Il y avait, en ce premier jour des vacances, foule devant les bâtiments de l'aéroport de TunisCarthage. Il faisait frisquet en cette matinée de dimanche, et les centaines de tunisiens et d'étrangers qui ont eu la mauvaise idée, qui de prendre un vol, et qui d'accompagner un être cher, en ce dimanche 20 décembre, ont du poireauter, pour les plus chanceux, pendant pas moins de trois quarts d'heure, à faire la queue, avant de rentrer dans les bâtiments de l'aéroport. Le spectacle était ahurissant : Trois énormissimes files d'attente se sont organisées depuis le parking de l'aéroport jusqu'à sous le pont supérieur pour s'arrêter devant les trois portails réservés à l'accès à l'aéroport. Les gens ont du prendre leur mal en patience, n'ayant guère d'autre choix, puisqu'ils étaient obligés de prendre leurs avions respectifs. Mais cette patience n'a pas empêché quelques éclats de voix ici et là, quand quelqu'un se trouvait à bout de nerfs et ne pouvait plus cacher son mécontentement. Il fallait ajouter à ce désagrément d'attente interminable, l'absence à l'extérieur des bâtiments, de tout renseignement sur les vols, sur d'éventuels retards ou sur d'éventuelles annulations… Rien de rien! Les gens étaient déconnectés de ce qui a trait à leur vol. Pourquoi cela ne se passe comme çà que chez nous ? A notre connaissance la quasi-totalité des aéroports du monde sont en état d'alerte maximale pour cause de risque terroriste. Or dans les autres pays, çà se passe presque normalement. Il n y a que chez nous que çà foire. Dépassés par la foule et par le nombre d'arrivants, les lumières qui dirigent l'OACA n'ont rien trouvé de mieux que d'appeler ceux qui n'avaient pas d'obligation à être dans les files d'attente, à repartir chez eux. Pourtant à ce qu'on sache, la restriction de l'accès à l'aéroport aux seuls voyageurs a été levée depuis assez longtemps ! Il faut croire que nos cher dirigeants de l'OACA se sont fait piéger par les départs en vacances qu'ils n'avaient pas pris en considération et aux quels ils ne s'étaient pas préparés. Ils se sont fait avoir comme des novices. Des novices qu'ils sont, pour de vrai, puisque la majorité d'entre eux a été propulsée aux postes de commandement à la faveur de notre chère « Révolution » bénie, comme d'ailleurs, la plupart des hauts cadres de toutes nos administrations. Alors, messieurs de l'OACA (et d'ailleurs, aussi), arrêtez de jeter la responsabilité de vos échecs sur les autres. Travaillez, faites votre travail comme il se doit. Apprenez à anticiper, à prévoir ce qu'il est, pourtant, facile de prévoir... Sinon, partez, et laissez le travail à ceux qui savent le faire. Ce n'est pas avec cet amateurisme et avec ce savoir faire de cette nouvelle élite tunisienne qui a montré ses limites à gérer les postes qu'elle n'avait cessé de revendiquer, et des quels elle criait qu'elle avait été privée durant des décennies, que nous allons pouvoir sortir notre pauvre Tunisie de là où ils l'ont mise. Alors, de grâce, travaillez, ou sinon... disparaissez ! Laissez les vrais patriotes, les compétents, travailler !