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Mr Ridha Grira (ex-ministre de la Défense nationale) raconte la journée du 14 janvier 2011 (Partie I)
Publié dans Tunisie Numérique le 08 - 03 - 2011

Dans une interview exclusive accordée au journal Echourouk, Ridha Grira, ex ministre de la Défense nationale, révèle pour la première fois les détails des événements et décisions prises dans les moments précédant le départ de Ben Ali et, notamment, les circonstances du passage du pouvoir à M. Mohammed Ghannouchi puis à M. Foued Mbazaa, ainsi que tout ce qui a été dit à propos du Général Ammar.
L'initiative de l'ex-ministre de la Défense entre dans le cadre d'une tentative pour mettre fin aux interprétations et mises en scènes imaginées et autres intox qui menacent de déformer l'histoire ou perturber d'avantage l'opinion publique nationale toujours partagée par les rumeurs et, ainsi, préserver la sécurité nationale et celle des Institutions de l'Etat.
L'intervention des forces militaires
Dans la nuit du jeudi 6 et vendredi 7 janvier, alors que la révolution bat son plein surtout dans les villes de l'intérieur de la République, tout annonçait le début de la fin pour Ben Ali qui avait alors décidé «d'ordonner une intervention militaire pour maintenir la sécurité dans les régions de l'intérieur alors, qu'officiellement, ce type de missions relève de la compétence exclusive des forces armées». «L'ex-Président m'a demandé d'assister au siège du ministère de l'Intérieur, le dimanche 9 janvier, à une réunion de coordination avec mon collègue Rafik Belhadj Kacem concernant les interventions à mettre au point», indique M. Grira.
Ali Seryati prend le contrôle
Ali Seryati, directeur de la Sûreté du Président, était présent à cette réunion d'officiers, de hauts gradés et de responsables de la Sécurité, de la Sûreté et de la Garde nationale. «Je fus extrêmement surpris et choqué quand j'ai déduit qu'il contrôlait totalement l'opération de coordination sécuritaire entre le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Défense...Il n'était pas qualifié pour assumer de telles responsabilités... De plus, comment était-ce possible que le patron de la Sécurité présidentielle puisse donner des ordres aux militaires ?! Il n'y a que le Chef de l'Etat ou le ministre de la Défense qui ont ces privilèges de donner des instructions ou des ordres aux forces militaires».
Tombant des nues, l'ex-ministre de la Défense a entendu Ali Seryati parler de distribution de billets de banque en guise de rémunération pour des parties inconnues. «J'ai strictement contesté ce processus en pleine réunion».
Tout de suite après cette réunion, M. Ridha Grira a prévenu ses officiers de n'exécuter aucun ordre émanant de Ali Seryati. Effectivement, tous ses ordres ont été transférés au ministre de la Défense pour prise de décision après consultation de l'ex- Président Ben Ali...
Dans cette interview, M. Ridha Grira a démenti toutes les rumeurs qui parlaient d'une intervention étrangère dans le processus du travail du Général Rachid Ammar et du ministre de la Défense.
Jeudi soir, quand tout le monde attendait le dernier discours du Président, Ali Seryati appela le ministre de la Défense : « Les mouvements des forces militaires doivent être plus efficaces car nous pourrions ne pas trouver de Président au palais de Carthage demain » dit-il.
Il est clair que Seryati faisait allusion à l'importance d'ouvrir le feu sur les citoyens pour étouffer la révolution des Tunisiens.
