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Tourisme médical
Publié dans L'expert le 08 - 07 - 2009

La Tunisie, déjà deuxième destination mondiale du tourisme de bien-être (thalasso, balnéothérapie...) après la France, est en passe de devenir un «géant» mondial du secteur du tourisme médical, plus précisément de la chirurgie esthétique.
Un business qui ne connaît guère de crise et un secteur qui représente, selon les chiffres de l'année dernière, 5% des exportations de services et 25% des chiffres d'affaires des cliniques.

Un capital confiance

Le tourisme médical fait fureur actuellement en Tunisie auprès des étrangers et des étrangères.
Il faut reconnaître que les malades étrangers soignés dans les cliniques privées en Tunisie ont grimpé de 42.000 en 2003 à 120.000 en 2008 (chiffres provisoires).
Les cliniques privées en Tunisie sont au nombre de 115 établissements (55 cliniques pluri-disciplinaires, 19 cliniques mono-disciplinaires et 41 centres de radiologie avec équipements lourds) et ont une capacité de 1.747 lits.
La Tunisie est devenue une destination privilégiée de services chirurgicaux esthétiques à des prix défiant toute concurrence. Ce tourisme a pris son envol et on peut même qualifier la Tunisie de véritable plaque tournante de la santé – disons un super-market – et le tourisme médical devient presque une marque de qualité – label – de la Tunisie.
Il faut reconnaître que les spécialistes tunisiens ont bien fait leur boulot.

Les atouts de la réussite
Mais n'allez surtout pas croire que faire du tourisme médical une réussite en Tunisie est une mince affaire pour le simple raison que plusieurs paramètres entraient en équation, et ce, afin de conquérir une clientèle européenne des plus exigeantes, tout en respectant la déontologie médicale et les normes de séjour post chirurgical.
Il faut de même reconnaître que si la Tunisie a gagné cette notoriété, elle le doit à plusieurs facteurs et, en premier lieu, le facteur proximité des principaux marchés émetteurs (2 à 3h de vol en moyenne des principales capitales européennes) et surtout et fondamentalement le savoir-faire médical et les compétences approuvées. Sur ce point, il est clair que les candidats aux soins sont intransigeants. En second lieu, le rapport qualité-prix pratiqué est également très compétitif (entre 30 et 70% moins cher qu'en Europe. Voir grille des tarifs en encadrés). Et pour couronner le tout, une infrastructure moderne basée sur tout le pays, appuyée par une capacité hôtelière en mesure de répondre à une très forte demande durant les basses saisons d'activité touristique et quasiment dans n'importe quelle région.
Mais, il faut tout de même indiquer que l'activité peut-être subdivisée en plusieurs catégories en l'occurrence les soins médicaux à proprement parler, les soins de chirurgie esthétique, la chirurgie intime, les soins dentaires, la gériatrie et les retraites médicalisées, sans parler de plus de 50 centres de thalassothérapie qui positionnent la Tunisie en tant que 2ème destination mondiale.
Le must de ce tourisme médical c'est la chirurgie esthétique car si la Tunisie est devenue une destination de choix pour les Européens et surtout les Françaises à cause des tarifs pratiqués qui ont fait dire à certains que notre pays est devenu «La destination du low-cost» c'est parce qu'en France – à titre d'exemple – certaines opérations ne sont pas couvertes par la sécurité sociale et puis leur coût est hors de la portée des consommateurs français. Or, la chirurgie esthétique – un exemple parmi tant d'autres – n'est pas une question d'obligation, car elle est devenue une nécessité capitale, l'apparence physique entrant en ligne de compte à plus d'un titre (dans un entretien de recrutement, une personne peut être recalée pour un défaut physique).

Qu'en est-il de la situation actuelle?
Il faut reconnaître qu'en termes de soins médicaux, un constat s'impose: les nationalités majoritaires proviennent de la Libye en premier lieu et de l'Algérie, de la France, de l'Angleterre, de quelques pays européens tels l'Italie, la Suisse, la Belgique et même du Canada. Le chiffre éloquent de 120.000 hospitalisations, sans compter les accompagnants pour deux, voire trois millions de consultations par an, justifie le capital confiance dont jouit le tourisme médical en Tunisie et s'adhère totalement dans le programme d'exportation des services de santé.
D'ailleurs, il faut souligner que M. Amor Dehissy, membre du Conseil d'administration de la FTAV (Fédération Tunisienne des Agences de Voyages) chargé du tourisme de santé est le pionnier de la vulgarisation de ce genre de tourisme en Tunisie. «Esthétika Tour» (publicité gratuite) a initié ce tourisme. Aujourd'hui on en compte une trentaine d'agences qui proposent un packaging de séjour pour soins médicaux alliant vacances et fermente. D'ailleurs, le secteur du tourisme médical s'accroît de 20% par an pour la simple raison que, si le tourisme médical est certes en plein boom, c'est qu'il ne s'agit pas d'un phénomène de mode mais d'une tendance. C'est une activité en pleine expansion en Tunisie en ce moment.
Et ce ne sont pas les campagnes de dénigrements de quelques médias français concernant ce secteur qui vont ébranler et perturber sa marche. Car, en parallèle, selon plusieurs autres reportages effectués aussi par ces mêmes médias, un atout est mis en avant et représente, aux yeux de tous la première motivation des patients en l'occurrence le prix des interventions qui est 30 à 50% moins chers qu'en France et aussi la quasi-totalité des ratages ou des complications qui peuvent survenir après l'opération ou l'acte chirurgical « Les ratages représentent les opérations qui ne peuvent pas être corrigées et, dans ce volet, la Tunisie n'en a enregistré aucun cas et les patients insatisfaits sont assez rares, vu la compétence et la qualité des moyens. Les chirurgiens tunisiens sont dans une obligation de moyen et non pas de résultats. C'est ce qu'on appelle une chirurgie de renfort et pas celle d'obligation.

