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Défis et enjeux de l'économie tunisienne
Publié dans L'expert le 16 - 02 - 2011


«Investir dans la Démocratie »

● La transparence et la primauté de la loi, encouragent à faire des affaires
● Il est impératif aujourd'hui de temporiser, de prendre en considération l'intérêt national, et d'opter pour la négociation et le dialogue social


La Tunisie traverse une crise économique importante sur fond de joie de la révolution et de la libération du pays. La liberté a toujours un prix, il faut le payer, pour ensuite en cueillir les fruits. Au moment du bilan, l'économie tunisienne a déjà payé un lourd tribut, mais ne peut pas supporter encore plus. La nécessité d'un retour à la normale est devenue une exigence absolue, vu les limites de la richesse nationale. Au cours des derniers jours, on avançait un nouveau slogan: « investir dans la démocratie » au lieu de « investir en Tunisie » (Invest in tunisia). La Tunisie a un grand potentiel d'investissement et ceux qui aiment la démocratie et la transparence n'ont qu'à investir aujourd'hui.

Cueillir les fruits de la démocratie
Avec la révolution, le milieu des affaires en Tunisie s'est dégagé, et s'est libéré, de certains parasites et maux qui entravaient son bon fonctionnement. Les réseaux mafieux ont été démantelés et les passe-droits vont être démasqués. La corruption, le harcèlement économique, le 50-50, le racket, les marchés publics douteux et les malversations perdront certainement du terrain face par le fait des langues qui se délient, et l'établissement du vrai Etat de droit. Selon certains analystes, la corruption a représenté entre 10 et 15% du PIB tunisien, et elle nous fait perdre entre 1 et 2 points de croissance.
Avec le gel des avoirs des membres du clan mafieux des Ben Ali et des Trabelsis, l'Etat reprend ainsi un vrai trésor de guerre. Ces biens représentent un portefeuille varié comprenant des banques, des compagnies aériennes, de l'immobilier, des radios, des journaux, des résidences, des participations, des avions, des dizaines de sociétés, des terres agricoles, des résidences à l'étranger, des comptes dans des banques européennes,… Ces biens sont estimés par certains à plus de 40% du budget de la Tunisie pour cette année. Forbes, le journal américain des affaires, a estimé la fortune accumulée par le clan Ben Ali en 23 ans de règne à plus de 5 milliards de dollars, soit près de 8000 MD tunisiens. Une fortune importante qui reviendra de droit à l'Etat tunisien. Il est impératif actuellement de maintenir en activité des unités, afin de préserver les postes d'emplois qui existent. C'est ce qui a été fait pour la Banque Zitouna, la radio Zitouna et autres institutions.
Cependant il ne faut pas oublier que plusieurs des sociétés du clan présidentiel mafieux ne payaient pas d'impôt et les droits de douanes pour certaines de leurs activités. Certains des membres de la famille présidentielle, se sont même spécialisés dans des trafics « sales », tel que la contrebande, l'importation illégale, le trafic de drogue, le trafic d'armes, trafic de pièces d'antiquité, vente d'alcool dans le noir,….La mise à sec de ces activités va certainement contribuer à la limitation du commerce parallèle, et les trafics illégaux.
Le peu d'investisseurs nationaux, qui avaient peur d'investir sous l'ère Ben Ali, vont certainement revoir leur position à la lumière de l'amélioration du milieu des affaires. La transparence et la primauté de la loi, encouragent à faire des affaires.
Suite à la chute de la dictature de ZABA, la Tunisie s'est construite une bonne image de marque, celle d'un site propice aux investissements. Avec une démocratie qui s'installe progressivement et un Etat de droit qui reprend sa place, plusieurs investisseurs auront intérêt à venir s'implanter chez nous. La Tunisie a un bon cadre juridique incitatif. Un acquis qu'il faut préserver et l'améliorer. Il est primordial aussi de veiller à l'application saine et rigoureuse de ce cadre juridique, faisant bénéficier tous les acteurs des avantages sur le même pied d'égalité.

Un retard à rattraper
Selon l'ancien ministre de l'Intérieur, Ahmed Friaa, les pertes de l'économie tunisienne durant les premiers jours de la révolution s'élevaient à 3000 MD. Un chiffre qui risque d'être encore plus important, suite aux grèves, et à la reprise lente de l'activité dans certaines unités de production. L'activité commerciale n'a pas encore repris son cours d'avant 14 Janvier. Le secteur touristique est, de sa part, frappé de plein fouet par la conjoncture actuelle. Heureusement que la révolution s'est produite en basse saison, connue par la baisse du niveau de fréquentation. La reprise dans ce secteur sera pour bientôt, avec l'annonce de certains opérateurs d'une prochaine reprise de la commercialisation de la destination « Tunisie ». Il est important à ce niveau de rattraper le temps perdu et faire relancer la machine économique afin de préserver les fondamentaux de la stabilité économique.

L'insécurité et les mouvements sociaux : talent d'Achille de l'économie tunisienne dans le futur
L'amélioration des conditions sécuritaires dans le pays, se fait progressivement. Après les déclarations du ministre de l'intérieur, et l'appel pour une reprise du travail pour les agents de sécurité nationale, l'ordre revient peu à peu dans les villes tunisiennes. Aujourd'hui, le sentiment d'insécurité baisse d'un cran. Reste à confirmer cette tendance dans les jours à venir. Le maintien du couvre feu, handicape de son côté certaines entreprises qui fonctionnent en 3 postes de 8 heures, et l'approvisionnement de certaines unités qui se fait dans la nuit. Une situation qui porte préjudice à l'activité économique et au bon fonctionnement des entreprises. Il est nécessaire de lever le couvre feu dans les prochains jours pour confirmer le retour à la normale.
Ce paysage d'insécurité a poussé certains investisseurs à envisager sérieusement de délocaliser leur activité. Les investisseurs étrangers ont besoin aujourd'hui de plus de visibilité et de garanties pour leurs investissements.
L'autre élément qui représente une menace pour la reprise économique en Tunisie, est le mouvement social. En effet, on assiste depuis quelques jours à des revendications syndicales et des grèves, qui ont touché plusieurs secteurs. Une situation qui n'a fait que semer le trouble pour certains investisseurs, et a perturbé l'activité productive. Des revendications qui sont parfois légitimes et dans d'autres cas inadmissibles et menacent la rentabilité de l'entreprise. Ces mouvements sociaux, qui se font malheureusement hors du cadre de la centrale syndicale UGTT, sont un obstacle de plus qui risque de pousser certains investisseurs à plier bagage. Tout en comprenant le malaise social qui existait sous le régime de Ben Ali, et la légitimité de certaines revendications sociales, il est impératif aujourd'hui de temporiser, de prendre en considération l'intérêt national, et d'opter pour la négociation et le dialogue social. L'UGTT, qui malheureusement n'arrive pas à maîtriser ses troupes, doit prendre cet élément en considération.
Ce sont là, les deux principaux défis pour l'économie tunisienne sur le cours terme.
Sur le long terme l'économie tunisienne doit faire face à une flambée importante des cours du brut durant les derniers jours, suite à la crise égyptienne. Les prix des denrées alimentaires et produits agricoles, principalement les céréales, pèseront fortement sur le budget de l'Etat et les dépenses de compensation. Le manque de pluviométrie ne permet pas d'être optimiste pour une bonne saison agricole, malgré les précipitations des 3 derniers jours.


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