Les ministres des finances des grands pays industrialisés et émergents étaient réunis samedi dernier en vue de préparer le sommet du G20 qui réunira les dirigeants des grandes économies de la planète à Pittsburgh aux Etats-Unis les 24 et 25 septembre. « Nous continuerons à mettre en œuvre de façon décisive nos mesures nécessaires de soutien financier et nos politiques monétaires et budgétaires expansionnistes, en cohérence avec la stabilité des prix et la viabilité budgétaire à long terme, jusqu'à ce que la reprise soit assurée », déclarent les Vingt dans leur communiqué final. Les grands argentiers se sont penchés sur les mesures susceptibles d'assainir le système financier mondial et ont proposé des plans visant à obliger les banques à limiter les prêts risqués, tenus responsables du déclenchement de la crise financière. Une certaine unanimité est apparu au sein du G20 sur le fait que les banques doivent avoir plus de ressources propos à disposition pour se préserver de pertes imprévues. « Il existe un large accord sur ce qu'il convient de faire. Le problème, c'est qu'il faut aller au-delà d'un accord. Il nous faut prendre des mesures concrètes », a insisté Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI. Le FMI a réuni les 500 milliards de dollars supplémentaires promis en avril Le directeur-général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a annoncé samedi que le Fonds avait réussi à obtenir les 500 milliards de dollars de ressources supplémentaires décidées au sommet du G20 en avril. La réforme du FMI au cœur du débat du sommet du G20 Finances Les ministres des Finances du G20 ont aussi évoqué, sans parvenir à un consensus, la réforme du Fonds monétaire international (FMI) vendredi soir, un sujet qui oppose les Européens à la fois aux Etats-Unis et aux pays émergents. Les Européens ont confirmé qu'ils étaient certes favorables à une plus grande représentativité des pays émergents, mais souhaitent que la réforme concerne tous les sujets, y compris la remise en cause du droit de veto des Etats-Unis. Le G20 a là aussi renvoyé à Pittsburgh l'éventualité d'un accord sur la future gouvernance du FMI. Toutefois, la réglementation des bonus du secteur bancaire divisent les membres du G20 car Américains et Européens divergent sur une possibilité de trouver un compromis sur cette question épineuse. Tout simplement, si ce sujet fâche autant c'est parce que les bonus coûtent chers, ce sont les clients des banques qui les financent de façon indirecte et la crise actuelle est l'occasion d'une remise en cause totale de ce système, brutal et injuste qui pourrait conduire à la faillite planétaire Les pays de l'union européenne ont bien compris l'intérêt de se saisir de ce sujet et ont proposé un encadrement des rémunérations des traders contrairement aux Etats-Unis qui n'acceptent pas de limiter les montant des bonus distribués dans leurs banques car paradoxalement, la crise financière ne semble pas ébranler le culte du Golden Boy de Wall-Street. Toutefois, en vue de l'urgence et de la conjoncture actuelle,le secrétaire au Trésor Timothy Geithner a voulu calmer les esprit en proposant d'abord à ses collègues de prôner un renforcement du capital des banques, "manière la plus efficace, selon lui, d'empêcher le monde de revivre les évènements de l'automne dernier". Certains membres du G20 ont critiqué le manque d'avancées concernant la limitation des rétributions accordées aux banquiers et aux traders, surtout ceux appartenant à des institutions largement soutenues par les pouvoirs publics. « Les bonus ne peuvent pas récompenser l'échec ou encourager des prises de risques inacceptables » ont déclaréle président Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Gordon Brown dans une lettre commune adressée à l'assemblée du G20 à Londres. Est-ce que ses déclarations trouveront-elles l'écho escompté auprès des plus grands argentiers du monde ? L'ex-trader de la Société Générale, Jérôme Kerviel, un exemple concret de la défaillance d'un système qui tolère des prises de risque énormes faisant perdre 4,9 milliards d'euros à sa banque La Société Générale. Ce jeune trader de 32 ans qui gagnait alors un salaire fixe de 48 500 euros avait réclamé un bonus de 600 000 euros sur la base des gains (55 millions) qu'il avait réalisés sauf que sa hiérarchie ne lui avait finalement accordé que la moitié. «J'étais dans un monde virtuel. Les montants n'avaient plus vraiment de sens. J'étais complètement déconnecté, j'étais dans mon monde… J'étais pris dans la spirale… J'étais grisé par le succès.» a déclaré Jérôme Kerviel devant les juges d'instruction en charge de cette affaire tumultueuse qui a fait la une des journaux du monde entier. Les ministres des Finances des pays du G20, réunis samedi à Londres, sont parvenus à s'entendre sur la nécessité de maintenir les plans de relance massifs lancés l'an dernier pour éviter toute nouvelle rechute et l'instauration de règles mondiales encadrant les bonus des traders nous laisse un gout d'inachevé. Quels sont les enseignements qu'on peut tirer de cette crise mondiale qui a défrayé la chronique de la planète finance et suscité l'interrogation de millions de contribuables soucieux de l'argent public victime d'un jeu de Poker géant des traders, à l'égo démesuré, nourris au sein de l'ultralibéralisme?