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Interview du prétendant au trône de Libye
Publié dans Tunisie Numérique le 21 - 04 - 2011

Mohammed el-Senoussi est tout le contraire de Mouammar Kadhafi : il parle d'une voix douce, est courtois, porte des complets élégants et fait quotidiennement du jogging. Il est aussi le grand rival de Kadhafi. Ce dernier a déposé le grand-oncle d'El-Senoussi, le roi Idris 1er, au terme du coup d'Etat de 1969 qui a porté le colonel au pouvoir. En tant que prince héritier (le roi Idris est mort en 1983), Mohammed pourrait bien monter sur le trône une fois que Kadhafi aura été renversé.
Pendant plusieurs années, Mohammed el-Senoussi a tenté de retourner en Libye, mais s'est systématiquement vu refuser un visa. S'il rentrait aujourd'hui dans son pays, il courrait de grands risques dans les zones sous le contrôle de Kadhafi. Métro l'a rencontré non loin de sa résidence londonienne, où il vit avec sa mère, la princesse héritière Fawzia bint Tahir.
Kadhafi est-il votre ennemi?
Pas du tout. Je n'ai aucun grief personnel contre cet homme. Ce qu'il a fait à ma famille est mal, mais je ne cherche pas à me venger.
Quelle a été votre réaction quand la révolte a éclaté en Libye?
Cela m'a rempli de joie, parce que cela donne espoir au peuple libyen. Je n'aime pas la vengeance parce que celui qui se venge n'a pas réellement de but. Il n'a que le désir de tuer. La chose la plus importante est de libé-­rer la Libye du joug de Ka-dhafi. Tel est notre objectif.
Si le peuple le déteste tant, pourquoi aucun coup d'Etat n'a-t-il été tenté contre lui?
Il avait de l'argent, du pétrole et le soutien de la communauté interna­tio­nale. Aujourd'hui, cependant, grâce à la technologie, les Libyens savent ce qui se passe dans le pays et à l'étranger.
Les Libyens désiraient donc se débarrasser de Kadhafi, mais n'osaient pas le faire parce qu'il jouissait du soutien de la communauté internationale?
Ce n'est pas tout à fait ça. Je dirais plutôt que le moment est aujourd'hui approprié. Evidemment, il a tué de nombreuses personnes dans les rues et a diffusé ces massacres à la télévision pour faire peur à la population. C'est un être extrêmement brutal.
Le monde connaît votre pays à travers le colonel Kadhafi. À quoi ressemble la véritable Libye?
Kadhafi ne représente que lui-même, pas le peuple libyen. Les Libyens sont des gens simples et généreux. Ce ne sont pas des terro­ris­tes. Ils souhaitent vivre comme tout le monde. Ils veulent avoir une maison, être éduqués, pouvoir espérer une vie meilleure. Ils ne veulent pas la guerre.
Que va-t-il maintenant se passer en Libye?
Kadhafi et sa famille doivent s'en aller. Kadhafi a fait son temps. S'il ne part pas, il court de grands risques. Il finira par se faire attraper. Il a déclaré la guerre aux six millions de Libyens. Il prétend qu'une partie de la population le soutient, mais en réalité, personne n'est derrière lui. Il ne peut convaincre six millions de personnes tout seul, avec l'aide de sa milice.
Ses fils ont proposé d'assumer les principales fonctions gouvernementales tandis que leur père se retirerait. Cela est-il envisageable?
Ce serait la même chose. Tel père, tel fils, dit l'adage. Les massacres doivent cesser, et Kadhafi ainsi que ses fils doivent partir. Il essaie de gagner du temps en proposant des solutions inédites, mais personne ne le croit plus. Il a déjà agi de la sorte, et il s'est toujours avéré qu'il mentait.
Que se passerait-il après son départ?
Le Conseil de transition [le gouvernement semi-officiel dirigé par les rebelles] représenterait la Libye. Il organiserait des élections démocratiques afin que le peuple choisisse le type de régime qu'il souhaite avoir. Nous n'avons aucun droit d'imposer une république ou une monarchie. La population doit décider de cela à la faveur d'un scrutin libre.
