“Je défie Rached Ghannouchi de fournir des preuves sur le recours de notre parti à la violence», a affirmé le secrétaire général du Parti Communiste Ouvrier de Tunisie (PCOT), Hamma Hammami. «Le PCOT est régulièrement mis au banc des accusés chaque fois que des troubles éclatent dans le pays. C'est comme si ce parti est le perturbateur désigné ou le trublion de la République”, a souligné Hamma Hammami, cité par le journal le Temps dans son édition de ce vendredi 13 avril 2012. Hammami répondait au leader du mouvement islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi qui avait accusé, mardi 10 avril 2012, des «anarchistes staliniens» d'être à l'origine des troubles ayant opposé forces de l'ordre et manifestants à l'occasion de la célébration de la fête des martyrs, le 9 avril. Ennahdha doit balayer devant sa porte «La gauche n'a jamais été accusée durant les innombrables passages de ses militants devant la Cour de sûreté de l'Etat de préparer un coup d'Etat impliquant des officiers de l'armée, d'avoir aspergé d'acide de paisibles citoyens ou d'avoir été à l'origine d'attentats meurtriers contre des hôtels. Alors, commencez par balayer devant votre porte », a-t-il lancé aux dirigeants d'Ennahdha. Dans ce même chapitre, le chef du PCOT a qualifié de «ridicule» la théorie du complot ourdi par la gauche que le mouvement islamiste Ennahdha sort à tout bout de champ pour discréditer tous les mouvements de protestation. «D'une part on nous appelle ironiquement zéro virgule, de l'autre on nous impute un grand pouvoir de mobilisation populaire. Cherchez l'erreur », a-t-il notamment indiqué. La contestation sociale échappe à toute instrumentalisation Selon Hammami, la contestation sociale échappe à toute tentative d'instrumentalisation par les partis politiques. «La colère populaire n'est pas feinte. Elle est motivée par les divers problèmes socio-économiques comme le chômage, la cherté de la vie et les déséquilibres régionaux», a-t-il dit. «L'opposition et les médias ne font que critiquer le laxisme du Gouvernement et certains de ses choix économiques. N'est-ce pas là l'essence même du jeu démocratique» ? souligne Hamma Hammami. Le leader du PCOT va encore plus loin accusant, le Gouvernement d'avoir réactivé la machine de la répression, héritée intacte de l'ère Ben Ali pour museler les manifestants réclamant l'emploi, la dignité et la liberté et cacher ainsi son incapacité à apporter des réponses adéquates aux problèmes socio-économiques. Plusieurs indices sur l'implication des milices d'Ennahdha Sur un autre plan, Hamma Hammami a noté que plusieurs indices prouvent que les milices d'Ennahdha ont prêté main forte aux forces de l'ordre pour réprimer les manifestants, le 9 avril. «Des éléments civils qui ne portent aucun signe distinctif prouvant leur appartenance au corps de la police ont insulté et agressé des dirigeants de partis politiques ou des personnalités de la société civile. Ces hommes accusaient les uns d'être des affidés du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) et reprochaient à d'autres d'appartenir à des partis de gauche, tout en défendant mordicus le choix d'Ennahdha”.