Najeh Dali : L'évolution galopante de la démographie mondiale avec l'industrialisation et les besoins croissants de la demande hydrique pour le secteur agricole posent aujourd'hui, dans de nombreux pays, le problème de l'eau. En effet, bien qu'elles soient considérables, les ressources en eau ne sont pas infinies et même les pays riches en ressources hydrauliques, commencent à prendre conscience de ce problème.
Par ailleurs il est certain que nos besoins en eau ne cesseront de croître alors que les réserves en eau de bonne qualité diminuent.
En effet, le prélèvement global de l'eau, en additionnant les usages domestiques, industriels et agricoles, est de 250m3 par an et par habitant, en moyenne mondiale.
Une des solutions pour trouver des sources alternatives c'est le dessalement de l'eau saumâtre ou celle de la mer.
Bien que le dessalement de l'eau de mer soit une actuellement assez marginale pour la production d'eau potable et l'irrigation, Najah Dali présume que le marché du dessalement semble connaitre pour les années à venir une forte hausse et surtout dans les pays en situation de manque d'eau.
La capacité installée chaque année augmente en moyenne de plus de 10 % par an.
La quantité produite jusqu'à 2010 est estimé autour de 45 millions m3/jour.
Les usines de dessalement se multiplient dans de nombreux pays (Libye, l'Australie, la Grande Bretagne); surtout dans les pays en prise à des pénuries d'eau (Algérie, Libye, pays du golfe) mais aussi dans les pays d'Europe du sud (Espagne, Italie, Grèce) et aux Etats-Unis. Par ailleurs, les Etats-Unis d'Amérique se classent au deuxième rang mondial derrière le Moyen-Orient pour le filtrage des eaux saumâtres.
Le dessalement de l'eau de mer constitue donc un enjeu important pour l'avenir des régions arides et semi-arides.
Il importe de noter que c'est le coût des différents procédés industriels de dessalement qui a limité sa diffusion dans ces pays. Seuls quelques pays dont les ressources en eau sont très faibles mais qui disposent des sources énergétiques importantes et revenus suffisants ont exploités ces technologies.
Les pays utilisant la technologie de dessalement de l'eau de mer sont surtout situés au Moyen-Orient (Emirats arabes unis : usine de Jebel Ali, la plus grande du monde avec une capacité de l'ordre de 900 000 m3/jour, usine de Fujaïrah ; Arabie saoudite : usine de Jubail).
Bien qu'il existe ou moins deux procédés pour le dessalement de l'eau, soit l'évaporation ou l'osmose inverse, Najah Dali note hélas les pays du Golf ont malheureusement choisi le procédé le plus couteux soit l'évaporation.
En effet, ces états qui ont d'importantes ressources en combustibles fossiles utilisent majoritairement le procédé de vaporisation.
Les autres pays ont davantage développé l'osmose inverse. Israël, Syrie, Tunisie , Amérique latine, Espagne, Malte.
Bien que, les Etats-Unis sont placés en deuxième position derrière le Moyen-Orient pour le filtrage d'eaux saumâtres, l'Algérie a construit un peu partout sur son territoire et projette encore de construire une des plus grandes usines de dessalement d'eau de mer au monde à El-Magtaâ dans la wilaya d'Oran. Avec une capacité de 500 000 m3/jour en 2008, 2 300 000 m3/jour d'eau serait l'objectif à atteindre en 2012.
En réalité, ce qui a freiné l'exploitation a grand échelle le dessalement de l'eau de mer c'est le cout
Des études ont montré que le coût de production pouvant descendre à environ 0,5 $ par m⊃3; pour les projets récents par osmose inverse et toutes charges comprises: coût d'exploitation, amortissement de l'installation, bénéfice de l'opérateur.
Pour présenter brièvement la situation e les perspectives du dessalement de l'eau de mer Najah Dali se réfère à la rencontre scientifique, qui a été tenue dernièrement au pôle technologique de Borj Cédria, sous le thème "Le dessalement de l'eau en Tunisie : réalité, perspectives et défis" .
Parmi les recommandations des experts dans le domaine de l'eau, le dessalement de l'eau s'avère aujourd'hui un impératif économique et social très important pour la Tunisie, face à la rareté et l'insuffisance des ressources en eau.
Les experts ont aussi appelé à une révision totale de la stratégie nationale de valorisation des ressources hydriques de manière à réaliser une distribution équitable de l'eau entre toutes les régions.
L'accent a été aussi mis sur l'importance du rôle dévolu aux chercheurs et ingénieurs dans la maîtrise de la technique du dessalement de l'eau, appelant à concevoir de nouveaux procédés de dessalement originaux et purement tunisiens.
La Tunisie a dispose déjà d'un projet celui de la station d'eau de mer de capacité finale 50000 m 3/j dans l'île touristique de Djerba.
Il est prévu aussi la réalisation avant 2012 d'une station de dessalement d'eau de mer de même capacité à Mareth pour renforcer les ressources en eau des réseaux de production d'eau potable dans la région Sud Est de la Tunisie
Il importe de noter que selon les spécialistes la capacité de production d'eau dessalée en Tunisie s'élève à environ 110 000 m 3/j produite par environ 70 unités. 57% de cette capacité est destinée à l'eau potable.
Elle est projetée par quatre station de dessalement Kerkennah (3300 m 3/j, Gabès : 30000 m 3/j, Djerba : 15000 m 3/j et Zarzis : 15000 m 3/j). Ces stations utilisent la technique d'osmose inverse.
Mais avant de conclure, Najeh Dali se pose la question est-ce-que l'orientation vers le dessalement de l'eau de mer présente-il des inconvénients et y a –t-il des solutions des solutions à ces incontinents.
Pour connaitre la suite, le lecteur est invité à consulter le second billet disponible sur ce site.