La position de Pascal Lamy, directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est totalement opposée et va à contre-courant des propos de certaines personnalités qui, comme Dominique Strauss Kahn, à la tête du FMI ou Jean-Claude Trichet, président de la BCE, prédisent une relance de l'activité pour le premier semestre 2010, le patron de l'OMC réélu en avril considère qu'aucun indicateur à ce jour ne permet de fixer un horizon au retour de la croissance. Certes, l'optimisme est un levier de la reprise économique et certains pratiquent volontiers la cette méthode dans l'espoir de voir apparaître, à force d'y croire, l'étincelle qui permettra de sortir du tunnel. Mais, si l'on considère la situation du commerce international, on n'en voit pas encore la fin. Après une année 2009 qui sera marquée par un recul sans précédent de 9% des échanges mondiaux, rien ne laisse entrevoir un redémarrage du côté des Etats-Unis et de la Chine, qui sont pourtant les deux moteurs du commerce international. Dans ces conditions, pas question pour Pascal Lamy de se risquer au jeu des pronostiques pour 2010. Une seule certitude: «Nous avons encore devant nous les conséquences sociales de cette crise», a-t-il déclaré récemment à Paris, en reportant à début 2011 le pic de chômage, à cause du temps de latence incompressible pour qu'une reprise de l'activité se répercute sur l'emploi.