-dire là où les dysfonctionnements de l'Union européenne sont notoires. La réflexion sur la défense européenne entreprise au lendemain de la guerre froide fut remise en cause par les échecs dans les Balkans montrant très clairement la dépendance de l'Europe vis-à-vis des Etats-Unis.

Le premier aboutissement des efforts européens visant à « briser » cette dépendance concernait ainsi l'espace méditerranéen, à travers ce partenariat Euromed qui attribue une place centrale au volet sécuritaire, mais également à l'issu de la création des « euroforces » qui s'étend aussi au théâtre méditerranéen. C'est le 15 mai 1995 à Lisbonne, que les ministres des Affaires étrangères et les ministres de la Défense des quatre pays latino-méditerranéens de l'Europe (France, Italie, Espagne et Portugal) créent une force multinationale, « eurofor », ainsi qu'une force maritime multinationale, pré-structurée mais non permanente, appelée « Force maritime européenne » ou encore « Euromarfor ». Parallèlement, trois forums de dialogue furent entamés durant les années 1990 par les organisations de sécurité européennes et euratlantiques en partenariat avec des pays Sud-méditerranéens : l'Union de l'Europe occidentale (UEO) en 1992, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en 1994, le « Forum méditerranéen » créé sous l'impulsion franco-égyptienne au cours de la même année, et, plus récemment, « le dialogue 5+5 » institué par le traité de Marrakech du 17 février 1989 et relancé en 2001.

Résultat de cette « primauté » du volet sécuritaire : un bilan global nettement mitigé du partenariat Euromed;le dixième anniversaire du Processus de Barcelone, célébré lors du sommet de novembre 2005, ayant été spectaculairement marqué par l'absence de nombreux dirigeants de la rive sud.

Ce bilan mitigé tend en premier lieu à accuser l'absence d'objectifs politiques en dehors des aspects sécuritaires et migratoires. Pour les critiques les plus durs à cet égard, tel Béatrice Hibou, le partenariat opère « un amalgame troublant entre migrations, islamisme, terrorisme et criminalité de droit commun ». Plus encore, selon certains la Méditerranée n'intéresserait l'Europe que « pour mieux s'en protéger » et le processus de Barcelone aurait, d'une certaine manière, plutôt tendance à répondre à des exigences de politique interne, notamment sur des questions liées à la sécurité.

A cette même heure des bilans, la situation géopolitique a continué d'aller dans le sens d'une dégradation quasi générale. Malgré les saines ambitions des différents projets portés par ce qui semblait être au début un dialogue Nord-Sud nouveau et prometteur, le « lac de paix » que devrait constituer le bassin méditerranéen se trouve repris par ses turbulences récurrentes, qu'il s'agisse de l'épineux dossier de la gestion des flux migratoires, de la montée des fausses perceptions du religieux, des menaces qui pèsent sur les routes d'approvisionnement énergétique, du risque environnemental, des litiges frontaliers -notamment entre le Maroc et l'Algérie–, de la question chypriote, du dossier de la candidature turque et, bien évidemment, de l'inextricable conflit israélo-palestinien qui mine la paix depuis plus d'un demi siècle dans la région.

Entre-temps, cette donne géopolitique avait tendance à placer les pays riverains, notamment ceux de la rive sud, dans une recherche de partenariats plus efficaces en dépit du fait qu'ils soient à court terme. Conséquence de ces orientations : de « nouveaux » et « nouveaux-anciens » acteurs se sont affirmés dans la région.

En effet, la multiplication, voire la superposition, des espaces de discussion (Processus de Barcelone, Dialogue méditerranéen, Dialogue 5+5, Dialogue de l'OSCE, Plan bleu pour l'environnement, Plan d'action pour la Méditerranée, Politique européenne de voisinage et Union pour la Méditerranée) semblait aller de pair avec un intérêt géopolitique, sécuritaire et énergétique croissant manifesté tant par Pékin que par Moscou. Pour illustrer, et précisément en ce qui regarde ce second acteur, la Déclaration de partenariat stratégique signée entre les présidents Bouteflika et Poutine en avril 2001 s'est ainsi accompagnée de l'effacement de la dette algérienne à hauteur de 5 milliards d'euros, la vente d'une cinquantaine de Mig-29, la participation de deux navires de la Flotte russe de la mer Noire à l'opération « Active Endeavour »en Méditerranée ainsi que la participation plus que symbolique de Gazprom dans la Sonatrach. Des indices qui témoignent d'une stratégie énergétique et des ambitions stratégiques très déterminées.

Washington, pour sa part, avait été toujours de la partie, bien que les Etats-Unis aient une vision différente de la mer Méditerranée. Si le bassin méditerranéen est avant tout pour eux, un corridor qui permet d'atteindre l'Eurasie le plus rapidement possible, il s'agit aussi d'accéder au pétrole, de protéger Israël et de contenir l'émergence de la Chine. Le contrôle du développement de l'Union européenne n'est pas aussi tout à fait absent des préoccupations américaines. D'ailleurs, à travers l'OTAN, une vraie concurrence s'exerce avec l'Union. Cela étant, la vision des Américains est loin d'être statique. Depuis l'investiture d'Obama, tous les indices reflètent la tendance de la nouvelle administration américaine à consolider davantage son engagement dans la région.

Malgré toutes ces évolutions, l'Europe continue de faire très peu. Signe d'objectivité et de déception en même temps, les observateurs européens n'hésitent pas souvent à le souligner : l'Europe est indéniablement en retard en matière d'intégration régionale Nord-Sud. Faut-il le rappeler encore une fois, la rive sud de la Méditerranée ne bénéficie que 2 ou 3% des investissements directs étrangers (IDE) en provenance des pays européens, alors que les Etats-Unis orientent pas moins de 18% de leurs IDE vers leurs partenaires d'Amérique latine, et ce malgré toutes les divergences politiques qui ont émergé depuis quelques années !


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