Les policiers rendent leurs armes aux militaires
Aux environs de vingt heures, le 13 janvier, un officier militaire informa le ministre de la Défense du fait que certains agents de police et de la garde nationale commençaient à rendre leurs armes auprès des casernes militaires. «Ça m'a paru bizarre et je lui ai demandé de n'accepter aucune arme pour éviter toute éventualité de complot contre les forces militaires en les accusant de confiscation des armes de la Sûreté nationale... Ensuite, j'ai communiqué la situation au Premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, qui m'a conseillé de prévenir le ministre de l'Intérieur, M. Ahmed Friaa...Le lendemain, aux environs de 7h30, le matin du 14 janvier, j'ai appelé le Président déchu pour lui faire part des dépôts d'armes et d'une éventuelle conspiration. Il m'a rassuré en me disant que les policiers ont vraiment peur que leurs armes ne soient confisquées par les manifestants et c'est pour cela qu'ils doivent les cacher loin de leur portée afin d'éviter le pire... Nous avons donc continué à accepter les armes des policiers dans les casernes » a-t-il ajouté.
Le mystère de l'hélicoptère qui survole le Palais de Carthage
A midi, le 14 janvier, « le Président m'a appelé, avec une voix perturbée, pour m'interroger sur le secret de l'hélicoptère piloté par des agents cagoulés et qui tueraient tout ceux qui sont dans le palais de Carthage. Je lui ai répondu, et ça il le connaissait très bien vu son expérience militaire et sécuritaire, que les hélicoptères ne sont disponibles que sous le contrôle de l'armée tunisienne. J'ai ainsi démenti cette histoire et je lui ai demandé s'il avait perdu confiance en l'armée... À ce moment, il a répondu qu'il avait toujours confiance en l'institution militaire et il a même ajouté : « mais qu'est-ce qu'il raconte ce Seryati alors !?» C'était une façon de dire que Seryati était à l'origine de cette rumeur. Après 15 minutes, le Président m'a rappelé et m'a demandé d'envoyer le Général Ammar au ministère de l'Intérieur pour qu'il prenne en charge la mission de coordination entre les deux ministères afin de maintenir la sécurité du pays. Une mission qu'il a parfaitement commencé et qu'il se dévoue encore à achever».
La fuite de Ben Ali et de sa famille
L'après-midi du 14 janvier, la manifestation historique de l'avenue Bourguiba devant le ministère de l'Intérieur bat son plein et le Général Ammar, en application des ordres du Président, se dirige vers le ministère de l'Intérieur pour coordonner les actions militaires et sécuritaires. D'autres événements que j'ignore -puisque le Président déchu ne m'avait pas rappelé- se déroulaient au palais vers 17heures 30, nous dit M. Grira. Le commandement des armées de l'air appela le ministre pour l'informer que Ben Ali avait quitté le pays à bord de l'avion présidentiel qui venait de décoller de l'aéroport militaire de L'Aouina. Et Mr Grira d'ajouter que : “cinq minutes après le décollage de l'avion présidentiel, j'ai reçu un appel sur mon portable, c'était un numéro inhabituel, j'ai décroché et j'ai entendu la voix du Président déchu, sa voix était coupée et lourde contrairement à son habitude, elle était plus proche de la voix d'un drogué ou d'un ivrogne. Il m'a dit : «c'est le Président, je suis dans l'avion» et tout de suite la discussion fut interrompue et l'appel également. Je ne connais toujours pas les causes de cette interruption et l'origine de cette communication.
L'arrestation d'Ali Seryati
«Tout de suite après, ajoute Mr Grira, j'ai appelé un officier à l'aéroport Tunis-Carthage pour me renseigner sur Ali Seryati. Je fus informé que celui-ci était à l'aéroport en compagnie du Directeur du protocole,j'ai tout de suite ordonné son arrestation et le retrait de son arme et de son téléphone portable ainsi que la libération du Directeur du protocole. Ce fut une décision difficile à prendre mais il s'agissait de la protection du pays et de sa préservation qui me motivaient surtout après la fuite du Président. J'ai alors appelé M. Mohammed Ghannouchi pour l'informer et j'ai constaté qu'il était au courant de la fuite du Président. Je l'ai alors informé de l'arrestation de Seryati. Il m'a demandé les causes d'une telle décision. Nous sommes alors convenus d'en reparler plus tard et surtout pas au téléphone».


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