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Ces multinationales européennes qui pillent les ressources des pays du Sud
Publié dans L'expert le 22 - 10 - 2010

Toutes les cinq secondes, c'est l'équivalent du poids d'une Tour Eiffel de ressources naturelles qui est prélevé des écosystèmes et des mines.” C'est à partir de ce constat alarmant que des associations écologistes et de solidarité internationale, des syndicats et des chercheurs, coordonnés par le Centre de recherche et d'information pour le développement (Crid), lancent, ce samedi, la campagne « Une seule planète » pour une gestion durable et équitable des ressources naturelles.
Car les pays riches ne se contentent pas de consommer dix fois plus de ressources par habitant que les pays pauvres. Cette consommation, d'eau, de minerais, de pétrole ou de produits agricoles, se fait aussi au prix de dégradations environnementales et de violations des droits humains, générées par les multinationales qui (sur)exploitent ces ressources. Des entreprises qui ne sont jamais tenues légalement responsables des conséquences de leurs activités, en raison de leur poids économique et politique et de l'attentisme des gouvernements et des populations. Sylvain Angerand, chargé de campagne forêts et ressources naturelles aux Amis de la Terre, livre cinq exemples de “scandales environnementaux et sociaux”.
• Eramet en Indonésie
Ce groupe minier français prépare l'exploitation du gisement de nickel de Weda Bay, au cœur de l'île d'Halmahera. Ce gisement est situé sous une forêt primaire théoriquement protégée mais qui a été déclassée en 2004 sous la pression des industriels. L'enjeu économique est en effet de taille puisqu'il représente potentiellement le deuxième gisement au monde, avec 4 millions de tonnes de nickel potentiellement exploitables. Cette exploitation menace l'équilibre environnemental de l'île et le mode de vie des communautés autochtones et des populations locales.
• Michelin au Nigeria
Pour fabriquer le caoutchouc nécessaire aux pneus, l'entreprise française exploite des plantations d'hévéas, via une filiale, la société internationale de plantations d'hévéas. Au Nigeria, cette culture, d'une superficie d'environ 3 000 ha, s'est traduite par la destruction de forêts primaires dans l'état d'Edo, au sud du pays, et la dépossession de leurs terrains des populations locales. Or, 20 000 personnes vivent dans cette zone, dont 80 % sont dépendantes de la forêt pour subvenir à leurs besoins.
• Tereos au Mozambique
Cette coopérative sucrière cultive près de 100 000 ha, dont 15 000 de canne à sucre, au Mozambique, qui viennent s'ajouter aux productions en provenance de sa filiale au Brésil. Comme tous les agrocarburants, ces plantations génèrent des conflits en occupant des surfaces agricoles utilisées par les populations locales pour se nourrir, dans un pays où la faim reste un défi majeur. Elles entraînent par ailleurs des phénomènes de déforestation en déplaçant les paysans sans terre vers des zones forestières qu'ils vont défricher.
• GDF-Suez au Brésil
L'entreprise est impliquée dans le financement de deux mega-barrages, San Antônio et Jirau, sur la rivière Madeira en Amazonie brésilienne. Ces projets vont déplacer des milliers d'autochtones et détruire les forêts où vivent plusieurs peuples d'Indiens. La venue d'industriels dans ces zones retranchées peut aussi entraîner la propagation de maladies, comme la grippe ou la rougeole, contre lesquelles les Indiens sont peu immunisés.
• Total au Venezuela
Le pétrolier français exploite, dans des mines à ciel ouvert ou des gisements souterrains, au Venezuela et à Madagascar, des huiles extra-lourdes et des sables bitumineux, c'est-à-dire des résidus de pétrole qui ont migré dans les roches superficielles et qui prennent la forme d'un bitume très visqueux et lourd. Leur exploitation, très coûteuse, a été lancée depuis quelques années en raison de l'augmentation des cours du pétrole. Total s'est donné pour objectif de produire, à l'horizon 2020, 200 000 barils de ce pétrole par jour, soit 9 % de sa production actuelle. Or, l'extraction de ces hydrocarbures, qui contiennent des métaux lourds comme de l'uranium, du nickel ou du cadmium, entraîne des pollutions des sols, de l'air et des nappes phréatiques, détruit des forêts et requiert des ressources considérables en électricité, eau, carburant. Au total, de son extraction à sa consommation, ce pétrole émet cinq fois plus de gaz à effet de serre que le pétrole conventionnel.
“Aujourd'hui, toutes les ressources facilement exploitables ont déjà été exploitées, conclut Sylvain Angerand. En repoussant toujours nos limites, nous nous rendons dans des zones fragiles, où nous exacerbons les conflits et tensions politiques et où nous provoquons des désastres écologiques et sociaux.”
Au-delà de la simple pression sur les multinationales pour limiter cette surexploitation des ressources du Sud, l'action réside aussi à notre niveau. Elle se résume finalement en une idée, que nous connaissons tous même si nous nous refusons souvent à l'appliquer : réduire notre consommation. Les solutions sont nombreuses pour y parvenir : renforcer les transports publics, relocaliser l'économie, augmenter la durée de vie des produits encore proposer davantage de services. “La réorganisation de la société sera longue à mettre en place. Par contre, des mesures politiques, notamment au niveau européen, peuvent être d'ores et déjà prises pour agir dans le sens d'une moindre consommation et pour mettre fin à cette schizophrénie des gouvernements entre objectifs économiques et environnementaux”, ajoute-t-il.


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