Pour sa deuxième visite à Tripoli depuis le début de l'insurrection, Jacob Zuma, le président sud-africain, n'a pas réussi à progresser sur la voie d'un accord de paix. Après deux heures d'entretien entre le Colonel Kadhafi et le président sud-africain Jacob Zuma, ce qui est sorti des discussions est un simple « cessez-le-feu ». La fin des bombardements de toutes les parties, et en particulier de l'OTAN, voici ce que désire Kadhafi, une demande déjà rejetée le mois dernier par l'Alliance à l'occasion d'une précédente mission de médiation du Président sud-africain. La venue du successeur de Nelson Mandela apparaît donc comme un échec. « Nous avons discuté de la nécessité de donner au peuple libyen la possibilité de résoudre par lui-même ses problèmes », a ajouté Zuma, sans autre précision. Car s'il s'est officiellement rendu à Tripoli pour tenter de trouver un accord de paix avec le « Guide » et mettre en place la feuille de route décrétée par l'Union africaine, officieusement, il est sur place pour obtenir sa démission sans condition. Samedi à Benghazi, le chef du Conseil national de transition (CNT), le gouvernement mis en place par l'opposition et les insurgés, Moustapha Abdeljalil, ne s'en n'est pas caché : « Je veux confirmer que toute solution à la crise libyenne devra inclure un départ du colonel Kadhafi.» Une détermination renforcée par le discours très virulent des instances dirigeantes de l'Otan : « Notre opération en Libye parvient à ses objectifs, nous avons sérieusement détérioré la capacité de Kadhafi à massacrer son propre peuple », a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, lundi en Bulgarie. « Le règne de la terreur de Kadhafi touche à sa fin. Il est de plus en plus isolé chez lui et à l'étranger. Même ceux qui sont le plus proches de lui s'éloignent, font défection ou désertent », a-t-il ajouté. Rien ne prouve pour l'instant que le colonel Kadhafi, au pouvoir pendant plus de trente ans, accepte toutefois de partir. Après les discussions, la télévision d'Etat a montré Kadhafi prendre congé de son interlocuteur en brandissant le poing en l'air. C'était sa première apparition en public depuis le 11 mai.