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Une place « El Karama » en Tunisie... Pourquoi pas?
Publié dans L'expert le 12 - 05 - 2011

C'est beau de s'exprimer ainsi, d'adresser des messages, mais il ne faut pas oublier l'intérêt des autres, surtout ceux qui exercent différentes activités sur «l'avenue». A ce niveau, il devient obligatoire du proposer un espace purement dédié aux protestants dans lequel ils peuvent exprimer leurs idées, points de vue…
En effet, le phénomène de protestations sur «l'avenue» se termine dans la majorité des cas par des débordements de toutes sortes, ce qui a pour corolaire de faire reculer la démocratie à laquelle nous aspirons tous.
«L'avenue» est le cœur battant de Tunis la capitale, elle en constitue de fait la vitrine de la Tunisie. Alors, il est nécessaire de tenir compte de ça.
Malheureusement, ce côté est bien oublié par les protestants, spécialement ceux qui saccagent les biens d'autrui et assombrissent, ainsi le beau visage de la Tunisie. Ces destructions ont des effets négatifs sur l'économie (avec tous ses secteurs) et la sécurité des Tunisiens. Sur «l'avenue», où il y a plusieurs hôtels, par exemple l'hôtel Africa qui est exploité pour des conférences, l'hôtel El Hana, qui est la destination de plusieurs hommes d'affaires étrangers et investisseurs. Sur l'avenue trône le théâtre municipal, lieu privilégié des grandes manifestations culturelles. En outre, la Cathédrale, faisant face à l'ambassade de France, est visitée par les touristes, débarquant de La Goulette et se dirigeant vers la Médina.
Entre les deux bâtiments est érigée la statue d'Ibn Khaldoun, le père de la sociologie et fameux auteur des «Prolégomènes». Tous ces hôtels, institutions, cafés sont les lieux privilégiés de ballade des touristes. Ces touristes qui constituent une bouffée d'oxygène pour le tourisme. En effet, ce secteur passe par une situation critique après la révolution et le chaos que Tunis a vécu après la révolution.
C'est évident que ces groupes de protestants veulent sortir chaque jour pour faire part de leur ras-le-bol. Mais ces protestations ne doivent pas être source de perturbation, d'insécurité et de violence. Ces trois maux, vont être la cause de la ruine du secteur touristique, de la fuite des investisseurs qui vont fermer leurs projets au milieu ce climat délétère. De plus, sur l'avenue, les sièges bancaires prolifèrent. A côté, il y a plusieurs cafés, où les citoyens se prélassent.
Alors, il ne faut pas toucher à «l'avenue». Elle doit être protégée. Les différentes activités, doivent être exercées sereinement et leurs marchandises écoulées.
Les touristes veulent marcher en sécurité, tout comme les Tunisiens qui aiment la paix et la sécurité. Ils veulent être le peuple idéal. L'initiateur de la révolution dans le monde arabe se doit être la tête de liste de la nouvelle démocratie. Mais, tout cela doit avoir lieu sans porter ombrage à la liberté des autres.
Pour arriver à un équilibre entre la démocratie, la sécurité et l'économie, il est intéressant de créer un espace, bien défini pour l'expression des sentiments, critiques et demandes. Cet espace deviendra le cadre délimité de toute protestation. Tout le monde peut y organiser une protestation, mais en toute sécurité, en toute civilité. Il faut être «high» pour exprimer sa protestation, il ne faut pas mélanger la liberté d'expression et la violence.
La liberté d'expression et le droit à la divergence sont deux facteurs et deux aspects d'un pays démocratique et d'un peuple tolérant. Une tolérance entre le citoyen et l'agent de police. Une tolérance et un respect entre l'Etat et le peuple.
Ceci est un appel au gouvernement, aux hauts responsables pour créer et déterminer un espace vaste, bien sécurisé, bien situé au sein duquel chacun peut dire ce qu'il veut. Il faut un espace, comme la place Rouge à Moscou ou Hyd-Park à Londres, une place vaste, où les protestants, et même n'importe quels individus peuvent exprimer leur opinion. De plus, cet espace doit bénéficier d'une couverture médiatique, franche et transparente et une sécurité parfaite. C'est ça la démocratie. On peut, ainsi exprimer nos opinions sans porter préjudice à l'économie, la société et la politique de la Tunisie.
Par conséquent, cet espace va donner une bonne et importante impression aux yeux des étrangers, investisseurs et touristes.
Vivement, un espace consacré pour les protestations… c'est le couronnement, c'est l'apogée.
Le gouvernement doit parrainer cette idée et s'y impliquer. Il doit savoir tisser des relations de confiance avec les protestants. Ainsi, le gouvernement préservera la liberté des citoyens et ces derniers ne porteront pas atteinte au pouvoir.
La Tunisie sera, ainsi, sur le bon chemin et dans la voie correcte. Espérons qu'on verra cet espace à Tunis, un espace pour s'exprimer sans peur pour avoir une Tunisie sans violence, sans animosité. On aura de la sorte la liberté d'expression, la liberté de presse et un gouvernement compréhensif.


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