Jamel Hkimi, directeur général de l'hôpital universitaire “Hédi Chaker” à Sfax, travaille à distance et gère les problèmes de l'hôpital depuis deux mois, sans accéder à son bureau, il travaille depuis les locaux de la direction régionale de la santé à Sfax, et parfois il est contraint de travailler dans des “cafés”. Cette situation pour le moins bizarre et peu commode, est le résultat d'un conflit qui oppose le directeur à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) depuis le 09 février 2012. Rappelons l'historique des faits : la Confédération Générale Tunisienne du Travail (CGTT), a envoyé par fax un communiqué à l'attention du directeur général de l'hôpital, en date du 23 janvier 2012, l'informant de la création d'une nouvelle cellule syndicale au sein de l'hôpital, nommée Syndicat des techniciens supérieurs de la Santé Publique, dont Nader Ellouze, est le secrétaire général. Hamadi Mosrati, le secrétaire général du syndicat de base des agents de l'hôpital “Hédi Chaker” , a affirmé à TunisieNumérique, que Jamel Hkimi, a signé et a ajouté son cachet à la place réservée à la signature de Nader Ellouze, dont la signature est elle-même absente du document, ce qui laisse penser que le nouveau syndicat est sous l'autorité du directeur général de l'hôpital, ce qui est inacceptable, a-t-il ajouté. De son côté, Jamel Hkimi le directeur général de l'hôpital, a répondu à TunisieNumérique, en précisant qu'il n'y avait aucune intention délibérée de sa part. Dans un premier temps, il a signé le document dans un coin à côté du nom de Nader Ellouze, accompagné de la mention « pour affichage », puis il a transféré le document au bureau d'ordre qui a apposé son cachet à côté de la signature du directeur général . Cet incident a priori relativement banal a pris des proportions nettement plus importantes, jusqu'à dégénérer en une confrontation physique le 05 avril 2012. Les protagonistes présentent à TunisieNumérique deux versions radicalement opposées. L'UGTT affirme que le directeur général Jamel Hkimi, a fait appel à des milices pour agresser les syndicalistes à l'intérieur de l'hôpital, par contre ce dernier soutient qu'il n'était pas présent sur les lieux le jour de l'incident, il affirme qu'il participait à une réunion avec Abdellatif Mekki, ministre de la Santé Publique. Notons que ces conflits ont causé des dommages physiques non seulement aux protagonistes mais aussi à d'autres personnes étrangères à ces incidents (dommages collatéraux !!!) Ce conflit qui s'éternise, ne peut trouver une solution durable que dans une médiation du ministère de la Santé Publique, chose qui ne semble pas se manifester jusqu'à présent. Vu les problèmes de la Santé Publique en Tunisie actuellement, cette gestion à distance de l'hôpital ne peut continuer sans risquer de nuire aux intérêts des malades, ce qui devrait constituer la principale préoccupation de tous les acteurs de ce conflit.