Sous le patronage de M. Mondher Zneïdi, ministre de la Santé Publique, la Direction d'Hygiène du milieu et de la Protection de l'environnement a organisé, en collaboration avec l'Organisation Mondiale de la Santé «OMS», les 14èmes Journées nationales d'hygiène. Cette manifestation annuelle, tenue cette année les 24 et 25 décembre courant à Yasmine Hammamet, a porté principalement sur «la sécurité sanitaire des aliments».
Inaugurées par le ministre de la Santé Publique, les 14èmes Journées nationales d'hygiène ont enregistré la présence de nombreuses personnalités, à savoir: M. Abderrahim Ibrahim, Directeur du Bureau de l'OMS en Tunisie, M. Mabrouk Endhif, Directeur de l'Hygiène du milieu et de la protection de l'environnement, Dr Belaïeba Mohamed, Directeur général de la Santé, ainsi que des chercheurs et professionnels du secteur alimentaire auxquels incombe l'autocontrôle. En effet, cette manifestation a constitué un événement de grande envergure traitant un thème d'actualité (à l'échelle mondiale), celui de la sécurité sanitaire des aliments. Cette dernière représente aujourd'hui une préoccupation mondiale. Ainsi, une stratégie internationale pour la sécurité des aliments a été adoptée par la 53ème Assemblée mondiale de la santé en mai 2000 avec, comme mot d'ordre «Une alimentation à moindre risque pour une meilleure santé». Cette stratégie vise essentiellement la réduction de la charge sanitaire et sociale des Toxi-infections alimentaires «TIA», moyennant trois axes: la promotion et l'appui de l'élaboration de systèmes de sécurité des aliments qui soient fondés sur les risques durables et intégrés, la concession des mesures ayant une base scientifique tout au long de la chaîne de production alimentaire pour prévenir l'exposition à des niveaux inacceptables de contamination des aliments et l'évaluation des risques alimentaires. Quant à l'échelle nationale, la Tunisie est aussi concernée par ces TIA au même titre que le reste des pays du monde, sachant qu'on assiste aujourd'hui à un développement de la restauration hors foyer et de l'industrie alimentaire. A ce propos, de nombreux efforts ont été déployés en matière de surveillance et de prévention des TIA tels que: le renforcement de l'arsenal juridique relatif à l'hygiène des aliments (loi de protection du consommateur), l'élaboration d'une stratégie de promotion de l'hygiène alimentaire en 1997, et autres.
Les TIA… un fléau mondial Ces Journées ont constitué également une opportunité pour débattre plusieurs sous-thèmes importants entre autres: la gestion des crises et la communication des risques, la toxicologie des aliments et l'assurance qualité et la sécurité sanitaire des aliments. A ce titre, les Toxi-infections alimentaires (TIA) représentent actuellement un véritable problème de santé publique à l'échelle mondiale dans la mesure où elles sont responsables d'une morbidité accrue, d'une mortalité non négligeable et de pertes économiques considérables. Selon l'OMS, 1,5 milliard de cas de diarrhée sont déclarés chaque année dans le monde dont environ 70% seraient directement provoqués par la contamination biologique ou chimique des aliments. Au cours des deux dernières décennies, de véritables épidémies ont été enregistrées, témoignant du potentiel épidémique de ces affections. En outre, les TIA s'avèrent particulièrement graves chez certains groupes vulnérables surtout les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes immunodéficientes et les voyageurs. Par ailleurs, une TIA se caractérise par la survenue d'un tableau de gastro-entérite aiguë dans les heures ou les jours qui suivent l'ingestion d'un repas contaminant. Le maître symptôme est une diarrhée isolée ou associée à divers symptômes digestifs (nausées,…) ou généraux (fièvre…). Et plusieurs agents pathogènes majeurs responsables de TIA peuvent entraîner aussi des effets chroniques et même des destructions irréversibles de tissus ou d'organes probablement par des mécanismes immunologiques.
Faire face aux TIA Comme on l'a déjà indiqué, les TIA constituent un fléau mondial de par leur fréquence de plus en plus préoccupante, leur potentiel épidémique, leur gravité chez certains groupes vulnérables et leur impact néfaste sur tous les niveaux. Ce faisant, il importe de mettre en place un système de surveillance se basant sur un programme de lutte et de prévention des TIA. Cette prévention doit être guidée par les données épidémiologiques relatives à ces affections dans la mesure de leur disponibilité. Ainsi, les stratégies et les méthodes de prévention des TIA doivent être continuellement renouvelées compte tenu de l'évolution de leur épidémiologie. En somme, il est à signaler que la sécurité des aliments est la clé de la prévention des TIA. Et les bonnes pratiques d'hygiène doivent être observées depuis la production jusqu'au dernier stade de la chaîne alimentaire.