Najeh Dali note que les cotes tunisiennes sont parmi les meilleures sur le bassin méditerranéen mais aussi les plus fragiles. 1300 km de côtes / 1600 km y compris les zones humides et les milieux insulaires ; D'ailleurs plusieurs iles existent tout au long de la cote et qui nécessitent la mise au point d'un vraie plan de gestion. D'après les études menées par l'APAl les cotes tunisiennes subissent de multiples pressions, de types naturelles y compris les changements Climatiques, la subsidence, le déficit sédimentaire ainsi que des pressions d'ordre anthroponiques. En effet, 70% de la population totale du pays vivent sur les cotes et comprennent plus de 90% des activités industrielles, plus de 93% des activités touristiques, ajoutant à cela les risques de pollution marine (transit de 300millions de tonnes d'hydrocarbures /an) Forte de constater l'importance des iles qui longent cette cote et qui constituent un patrimoine écologique de premier ordre. Pour citer un exemple prenant le cas d'ile de Zebra. Elle se caractérise par paysages variés et remarquables par leur caractère rude et sauvage. Au niveau de l'avifaune, l'archipel se situe sur la voie de migration à travers la Tunisie et le canal de Sicile. Mais Zembra est connue pour la présence de la plus grande colonie de puffins cendrés de toute la Méditerranée : plus de 25 000 couples y nichent dans les falaises rocheuses entre février et octobre. En outre, l'archipel est le seul site de Tunisie (avec l'île de La Galite) où se reproduit le goéland d'Audouin qui est une espèce menacée. Enfin, on signale également la présence d'espèces nicheuses, comme le cormoran huppé, et la plus grande concentration de faucons pèlerin composée de onze couples en plus du couple de faucons lanier. La faune marine se caractérise par un benthos de substrat dur. De plus, la patelle géante existe au niveau de plusieurs zones de Zembra et Zembretta. Quant à la faune ichtyque, elle est diversifiée et riche en mérou et sérioles. On trouve aussi de nombreux dauphins.
De point de vue statut ile de zembra Dès Janvier 1977 l'Archipel a été inclus par l'UNESCO dans la liste des Réserves de la biosphère. Le 1er Avril 1977, un décret a crée Le Parc National des îles Zembra et Zembretta. Une zone d'interdiction de pêche de 1.5 miles a été instituée en 1973 autour de Zembra et en 1995 autour de Zembretta. L'accès du public est réglementé et le prélèvement des ressources naturelles est strictement interdit dans le milieu terrestre. Cette ile présente une richesse en flore et faune exceptionnelles avec : * 6 espèces endémiques méditerranéennes dont 4 ne se trouvent qu'à Zembra. * 2 espèces endémiques maghrébines. * 3 espèces endémiques tunisiennes. * 4 espèces remarquables. Quant à lui le potentiel en faune, il se distingue par : * 2 espèces d'oiseaux mondialement menacées: le Goéland d'Audouin et le Cormoran huppé. * deux espèces abondantes : les Puffins cendrés (20.000 couples) et les Faucons pèlerins (10 couples). * abondance du lapin de garenne, espèce introduite depuis l'époque phénicienne. * Présence d'une population de 25 à 30 individus de Mouflons de Corse. L'île se distingue aussi, par un patrimoine archéologique appartenant à plusieurs époques :
* un habitat, des unités artisanales et une basilique chrétienne ; * des aménagements hydrauliques antiques : puits, bassin citerne, canal d'écoulement ; * des vestiges sur l'île de Zembretta comportant un monument doté d'une citerne. Mais malgré cette richesse, d'après Dali Najeh, cette ile a besoin d'un plan de sauvegarde afin de la protéger et l'enrichir. En effet, selon les spécialistes ce plan doit comporter : * Le parc national ne dispose pas de moyens propres de communication. * Le parc national ne dispose ni de personnel ni de locaux pour la gestion au quotidien. * Zembra peut rester plusieurs jours sans communication avec le continent lors des tempêtes de vents septentrionaux qui peuvent atteindre 31 nœuds. * Zembra est caractérisée par un relief accidenté rendant l'accès difficile pour effectuer des actions d'aménagement ou de lutte contre les incendies. * Les sentiers ont été envahis par la végétation naturelle et l'accès devenu difficile dans certains secteurs de la partie centrale et orientale de Zembra. * Les constructions existantes dans la partie basse de l'île ont subi de fortes dégradations liées à l'absence d'entretien et aux effets néfastes de l'humidité marine. * Les sources d'eau sont très limitées pour la lutte contre les incendies. * La prolifération des déchets solides est une source d'augmentation du nombre de rats et de chats, d'où une menace plus grande pour les oiseaux nicheurs. Pour une meilleure gestion de cette ile il est recommandé notamment : * Maintenir la conservation des habitats naturels. * Mettre en place un programme de suivi scientifique. * Appliquer des plans d'actions spécifiques aux espèces menacées et aux espèces migratrices. * Améliorer les conditions de conservation du sol et de stockage de l'eau . * Réhabiliter les sites archéologiques . * Assurer un aménagement forestier pour l'archipel. * Valoriser les atouts naturels de l'archipel dans le cadre d'un programme de développement intégré. * Continuer les actions d'aménagement des sites archéologiques.
Ceci n'est qu'un exemple d'un patrimoine écologique dont la Tunisie dispose et qui fort important pour la nature, qui présente un potentiel pour écotourisme durable. Pour en savoir plus