Le prix à payer aux accidents de la route par la communauté nationale est lourd. Très lourd. Et ce à de multiples plans: humain, sanitaire, économique et social. Un prix qui risque de prendre le temps d'une vie en cas d'atteintes handicapantes. Les chiffres sont là, têtus: 1.500 morts en l'année 2008. On imagine le nombre des blessés qui est nettement supérieur. Le problème ne date pas d'hier, mais il va s'accentuant, installant notre pays à la tête du peloton mondial. De nombreuses mesures sont sans cesse décidées concernant notamment le respect du Code de la route, mais sans résultant probant. Acheter une voiture c'est signer un chèque en blanc à la mort, ou au traumatisme qui laisse des séquelles indélébiles. L'Association Tunisienne pour la Prévention Routière abat un travail méritoire, digne d'éloges même. Et pourtant l'ogre ne cesse de grossir. A l'occasion de la tenue, la semaine dernière, de son congrès national, l'ATPR a mis, une fois de plus, des recommandations intéressantes dont, par exemple, la création d'une agence nationale de la prévention routière, une mise en place d'un système de transport intelligent STI pour le suivi du parc des bus… Sur ce, la Chambre des députés vient d'adopter un certain nombre de mesures censées dissuader les conducteurs de transgresser les lois. Ou tout au moins censées les ramener à la raison en leur ancrant dans l'esprit cette phrase qu'un père anglais répétait à son fils: «Conduis lentement pour arriver vite». Ce qui montre que le problème se situe au plan psychologique, et même psychopathique. La route fait des gens des paranos en puissance. D'où la difficulté dans le traitement à prescrire.