Les élèves, de même que leurs parents, n'auront bénéficié que d'une trop courte trêve. Ils croyaient, pourtant, que les choses allaient s'arranger, à froid, après la « cassure » des vacances, et que les enseignants, conduits par un syndicat « sans pitié », allaient revenir à de meilleurs sentiments. Mais c'était sans compter avec l'entêtement de certains dirigeants de celui-ci, qui sont, déjà, et avant même la reprise des cours, revenus à la charge, pour annoncer, à travers les médias, qu'ils n'ont aucunement l'intention de lâcher du lest, et qu'ils vont revenir dès la rentrée à leur histoire de boycott des examens du deuxième trimestre qui auraient du avoir lieu avant les vacances. Et pire, encore, ils ont annoncé leur passage un cran en dessus, en décidant de boycotter les examens nationaux de fin d'année, à savoir, le baccalauréat et l'examen de sixième. Lançant, ainsi, un vent de panique parmi les élèves et leurs parents, qui voient, de la sorte, les efforts et les dépenses consentis depuis le début de l'année scolaire, partir en fumée, avec le risque, désormais palpable et fort réel, d'une année blanche. Pourtant, en face d'eux, le gouvernement, et en particulier le ministre de l'éducation, ne semblent pas démériter, ni faire la sourde oreille, comme le prétend le syndicat, aux revendications des enseignants. Ainsi, Néji Jalloul, en plus du fait qu'il continue de travailler comme un forcené, pour améliorer la situation des écoles, et du système éducatif en entier, multiplie les réunions et ne cesse de faire des propositions aux enseignants dans le sens de répondre, ne serait-ce que partiellement à leurs demandes matérielles. Demandes qui, faut-il le répéter, sont plus que déplacées, vue la situation financière du pays qui ne pourrait, avec la meilleure volonté du monde, se permettre la moindre largesse envers n'importe quelle classe de salariés. Mais, apparemment, le syndicat n'a aucunement l'intention d'accorder le moindre intérêt aux efforts du ministre dans le sens de collecter les fonds, de conclure des conventions, et de susciter les bénévoles de tous bords, pour améliorer l'infrastructure des écoles, notamment les plus démunies. Ils ne semblent pas, non plus, intéressés par son initiative de lancer un dialogue national pour réformer et « corriger » le système éducatif, pour redonner à la Tunisie son éclat d'antan, et la renommée de ses diplômes. Tout ce qui semble intéresser le syndicat, apparemment, c'est d'avoir le dernier mot dans le bras de fer qui les oppose au gouvernement, contre tout bon sens et toute logique. A croire qu'ils lui en veulent à mort, à Néji Jalloul, pour s'être juré d'avoir sa tête, dès son débarquement dans le ministère. Probablement, aussi, qu'ils ont quelque part, quelqu'un d'autre à proposer à sa place, quelqu'un des leurs !