● Offrir des occasions de rencontres de spécialistes et professionnels de la finance de marché Nathalie Kosiciusko-Morizet, à la station d'épuration de Sud Méliane, non loin de Tunis ( le 7 Mars)
Commençant avec la colonisation en 1881, les relations franco-tunisiennes restent très solides. Les deux pays, après l'indépendance, commencent à partager certains intérêts économiques, sociaux et politiques. Récemment cette relation a connu une crise, cela n'empêche pas la création des affaires et des projets qui sont sûrement lucratifs pour les deux pays, surtout la Tunisie qui est en train de se reconstruire dans un nouvel esprit. Ces projets sont diversifiés. Ils concernent les domaines financiers, la désalinisation de l'eau de mer et le tourisme.
ABFA s'installe en Tunisie L'Association des Bourses Francophones d'Afrique (ABFA), à but non lucratif, a été créée le 5 avril 2011 à Casablanca – Maroc lors d'une Assemblée Générale Constitutive qui a réuni les Bourses fondatrices marocaine, tunisienne et camerounaise. L'ABFA considère que l'usage commun de la langue française favorise les liens et enrichit les échanges d'expériences. Ses membres sont les Bourses, les Sociétés de Bourse, les Sociétés de Gestion, les Dépositaires Centraux et les Chambres de Compensation de l'espace africain francophone. Les principaux objectifs de cette association sont: - Stimuler les échanges d'informations et d'expériences de marché entre ses membres. - Favoriser une meilleure intégration des marchés. - Réaliser des études d'intérêt commun. - Offrir des occasions de rencontres de spécialistes et professionnels de la finance de marché. - Contribuer à la diffusion de l'éducation financière dans les pays membres. - Outre les réunions annuelles de son assemblée, l'ABFA organisera des séminaires et des conférences sur différents sujets d'intérêt commun. Le siège de cette association étant à Tunis, le secrétariat sera assuré par la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis.
Paris, un allié de poids pour la Tunisie En finançant le secteur depuis 1998, la France, à travers l'Agence française de développement, reste le premier bailleur de fonds de Tunis. Depuis 1995, année qui a vu l'arrivée du groupe Suez dans l'activité de désalinisation de l'eau de mer dans le golfe de Gabès, les entreprises françaises spécialisées dans le secteur de l'eau sont à la peine en Tunisie. Un exemple: en 2008, le groupe Veolia n'est pas arrivé à remporter l'appel d'offres pour la réalisation, entre autres, de la station d'épuration d'El Attar II, à Tunis-Ouest (un projet de plus de 66 millions d'euros). Malgré tout, Paris reste un partenaire stratégique pour Tunis dans les domaines de l'eau et de l'assainissement, notamment à travers l'Agence française de développement (AFD). Il est vrai que le pays, confronté à une forte pression démographique, aurait tort tout à gagner de cet appui.
Adapter les infrastructures De fait, la population tunisienne a doublé en moins de trente ans. Parallèlement, un exode rural massif a donné lieu à une concentration urbaine importante sur le littoral tunisien. Les infrastructures, dont l'assainissement (c'est-à-dire la collecte, le transport et le traitement des eaux usées domestiques et industrielles), doivent s'adapter à cette implosion urbaine. Afin de relever ce défi, l'Office national de l'assainissement (Onas) a prévu, pour la période 2010-2014, un programme d'investissements à hauteur de 440 millions d'euros. À ce titre, de nombreux bailleurs de fonds étrangers se sont mobilisés, dont le groupe bancaire allemand KFW, la Banque européenne d'investissement (BEI), la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird), la Banque africaine de développement (BAD) et l'AFD. Cette dernière, qui apporte un appui au secteur tunisien de l'assainissement depuis 1998, concentre à elle seule 21 % des financements extérieurs dans le secteur, plaçant ainsi la France au rang de premier bailleur étranger. Et les visites officielles françaises, qui se succèdent, témoignent de la volonté de Paris de conserver cette place. En décembre 2010, Dov Zerah, le directeur de l'AFD, est venu visiter la station d'épuration d'El Attar I (financée par l'agence), tandis que le 7 mars, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre française de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, a affirmé à Tunis que des actions de soutien technique seront mises en place. Dans ce cadre, la France s'engage à mettre à la disposition du gouvernement tunisien des ingénieurs et des inspecteurs de l'environnement, afin de l'aider à accélérer la mise en œuvre ou la poursuite de certains projets.
Plus de 1 000 quartiers visés En ligne de mire, notamment: les zones défavorisées. Quelque 134 millions d'euros d'investissements mobilisés par l'AFD sont déjà consacrés à l'assainissement des quartiers populaires et des localités rurales, ainsi qu'à la réhabilitation et à l'extension des infrastructures existantes. À terme, ce sont 1.008 quartiers qui auront bénéficié des fonds français pour la mise en place ou la remise en état des installations sanitaires, soit 208 000 logements hébergeant 1,4 million d'habitants. Et la coopération entre l'AFD et l'Onas – unique interlocuteur tunisien de l'institution française – ne s'arrête pas là. Un prêt de 80 millions d'euros vient d'être accordé pour financer les réseaux d'assainissement et le renforcement des capacités. À cela s'ajoute un second prêt souverain de 18,5 millions d'euros, pour la mise à niveau des stations d'épuration. Il ne manque plus que les entreprises hexagonales, qui piaffent de pouvoir profiter de tous ces fonds français.
Atout France au service du tourisme tunisien Atout France, l'Agence française de développement touristique, a délégué une équipe d'experts en Tunisie les 6 et 7 avril, pour une mission de travail sur la relance du tourisme tunisien. Cette mission s'inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre des projets de coopération initiés par M. Frédéric Lefebvre lors de sa visite officielle à Tunis, le 2 mars 2011. Cette mission exploratoire avait pour objectif d'évaluer les besoins du tourisme tunisien, conjointement avec les autorités tunisiennes et les opérateurs. Il s'agissait d'établir un diagnostic du secteur, qui permettra ensuite de proposer un plan de relance adéquat. Au terme de cette mission, les experts d'Atout France ont proposé un ensemble de recommandations de recentrage de l'activité touristique autour des axes suivants: La consolidation de l'activité balnéaire, le renforcement de la qualité et l'évolution des modes de commercialisation; la création d'un tourisme des régions de l'intérieur et du Sud, en tenant compte du respect des équilibres écologiques : les oasis, les routes insolites (les étendues de sel, la route des Ksour); la popularité montante du désert comme produit de complément au balnéaire; le capital des villes et des monuments: Tunis, la ville de Kairouan, Carthage, et bien d'autres; la multiplication des modes de mise en marché : portail national, facilitation des courts séjours; la diversification des modes d'hébergement.