Êtes-vous en contact avec les rebelles?
Oui, parce que le Conseil de transition voit aux intérêts du peuple libyen. Mais ce conseil est, par nature, temporaire.
Comment entrevoyez-vous votre rôle?
Ma famille a longtemps veillé sur les destinées du peuple libyen, et je ferais de même. Si les gens choisis­sent la monarchie, nous sommes prêts à assumer notre rôle. S'ils désirent une république, nous respecterons leur choix.
S'ils votaient en faveur d'une république, vous présenteriez-vous comme candidat?
Je me considère comme un serviteur de mon pays et je respecte les choix des Libyens. Je ne les inciterai donc jamais à m'accepter comme roi. Mon grand-oncle ne s'est pas non plus imposé – il a été élu roi par le peuple libyen.
La démocratie est-elle envisageable en Libye?
On ne peut importer aucun système politique européen en Libye. Mon pays est trop différent. Nous avons besoin d'une démocratie qui nous convienne, qui convienne au Moyen-Orient. Nous n'avons pas besoin d'un dictateur, mais les gens ont besoin de se sentir en sécurité chez eux, d'avoir de bonnes écoles et de bons hôpitaux, de disposer d'une constitution et de jouir du droit de parler librement. En offrant une bonne éducation aux gens, nous leur permet­trons de comprendre ce qu'est la démocratie. Il a fallu 800 ans aux Britan­niques pour parvenir à établir le système démocratique qui est le leur. Nous devons procéder pas à pas.
Et en attendant?
Vous savez, pendant 18 ans, au cours du règne de mon grand-oncle, nous avons vécu sous un régime démocratique. Nous avions une constitution, un parlement et des élections. Nous disposions même de l'une des constitutions les plus moder­nes du Moyen-Orient.
La Libye pourrait donc devenir un avant-poste de la démocratie au Moyen-Orient?
La Libye occupe une position stratégique. Nous nous trouvons à proximité de l'Europe et sommes une des portes de l'Afrique. Nous avons tout pour susciter les investissements étrangers, une population de six millions de personnes et une longue histoire. L'occasion est belle de bâtir une Libye qui puisse devenir un modèle pour le reste du monde arabe.
Quand retournerez-vous en Libye?
Je pourrais rentrer aujour­d'hui, mais j'ai certaines choses à faire en Europe et dans les pays arabes. Je dois, entre autres, m'entretenir avec des dirigeants politi­ques et parler au nom de la Libye. Et je dois aussi voir à ma sécurité. Certaines régions de la Libye sont toujours sous le contrôle de Kadhafi.
Que vous disent les dirigeants que vous rencontrez?
La plupart sont favorables à la cause de mon peuple et désirent voir le triomphe de la démocratie en Libye. Ils ne veulent surtout pas que la Libye se scinde en deux pays.
La famille royale que Kadhafi a forcée à l'exil
En septembre 1969, un coup d'Etat sans effusion de sang dirigé par un groupe d'officiers mili­taires prépare l'ascension de Kadhafi au pouvoir. La junte militaire instaure peu de temps après la République arabe libyenne.
Kadhafi n'a pas décimé la famille royale pour ne pas faire de ses membres des martyres. Il a plutôt forcé ces derniers à mener la vie des gens de la classe moyenne inférieure en Libye, les obli-geant même à vivre pendant un certain temps dans une cabane. «Ç'a été très difficile, raconte le prince héritier Mohammed. Kadhafi a traité notre famille très durement. Mais quand je vois comment les Libyens se font tuer en ce moment, je me dis que ce que nous avons vécu n'est rien en comparaison de ces malheurs. Ce qui arrive en Libye, ce n'est pas la guerre, c'est uniquement un fou qui attaque la population.»
Avant d'être forcé à l'exil en 1988, le prince héritier a travaillé au ministère libyen de l'Agriculture. «J'ai dû le faire parce que, autrement, je n'aurais pas survécu, explique-t-il. Ça a été une époque difficile. Le gouvernement a brûlé notre maison et d'autres propriétés qui appartenaient à ma famille.»


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