Mais quelles sont les opérations les plus pratiquées?
Ce sont les opérations qui n'impliquent pas une prise de risque considérable telles que la liposuccion l'augmentation mammaire, la rhinoplastie, la chirurgie intime, les soins dentaires (implants-bridge). Ces opérations s'adressent aux adultes, jeunes, et aux femmes qui, après une grossesse, viennent redonner un coup d'éclat à leur silhouette et d'autres patientes qui demandent une augmentation mammaire. D'autres viennent en Tunisie pour des opérations de rajeunissement du visage.

La Tunisie, destination des retraités
La chirurgie esthétique, la chirurgie intime et les soins dentaires sont devenus un atout non négligeable pour l'ancrage du tourisme médical et son positionnement, même si un autre axe porteur, en l'occurrence celui des séniors (le 3ème âge), représente une alternative de choix pour cette nouvelle catégorie de consommateurs dont le nombre est de plus en plus élevé (il existe 10 millions de retraités en France et les listes d'attente dans les maisons de retraite françaises et européennes s'allongent de jour en jour). Ces retraités qui ont des budgets de 1.000 à 3.000 euros ont la possibilité de venir s'installer dans les hôtels tunisiens, tout au moins ceux aptes à leur offrir des mesures d'accompagnement au vu de leurs besoins spécifiques et bien différents de la clientèle traditionnelle. D'ailleurs, il s'agit d'une classe sociale dotée d'un pouvoir d'achat non négligeable et quand on sait que les maisons de retraite n'ont pas en France le vent en poupe, une retraite en Tunisie peut constituer une alternative séduisante. «Pourquoi finir ses jours enfermés sous la pluie alors qu'on peut se faire bichonner au soleil pour pas cher?» écrivait le journal "Le Parisien" dans un article publié le 20 mai 2009 sur son site Internet, citant l'ouverture d'un resort médical à Hammamet, dans l'aile d'un grand hôtel et expliquant qu'«il y a la plus value du cadre, du soleil, du service hôtelier, avec un modèle de soins à la française. Gériatres ou dentistes formés en France, l'hôpital de Tunis pas loin en cas de pépin, massages et thalasso comme spécialité locale… Et ça ne coûte "que" 1.380 euros par mois (2.660 d) et 1.710 euros si la personne est dépendante».
Pour cela, nos hôteliers doivent faire répondre leurs hôtels aux besoins spécifiques pour l'accueil de cette clientèle (personnes âgées ou personnes convalescentes, et se référer par exemple aux normes définies par la Fédération Nationale des Personnes âgées en France). Et le hic c'est que la demande existe à plusieurs niveaux à savoir dans le sevrage tabagique et alcoolique) pour le marché russe, et aussi l'accueil des non voyants ou des personnes à mobilité réduite.

Une stratégie avant-gardiste pour 2016
Et pour conclure, le ministère de la Santé publique, conscient de l'importance et de l'apport du tourisme médical, envisage de lancer une étude importante ayant pour objectif de définir et de mettre en œuvre une stratégie de développement des services liés à la santé qui fera de la Tunisie un nouveau pôle d'exportation.
Ainsi, outre les recommandations qui devront toucher les assurances, la formation, les visas de séjour, le transport, cette étude fournit également des plans d'actions à court terme pour placer la Tunisie comme site d'investissements dans les services liés à la santé.
Ces plans d'actions de promotion seront construits autour de quatre messages-clés: «Tunisie, destination de soins», «Tunisie, destination de convalescence», «Tunisie, destination pour la retraite» et «Tunisie, site d'investissements liés à la santé».
Le tourisme médical sera certainement le maillon fort du tourisme tunisien à condition que tous les intervenants mettent la main à la pâte afin de réussir les défis et faire face à la concurrence surtout celle du Maroc, même si les compétences médicales tunisiennes n'ont plus à envier à leurs homologues mondiaux. Car imposable n'est pas tunisien.


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