La Dépakine® est un médicament antiépileptique qui a suscité un scandale en France, ces dernières semaines, car il continue à être prescrit à des femmes enceintes en dépit de risques reconnus et avérés pour le fœtus. Quelles précautions prises par le ministère de la santé en Tunisie ? Le scandale de la Dépakine® en France : En France, ce médicament antiépileptique est connu de longue date pour entraîner des malformations chez les fœtus, mais il a continué à être prescrit pendant des années à des femmes en âge de procréer. Un rapport émanant des autorités sanitaires françaises publié le 24 août a estimé à plus de 14 000 le nombre de femmes enceintes exposées à la Dépakine et ses génériques, entre 2007 et 2014. Le ministère français de la santé a immédiatement annoncé une série de mesures, dont la mise en place d'un dispositif d'indemnisation pour les victimes. C'est quoi, la Dépakine® ? Commercialisée depuis une cinquantaine d'années par le laboratoire français Sanofi, la Dépakine® est utilisée pour le traitement de l'épilepsie et pour la régulation de l'humeur dans le cadre de troubles bipolaires. «Des soupçons quant à ses effets secondaires pour les fœtus sont apparus dès les années 1980, notamment des malformations touchant notamment le système nerveux, de même que des risques de retards mentaux et d'autres troubles neuro-développementaux. Un enfant sur dix exposés à la Dépakine® in utéro, présentent des malformations congénitales, et 3 à 4 sur dix, des troubles graves du développement. Pourquoi donner la Dépakine® à une femme enceinte ? Bien que depuis les années 1990, de nouvelles molécules antiépileptiques moins nocives pour le fœtus sont arrivées sur le marché, on a continué à prescrire la Dépakine®chez les femmes enceintes, car les informations à disposition des médecins concernant les effets secondaires des médicaments chez les femmes enceintes sont très rares, et les médecins sont, souvent, obligés de trouver une solution pour les femmes souffrant d'épilepsie qui souhaitent avoir un enfant. Et parois, les autres molécules demeurent inactives chez certaines malades. Il est, néanmoins, recommandé de ne pas donner de Dépakine® en première intention à des femmes en âge de procréer, mais uniquement si les autres traitements ne fonctionnent pas. N'empêche que les autorités sanitaires françaises jugent que le nombre de femmes en âge de procréer qui continuent à en prendre reste encore beaucoup trop élevé», même si les chiffres montrent que les prescriptions ont nettement baissé entre 2007 et 2014. Qu'en est-il pour la Tunisie ? Il demeure difficile de déterminer ce qu'il en est en Tunisie. Le ministère de la santé ne disposant, apparemment, pas d'un registre des prescriptions, la proportion de femmes en âge de procréer qui se voient prescrire de la Dépakine® n'est pas connue. Seule réaction « officielle », pour le moment, assez léthargique, a émané de la directrice des médicaments et de la pharmacie qui, après avoir été sollicitée par les médias, a assuré, que le ministère suite de près la situation en France (SIC). Comme s'il s'agissait d'une banale épidémie saisonnière dont on surveillerait l'évolution dans les autres pays, en attendant que les autres décident de ce qu'il y a lieu de faire, ou développent un médicament pour l'enrayer. Entretemps, aucune démarche scientifique, ni même, le moindre soupçon de projet d'idée d'enquête nationale, auprès des gynécologues et des neurologues de la place pour évaluer le nombre de victimes potentielle, ni pour essayer de les identifier pour, éventuellement, explorer les enfants nés après exposition au produit incriminé. Il faut avouer que ce scandale sanitaire est très mal tombé, en cette période « critique » où les hauts cadres du ministère de la santé n'avaient à l'esprit que le prochain, et imminent, départ du ministre, et le « comment va-t-on faire, pour ne pas être délogés des postes qu'il nous avait offert » ?