Qui est Abou Iyadh, le leader des salafistes jihadistes en Tunisie ? Saïf Allah Ben Hassine, Alias Abou Iyadh, est né en 1970. Il est originaire d'Ez-zahra, ville de la banlieue sud de Tunis. Il était depuis son jeune âge un habitué des mosquées en quête de « science » bien qu'il était, à l'époque, convaincu que ces lieux de culte ne remplissaient aucunement leur fonction de « formation théologique ». Premiers pas dans le jihadisme à Londres Il obtenu son Bac en Tunisie avant d'être contraint à l'exil en 1991, car il était pourchassé par les services de renseignements de Ben Ali. Il s'est, au début, réfugié au Maroc où il a suivi une formation en droit, avant d'être à nouveau pris en chasse par les services de la sûreté, marocains, cette fois-ci. Il s'est dirigé, par la suite, à Londres où il a demandé l'exil politique, en 1994. Son séjour à Londres lui a permis de rencontrer les leaders de la « pensée jihadiste » à l'instar d'Abou Quetada, et le saoudien Zoubeir Al Haïri dont il est devenu l'un des plus fervents disciples. Perfectionnement au moyen orient Après avoir reçu cette formation de base, il est entré dans la clandestinité au Pakistan. A partir de là, Il a commencé à circuler dans les pays de la région, tels que la Syrie, L'Afghanistan, l'Irak... Ce périple a été mis à profit pour parfaire son expérience, notamment en matière d'organisation, de coordination et de gestion des groupes salafistes extrémistes. Il a surtout appris que la patience et la persévérance sont les principales clefs de la réussite et que la précipitation en est le pire ennemi. Abou Iyadh est connu pour établir et suivre des plans minutieux et à long terme pour parvenir à ses fins. Il a été plébiscité, en 2000, Emir de la « brigade Ad-daâwa wal Jihad » qui est une formation armée qu'il avait constituée en collaboration avec des éléments salafistes qui œuvraient à l'instauration du modèle islamiste en Tunisie. Il résidait, alors, en Afghanistan, où il a pu bénéficier d'une formation militaire poussée dans le cadre de formations qataries opérant sous couvert d'El Qaïda. Dans la cour des grands Les activités d'Abou Iyadh lui ont valu le satisfecit des leaders d'Al Qaïda de l'époque à l'instar d'Oussama Ben Laden qu'il a eu « le privilège » de rencontrer une fois, et d'Aymen Dhawahiri qui s'est entretenu avec lui à deux reprises. De ces contacts avec les « grands » d'Al Qaïda, il a gardé de bons rapports avec Abou Mosaab Zarkaoui, avec lequel il était resté en contact jusqu'à son arrestation en Turquie. Abou Iyadh est, en effet, parti en Turquie en 2001. Il y a résidé deux ans avant de se faire repérer suite à une bévue d'un de ses agents qui a pris la liberté de l'appeler de son nom de guerre au cours d'une communication téléphonique interceptée. Il a été arrêté un certain 3 septembre 2003, et expulsé, un mois plus tard, en Tunisie. Dans les prisons tunisiennes De retour en Tunisie, il a été inculpé d'appartenance à un groupe terroriste opérant à l'étranger, et a condamné à plus de 40 ans de prison ferme. Au total, il a cumulé des peines de 68 ans, essentiellement pour « haute trahison et appartenance à Al Qaïda et à d'autres groupes islamistes. Il aura, au total, passé 8 ans de cette peine, avant d'être gracié en mars 2011, à la faveur de la révolution tunisienne. Pendant son incarcération, Abou Iyadh était connu pour sa forte personnalité et son charisme « envoûtant ». Ce qui lui a valu le respect de ses codétenus. Il en a profité pour organiser des « cercles de prédication » à l'intérieur de sa cellule, il appelait à la prière du vendredi et y prononçait les prêches. Cette « notoriété » était mal vue par les agents de la prison, qui ont eu recours à la violence et à sa mise en isolement. Rien n'y a fait, Il a persisté dans son comportement, à tel point qu'il a créé une sorte de tradition à l'intérieur de la prison.