Le Temps-Agences - Les ministres des Affaires étrangères de l'Otan, divisés sur l'urgence de durcir leur intervention militaire, ont préféré hier insister sur l'objectif politique qui les rassemble: la chute de Mouammar Kadhafi. La France et le Royaume Uni avaient annoncé qu'ils entendaient convaincre leurs alliés réunis jusqu'à aujourd'hui à Berlin de l'urgence d'"intensifier" les opérations aériennes contre les troupes de Kadhafi, sous peine de mettre en danger les civils libyens que la résolution 1973 de l'ONU leur demande de protéger. Le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a estimé en ouverture que la réunion du groupe de contact à Doha mercredi avait donné "une bonne base" aux discussions sur les conditions d'un changement politique en Libye, en réclamant le départ de Kadhafi et en octroyant un soutien matériel aux rebelles du Conseil national de transition (CNT). Mais les clivages n'ont pas disparu pour autant au sein de l'Otan. Seuls six pays des 28 l'Otan Belgique, Canada, Danemark, France, Norvège et Royaume-Uni) effectuent des frappes contre les chars et les dépôts de munitions libyens. Les Etats-Unis se joignent encore à eux de temps à autre a révélé mercredi le Pentagone, mais l'Otan n'a toujours pas compensé le retrait du théâtre libyen d'une cinquantaine de chasseurs-bombardiers américains le 4 avril. Le commandement de l'Otan avait bien réclamé un renfort, mais une dizaine d'appareils manquent toujours, bien que le Royaume Uni en ait fourni quatre de plus et que d'autres aient haussé le rythme de leurs frappes air-sol, selon un diplomate allié. Pour éviter que l'alliance n'étale trop ses divisions, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a assuré que les Etats-Unis "soutiendraient fortement" l'opération Protecteur unifié de l'Otan en Libye jusqu'au départ du pouvoir du leader libyen Mouammar Kadhafi. Même attitude conciliante de la France et de l'Allemagne qui ont insisté hier sur ce qui les unissait, plutôt que sur ce qui les séparait depuis le début de la crise libyenne à la mi-février. Sur le terrain, un responsable de la rébellion libyenne a affirmé que les forces de Kadhafi avaient bombardé le port de Misrata, à l'est de Tripoli, faisant au moins 13 morts et une cinquantaine de blessés.
Les Brics opposés à l'usage de la force Le Temps-Agences - Les cinq pays émergents du Brics se sont prononcés hier contre l'usage de la force en Libye, profitant aussi de leur Sommet en Chine pour s'inquiéter des risques de l'afflux de capitaux dans leurs économies et de la volatilité des cours des matières premières. Le président chinois Hu Jintao, ses homologues brésilien Dilma Rousseff, sud-africain Jacob Zuma, russe Dmitri Medvedev et le Premier ministre indien Manmohan Singh se sont réunis pour un bref Sommet très consensuel dans la station balnéaire de Sanya, dans l'extrême Sud de la Chine, associant pour la première fois l'Afrique du Sud. Concernant la situation au Moyen-Orient, en Libye et en Côte d'Ivoire, elles ont affirmé dans une Déclaration de Sanya "partager le principe selon lequel l'usage de la force doit être évité", sans toutefois faire explicitement référence aux frappes menées par l'Otan en Libye. Le groupe du Brics se déclare "profondément inquiet face aux troubles au Moyen-Orient, en Afrique du nord et de l'Ouest".