Les hôteliers espagnols sont sur le pied de guerre avec le coup d'envoi de la haute saison touristique car un vent de fraude aux vacances organisées souffle sur le royaume depuis près d'un an. En cause : des touristes britanniques bien décidés à s'offrir gratuitement un séjour au soleil, tout inclus, dans un hôtel en Espagne. Ces derniers auraient trouvé la formule : simuler une intoxication alimentaire. Succès presque garanti. Car, tant que le séjour est en régime de pension complète, la législation britannique ne demande pas de certificat médical pour déposer une plainte de retour de vacances. Et, jusqu'à présent, les hôteliers espagnols préféraient rembourser les clients plutôt que s'embarquer dans un processus judiciaire long et coûteux. Lorsque l'"épidémie" a été signalée, en 2016, la presse espagnole a d'abord ironisé sur l'avalanche de plaintes en se demandant si "l'Espagne donne la diarrhée aux Britanniques ". Aujourd'hui, l'ampleur de la fraude ne fait plus rire. Selon le secrétaire général de la Confédération espagnole d'hôtels et de logements touristiques (Cehat), Ramón Estalella, les fausses intoxications pourraient coûter la bagatelle de 60 millions d'euros au secteur cette année. Dans les Baléares, le nombre de plaintes a augmenté de 700 % en un an. L'Association des agents de voyage britanniques (ABTA) reconnaît elle-même une hausse de 130 % des plaintes en un an sur l'ensemble du pays. Avec l'allègement des restrictions par les autorités britanniques à l'encontre de leurs ressortissants qui peuvent désormais se rendre en Tunisie, les hôteliers et professionnels du secteur du tourisme doivent être vigilent pour ne pas tomber dans le même piège. source: lemonde.fr